En quittant Paris…
Les commentaires envoyés à « L’Observateur russe » ne sont pas publiés par la rédaction comme des textes à part. Pourtant, on a trouvé que cette réponse à l’article « A Paris, on a fêté les 90 ans de l'Association du Souvenir de la Garde Impériale Russe » était le témoignage d’un observateur russe qui se trouvait au bon moment au bon endroit, en un lieu très cher aux Russes de Paris.
Voici donc :
шизофреническими обострениями. Творческий подъём и бред — не одно и то же). Шан зе Лизе... Шабат...Только, кажется, приехал в пятницу, а уезжаю в субботу... А между ними... Три дня промучился в разных тусовках, недолеченный, и четыре пролежал в отеле — лечился, поменял билеты... И я вам скажу: Хоспитал Георг V, (а именно этот отель стал моей больницей), самое лучшее и комфортное место для болезни.
Единственное искушение это то, что кругом Париж с его соблазнами. А так, главный менеджер привел доктора, тот быстро разобрался в моей проблеме, самолечение мое отверг и выписал рецепт. Консьерж принес лекарства, каждые два часа приносил в номер чай с имбирем, лимоном и медом. Огромное меню отеля... Надоело! Но здесь принесут еду и из соседних ресторанов. Я заказывал из
ливанского.
Я познакомился с одним из тех, кто стоял в том храме. Его отец был адмиралом. И вот, иду я с этим сыном флотоводца... Старик... бывший кадет... Восемьдесят пять лет. Я говорю со старым человеком, он рассказывает о себе, о жизни. Несколько лет назад он упал, получил перелом и с тех пор ходит с палочкой. Обычная старость. Но, немощь ли? Физическая, может быть... Ум его удивительно ясен.
Что это — старая закалка? Особый сорт людей? У меня нет слов, чтобы описать свои переживания. Проводил его до машины ...Я прикоснулся не только к истории, но и к древней мощи, той, о которой слагают легенды.
"
А я ему благодарен за то, что уже не раз испытал гордость за Державу. Именно
так. А порой это чувство было очень близко к тому, что я ощутил в том парижском храме. Да, мне хочется, чтобы он при всей сложности задачи и, наверное, величайшего искушения на свете — искушения властью, осознал свою миссию, божественную, быть может, раз уж мы живем в православной стране — стать если не царём или пророком для Третьего Рима, то тем, кто вернёт нам
страну — Великую, Непобедимую, ту, чьей историей я буду гордиться до слёз.
Никак нельзя без помощи Всевышнего совершить столь великое дело – возродить страну. (И избави нас Спаситель от лжепророков). И вот, я молю Всевышнего: «Помоги, Отче, сделай так, чтобы нынешний правитель ощущал в себе ту благодать, которую имели в душах своих те люди, которых видел я на службе в храме Александра Невского!»
03.12.2011
L’automne... L’automne est pour les esprits créateurs une saison fructueuse. (Attention à ne pas se tromper avec les recrudescences schizophréniques. L’élan créateur et le délire, ce n’est pas la même chose). Les Champs Elysées... Le Chabbat... Apparemment, je ne suis arrivé que vendredi et je repars samedi... Mais entre ces jours... Pendant trois jours je me suis traîné d’une soirée à l’autre, sans encore avoir fini mon traitement, et pendant quatre jours j’étais à l’hôtel – je me soignais, j’ai changé les billets... Je vais vous le dire: l’ Hôtel George-V (ce même hôtel était devenu mon hôpital) est le meilleur et le plus confortable endroit en cas de maladie.
La seule tentation est Paris, tout autour de toi, avec ses charmes. Ainsi, le directeur avait appelé le médecin, qui avait vite compris quel était mon problème, rejeté mon automédication et qui m’avait prescrit une ordonnance. Le concierge avait apporté les médicaments et toutes les deux heures il apportait dans ma chambre du thé au gingembre avec du citron et du miel. Le menu de l’hôtel était si varié...
Il y en a marre ! Ici on peut se faire livrer des plats des restaurants d’à côté. J’ai commandé chez le Libanais. Il était temps d’écrire un nouveau récit, plus précisément – de réécrire et de corriger ce que j’avais écrit dans l’avion et dans le taxi en route vers Paris. Il est vrai que ma muse, après que je lui aie envoyé mon récit, m’avait retiré de sa liste d’amis, donc je ne sais même pas ce qu’elle pense de mes exercices littéraires. Apparemment, rien de bon. C’est la vie.
