«Marussia » et la France
Cette semaine sort en distribution en France le film « Marussia » – le premier long-métrage de la réalisatrice roumaine Eva Pervolovici.
« L'Observateur russe » s'est rendu à l'avant-première du film.
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«Правила! Я здесь только и слышу о правилах!» — не раз восклицает героиня.
« Marussia » est l'histoire d'une fillette de six ans, Marussia, et de sa maman un peu bizarre, qui ont quitté la Russie pour vivre dans ce pays libre et ouvert qui est la France. Or, la France est-elle toujours accueillante et ouverte envers les étrangers? « Marussia » est un film sur l'immigration et un regard de l'enfance.
D'après les mots de la réalisatrice, l'idée pour le film est née quand elle a rencontré pour la première fois Larissa Stheynman et sa fille Marie-Isabelle au cours d'un événement à Paris. C'est proprement leur histoire qui se trouve à la base de la narration. « La mère était enveloppée dans une écharpe à motifs folkloriques et portait des leggings d'un jaune très vif », — raconte Eva Pervolovici, en expliquant d'où viennent les extravagants bas jaunes que la protagoniste de « Marussia » porte pendant pratiquement toute la durée du film. « Et la fille, et la maman se distinguaient de la foule, comme les personnages d'un film » — ajoute la réalisatrice.
Le rôle principal du film celui de la petite Marussia, est interprétée par Marie-Isabelle Stheynman. Au final, la fille a dû jouer son propre rôle et créer une image d'écran sur la base de son expérience personnelle et de sa propre interprétation de la vie. La jeune actrice était accompagnée par Dinara Droukarova, originaire de Saint-Pétersbourg et résidant depuis plusieurs années en France.D'une certaine façon, le film de Pervolici peut être considéré comme une œuvre en hommage à Droukarova: ici, elle a obtenu un rôle principal et digne de son talent, pour la première fois depuis le film « Des monstres et des hommes » d'Alexandre Balabanov. En outre, des rôles mineurs dans le film ont été joués par Denis Lavant et par le réalisateur lituanien Sharunas Bartas, qui n'ont jamais caché leur intérêt pour la culture russe.
La protagoniste interprétée par Droukarova est Lucia, une femme de trente-cinq ans qui est en réalité encore un enfant, tout comme sa fille. Elle continue à croire aux miracles et à se réjouir de chaque instant. De plus, ce qui n'est pas anodin, elle continue à agir de manière irrationnelle, en dépit de la logique et contre les règles imposées par les « adultes ».
« Les règles! Ici l'on parle que de règles! » — s’exclame à plusieurs reprises l’héroïne du film.
L'infantilisme de la protagoniste principale est souligné par sa manière excentrique de s'habiller: à coté des bas jaunes elle porte aussi un manteau léopard et des bottes mauves, puis elle essaie également un tutu de ballet et une petite couronne pour enfants. « Tu n'es pas comme tous les autres! T'es une princesse ! » — dit Lucia à sa fille. On comprend tout de suite que Lucia est restée elle-même une princesse, qui attend son prince avec impatience. Le prince, bien sûr, apparaît. Leur rencontre, évidemment, a lieu sous la pluie, comme dans n'importe quelle histoire romantique des contes. Il est pourtant vrai que, par la suite, le prince disparaît, mais ce n’est pas la fin du monde, car un nouveau prince va d’office apparaître à sa place !
Les métaphores et les procédés cinématographiques utilisés par l'auteur du film s'inscrivent dans tous les clichés et ils impressionnent par leur raideur: les héroïnes russes de Paris doivent obligatoirement faire pénitence dans une église orthodoxe, participer à un spectacle de Slava Polounine, ou être émues par la vue de la Tour Eiffel. Au début, le spectateur se demande pourquoi cela est-il si prévisible et trivial. Ensuite, il comprend que le film est tourné à travers les yeux d'un enfant pour lequel tout est nouveau et intéressant, car il ne connait pas encore de stéréotypes.
« Marussia » est un film naïf et primitif, mais en cette naïveté se cache quelque chose de magique, à peine perceptible par les adultes. Sans doute, « Marussia » est un film qui parle d'immigration, mais cela n'est qu’une impression superficielle car, en réalité, il s'agit d'un film sur l'enfance et sur la maternité.
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Это фильм о любви матери к своей дочери и о том,что она не чувствует страха перед обстоятельствами жизни и живет одним днем и верит в чудо,а значит оно обязательно с ними произойдет и они будут счастливы вместе и навсегда.