Charlotte Gainsbourg au Forum des images
La semaine dernière, à Paris, au centre culturel et cinématographique Forum des images, s’est tenu le Master class de Charlotte Gainsbourg. L’idée d’inviter la célèbre actrice et chanteuse pour un entretien en présence du public n'a pas surgi par hasard. Rien que le mois dernier, deux films auxquels elle a participé sont sortis à l’écran : le diptyque scandaleux de Lars Von Trier, Nymphomaniac, et la comédie de Riad Sattouf, Jackie au royaume des filles. En outre, les nouveaux films de Wim Wenders et d’Asia Argento, dans lesquels Charlotte Gainsbourg tient un rôle important, sortiront prochainement. En ce moment, la grande enfant terrible du cinéma français est demandée comme jamais ! Quoique sa personnalité et sa carrière ont toujours suscité beaucoup d’intérêt.
La conversation détendue entre Charlotte Gainsbourg et le critique de cinéma Pascal Mérigeau a permis au public de retracer, en une heure et demi, les étapes fondamentales de la carrière de l’actrice et d’en apprendre plus sur sa biographie.
Le parcours artistique inhabituel de Charlotte Gainsbourg est dû au fait que, sur les plateaux de tournage, elle a toujours été entourée de sa famille. En tant qu’actrice, elle a été dirigée d’abord par son père, Serge Gainsbourg, puis par son oncle, Andrew Birkin, ensuite par le compagnon de sa mère, Jacques Doillon, et, enfin, par son mari, Yvan Attal. Cependant, Charlotte Gainsbourg affirme que lorsqu’elle tourne avec sa famille, elle est plus décontenancée qu’avec des inconnus, et que ses projets ne sont pas un sujet de discussion en famille.
Après avoir regardé des extraits du film de Claude Miller, L’Effrontée, dans lequel elle a joué à l’âge de quatorze ans, l’actrice avoue ne pas être très fière ni satisfaite de sa prestation. Pourtant, c’est précisément pour ce rôle que Charlotte Gainsbourg a reçu son premier César, celui du Meilleur espoir féminin.
« J’ai mal vécu la période de l’adolescence et, jusqu’à mes dix-neuf ans, je n’avais jamais considéré sérieusement la carrière d’actrice. Je suis même entrée dans une école de dessin après le baccalauréat », déclare l’actrice avant d’ajouter que « mon manque de technique de jeu d’acteur m’a toujours mis mal à l’aise ». C’est peut-être pour cela qu’elle n’a jamais cherché à monter sur les planches depuis son unique expérience au théâtre en 1994 (avec le spectacle Oleanna, mis en scène par Maurice Bénichou).
Un court extrait du film d’Yvan Attal, Ma femme est une actrice, change le cours de la conversation et pousse Charlotte Gainsbourg à réfléchir sur sa participation aux projets de son mari : « C’est un tout autre sentiment, quand je travaille avec lui. Sur le plateau, il est plus puissant que moi alors qu’à la maison, nous sommes complètement égaux ». Peu après, Charlotte Gainsbourg, embarrassée, avoue qu’elle regrette sa participation dans le dernier film d’Attal, Do Not Disturb.
Un passage du film Antichrist nous conduit vers l’aventure la plus captivante de sa carrière cinématographique : sa collaboration avec Lars Von Trier. Bien que l’actrice elle-même réfute vivement le terme de collaboration. Pour elle, ce réalisateur est le seul à avoir une vision complète de ses projets et tourner avec lui lui procure un certain plaisir sadomasochiste. « Tes proches comprennent-ils pourquoi tu prends part aux films de Lars ? », demande Pascal Mérigeau avec provocation. « Mes proches me connaissent », réplique l’actrice sans hésiter.
Les proches de Charlotte Gainsbourg, en effet, la connaissent certainement bien, mais il est peu probable que le public parvienne un jour à comprendre et saisir pleinement cette actrice aux multiples facettes. Même cette conversation sincère et plutôt détaillée sur sa vie et sa carrière nous laisse sur notre faim. C’est certainement dans cette part de mystère que se cache le secret de son charme. Peut-être que tout est dans la simplicité et la sincérité. Car malgré son statut de star, qui l’accompagne depuis l’enfance, Charlotte Gainsbourg a réussi à rester ouverte et très agréable dans ses relations humaines.
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