D’un autre côté, c’est aussi grâce à elle que j’ai écrit un nouveau récit. Qui est-elle ? Cela n’intéresse pas du tout mes éventuels lecteurs. Pourtant, je lui suis reconnaissant. Quelqu’un qui arrive à réveiller ton élan créateur et le désir de le matérialiser est une personne importante dans ta vie, d’une telle personne on ne peut dire que du bien. Ceci est pratiquement une citation du livre de Carlos Castaneda « Le Voyage à Ixtlan ». Je n’essaierai pas de paraphraser ou de m’approprier des maximes du chaman indien don Juan Matus, que – grâce à ce même Carlos – j’estime infiniment. D’autant plus qu’elles correspondent si bien à mes propres sentiments.
Probablement, ce qu’il y a eu de plus magique depuis mon arrivée dans ma ville chérie (parce que là-bas tout est magique – à partir du café du matin à la brasserie jusqu’à... jusqu’à... jusqu’à la dernière petite chose) était mon état d’âme à la suite d’un certain événement...
En réalité, un événement pas magique, mais miraculeux eut lieu. J’ai pleuré dans la cathédrale pendant l’office des morts pour les amiraux russes. Cette grâce divine que j’ai reçue en ce moment a été pour moi-même bouleversante et étonnante. Voilà comment ça s’est passé...
Dimanche passé à Paris je suis allé à la messe à la cathédrale Alexandre Nevsky. Je l’aime beaucoup pour son histoire. Là-bas se trouvent les icônes des régiments du tsar qui datent de plusieurs centaines d’années, ces mêmes icônes que les officiers avaient conservées et données à cette cathédrale. Là-bas il y a de l’antiquité, du grand âge, du vécu et la mémoire des victimes de la guerre civile. Et les gens qu’y vont sont les descendants de ces mêmes nobles émigrés. Ils ont déjà une physionomie tout à fait différente, une spiritualité tout à fait différente de la nôtre.
Cette fois-là, après la messe, il y avait l’office des morts en mémoire des amiraux russes et des diplômés de l’Ecole du génie navale de Saint-Pétersbourg. Des petites vieilles et des petits vieux français, des fils des amiraux et eux-mêmes des diplômés des écoles navales des cadets étaient venus. Ils avaient entre 70 et 85 ans. Ils se sont rassemblés, ils ont déployé leur drapeau de Saint-André, décoloré, qui avait je ne sais pas quel âge. Peut-être deux cents ans ? L’office des morts commença. On commémora les amiraux russes, à commencer par le fondateur de la flotte, l’empereur Pierre ler, jusqu’aux autres qui ont suivi ses traces et poursuivi son œuvre, qui ont vécu et péri pour la gloire de la Marine russe.
Voilà donc, ils étaient dans la cathédrale – vieux, infirmes, mais forts de leur mémoire. Un petit vieux tenait le drapeau. Il était très faible, mais il était debout selon la forme, avec de la tenue, sa tête à peine baissée. Mais quelle différence entre une tête baissée et un cou courbé! Je le regardais et je sentais couler des larmes sur mes joues. Au début j’ai essayé de me retenir, mais je n’ai pas pu et j’ai laissé tomber cet effort inutile. Les gens autour, qui étaient déjà depuis longtemps presque-des-Français, ne comprenaient pas pourquoi cet homme était en train de pleurer.
Je n’avais pas pleuré depuis sept ans, depuis le jour où ma grand-mère – l’être qui m’était le plus proche et le plus cher – s’en est allée. En général, comme disent mes compagnons “d’armes”, je ne suis pas connu pour ma sentimentalité. Pourtant, en ce moment-là, il était comme si les cordes de mon âme s’étaient tendues et brisées tout à coup. C’étaient des larmes pour un pays dans lequel je n’avais jamais vécu. Je voyais toute la profondeur de la tragédie de la Terre Russe, de millions de victimes, de ceux – nobles, paysans, cosaques anéantis – desquels je ne fais pas partie, mais qui étaient des patriotes de la Russie, d’une Russie qui n’existe plus. Avec tout mon cœur, avec toute mon âme j’ai compris la force de leur foi et de leur dévouement à cette même Russie, séculaire, puissante... Telle qu’elle était restée dans cette cathédrale ! Telle qu’elle se trouvait en eux, les émigrés. J’étais à leurs côtés et je ne pouvais plus retenir mes larmes.
