« La culture permet de s’élever au-dessus de n’importe quelle conjoncture politique »
Au Carrousel du Louvre s’est ouvert le vingtième Salon International du Patrimoine Culturel. Sous le patronage de l’Unesco, le salon est organisé par le plus important groupement professionnel des métiers d’arts « Ateliers d’Art de France », qui rassemble plus de 6 000 ateliers artisanaux et manufactures à travers la France. Le domaine du patrimoine culturel comprend 44 000 monuments historiques et objets protégés : environ 500 000 personnes sont impliquées dans le travail de conservation et de reconstitution du patrimoine historique.
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La représentante du département du patrimoine culturel de l’Unesco, Mechtild Rossler, relève le caractère unique de l’opération de patronage : « Beaucoup de salons de tous plans veulent être sous le patronage de l’Unesco, cependant une organisation d’une telle envergure comme l’Unesco ne peut pas tout prendre sous son aile. Le Salon de Paris du Patrimoine Culturel nous semble être une arène importante pour les rencontres des professionnels dans le domaine de l’art appliqué et de l’échange culturel, et l’Unesco bien entendu encourage cette initiative constructive. Il est évident de participer à la conservation du patrimoine culturel matériel, tels que les objets architecturaux et les chefs-d’œuvre artistiques, mais il n’est pas moins important de conserver le savoir-faire et les compétences, transmises de génération en génération, ce savoir-faire, qui fait que la culture française et tout autre culture, sont ce qu’elles sont aujourd’hui. » D’ailleurs, le thème de la transmission est devenu le leitmotiv du Salon de 2014. Le président du Salon et d’« Ateliers d’arts de France », Serge Nicole considère cet aspect comme le plus important dans la conservation de n’importe quel patrimoine culturel : « Transmettre le savoir-faire, l’intérêt, le goût et le respect de la beauté – n’est-ce pas la plus belle mission ? »
En effet, le Salon parisien est un tissu de l’incroyable diversité des formes de l’art appliqué, des gravures sur bois et mosaïques jusqu’à la confection des chapeaux ; mais, entre autres, il rassemble les professionnels liés d’une manière ou l’autre avec le patrimoine culturel : restaurateurs, architectes, estimateurs de la production artistique. Evidemment, le salon manifeste surtout la richesse culturelle artisanale de la France, cependant des délégations de Corée, du Japon, de l’Espagne, de l’Italie et de la Suisse y sont aussi représentées.
Et pour la première fois en vingt ans d’existence, deux participants de Russie – le musée de l’ambre jaune de Kaliningrad et la délégation du gouvernement de Moscou. Nous avons parlé avec nos compatriotes et avons appris quelle sorte de patrimoine culturel ils ont apporté, quels avantages donnent la participation au Salon, et si la politique n’empêchait pas le dialogue culturel.
En fait, le musée de l’ambre jaune de Kaliningrad participe au Salon pour la quatrième fois, mais chaque année, il vient avec un nouveau représentant d’une ou l’autre profession traditionnelle. Cette année, le choix est tombé sur l’union des artistes et artisans de Kaliningrad « Le Miel de Prusse ». La représentante de l’union et des membres de l’association des artistes de Russie, Lana Egorova explique que le but de la participation est de présenter tout ce qui est lié avec l’ambre et, particulièrement, d’informer le public occidental du style d’art de la Russie Nord-Ouest et Baltique. « Nous avons une relation très étroite avec l’association française « Un jour, un artisan », ils nous ont donné l’idée de participer au Salon, mais, bien entendu, l’initiative finale est revenue au gouvernement de la région de Kaliningrad. Nous participons surtout aux expositions, organisées dans les pays étrangers proches de Kaliningrad : Pologne, Allemagne, Estonie. Mais cette année nous avons eu la chance d’être ici, et nos amis français nous ont invités en plus à participer au marché de Noël du 12 au 14 décembre. En ce qui concerne la situation politique actuelle, personnellement nous ne l’avons nullement cherchée. L’art est une langue que tout le monde comprend, et la politique est bien la dernière chose dont nous allons parler. On nous invite très amicalement et nous ne ressentons aucune négativité. »
Le chef adjoint du département du patrimoine culturel de Moscou, Léonide Kondrachov, exprime la même opinion :
« Aucun de nos projets culturels n’a été diminué à cause des événements politiques, à aucun des derniers séminaires, dans lesquels nous avons participé – aux Pays-Bas, à Leipzig, en France – nous n’avons remarqué de changements dans les relations envers nous. La politique est la politique, notre tâche à nous c’est la culture et, à mon avis, elle permet de s’élever au-dessus de n’importe quel contexte politique et cela est une de nos tâches. »
La délégation du gouvernement de Moscou a participé au Salon suite à l’invitation du collège français, qui s’est adressé au département moscovite du commerce extérieur. Léonide Kondrachov explique : « La participation au salon parisien pour nous n’est pas un événement officiel, protocolaire, ni un quelconque moyen de gagner notre vie ». La tâche importante du département de la culture, selon les mots de son représentant, est la création de conditions de travail idéales pour les travailleurs du domaine culturel, ainsi que l’aide dans l’organisation d’échange avec les collègues étrangers qui est très importante pour la conservation du patrimoine culturel et pour la politique du domaine culturel. « Le problème, par exemple, de l’école soviétique de restauration d’art réside dans le fait que cette dernière mijote dans son propre jus ; et bien que ce soit une école forte et confirmée, un long isolement hors du milieu international ne lui a pas permis d’arriver au niveau exigé. C’est pourquoi dans n’importe quel domaine l’échange et le dialogue culturel international sont indispensables. Et nous consacrons tous nos efforts en vue de ce but, afin que ce dialogue ne soit pas interrompu en période de tensions dans les relations entre pays ».
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Жаль, что заметка об открытии этого салона появилась в день его закрытия