Pendant l’enfance, j’avais un livre préféré: « La vaillance de la flotte russe ». Ma mère me l’amenait de la bibliothèque tellement de fois par an, qu’il se trouvait chez moi probablement la plupart du temps. Une fois, en rendant le livre, je commis un sacrilège : je découpai avec les ciseaux une des armoiries – celle avec l’aigle à deux têtes – et je la gardai pour moi.
Je me délectais en lisant l’histoire de la flotte russe, j’étudiais les batailles d’ Hangö Oud et de Grengam, les guerres russo-turques, la bataille de Tchesmé, l’exploit d’Azov, la défense de Sébastopol. Les amiraux russes, ces pionniers m’enthousiasmaient et je voulais suivre les traces de Bering, Bellingshausen, Fadeev...
Tout cela m’est apparu comme une vision pendant l’office des morts. Le souvenir et la réalité. J’en étais touché. Ces gens, ces vieillards… Malheureusement, ils vont s’en aller et l’histoire va s’en aller avec eux. Elle sombrera dans le néant. Ils l’emporteront avec eux. C’est inévitable. Peut-être, c’est à cause de cela que j’ai pleuré. Ou bien, peut-être, ai-je pleuré d’admiration ? D’admiration pour eux, pour l’histoire, pour leur courage ?
J’ai fait la connaissance d’un d’eux, présent dans la cathédrale. Son père était amiral. Voilà, je marche avec le fils d’un amiral... Un vieillard... Un ancien cadet... Quatre-vingt-cinq ans. Je parle avec cet homme âgé, il me raconte des choses sur lui, sur la vie. Il y a quelques ans il est tombé, il a subi une fracture et, depuis, il marche avec une canne. Une vieillesse ordinaire. Est-il un infirme ? Physiquement, peut-être... Pourtant, son esprit est extraordinairement lucide.
Qu’est-ce que c’est – des gens de la vieille garde? D’une espèce particulière ? Je n’ai pas de mots pour exprimer mes émotions. Je l’ai accompagné à sa voiture... Je n’avais pas seulement effleuré l’histoire, mais aussi l’ancienne puissance, sur laquelle on raconte des légendes.
Il me faudra encore, peut-être, comprendre tout cela et y réfléchir longuement. Je me suis senti proche de la Russie dont j’avais lu dans les livres. Moi, éduquée en Union soviétique qui, quelque part et dans une certaine mesure, m’avait appris l’histoire de la Russie et m’en avait rendu fier, même si avec certaines réserves, pourrai-je la saisir, cette histoire, cette fierté ?
Ils ont existé – ces princes et ces tsars qui, avec toutes les justices et les injustices, ont rassemblé la terre russe et ont créé ce peuple que nous sommes aujourd’hui. À l’ombre de l’orthodoxie, à l’ombre des victoires et des réussites. Ils l’ont créé ! Vous rappelez-vous du film « Andreï Roublev » de Tarkovski et de cette scène formidable où le génial comique Nikouline apparaît dans le rôle du martyr-moine ? Celui qui subit d’atroces tortures, mais ne révèle pas où se trouvent les précieuses reliques orthodoxes : « Vous partirez et nous reconstruirons tout à nouveau ! Souviens-toi de ma parole, il n’y aura pas de Tatar en Russie ! ».
Il n’est pas ici question de haine envers les Tatars, ce n’est pas une question d’ethnie. Ici il est question de foi, de la grandeur de notre Patrie qui a enduré mille épreuves et qui, en bon chrétien, a tout pardonné et accepté. Cette Russie était donc ici, devant moi, avec son drapeau de Saint-André.
La voilà, la Russie : des gens qui ont coupé les ponts avec leur Patrie – pas de business, si l’on parle d’argent, pas de parents, si l’on parle de sentiments – il n’y a en eux aucun intérêt douteux. Des purs Parisiens. Cependant, ce sont des Russes à cent pour cent. Pour moi, ils sont un exemple. Un exemple de bravoure spirituelle, de bravoure de la Foi ! De bravoure de l’Honneur, de bravoure de la Dignité. Eux et moi, nous sommes une seule nation et je veux vivre ma vie de manière à être debout à côté d’eux, là où le bon Dieu va m’indiquer, avec le drapeau russe. En France, en Russie ou ailleurs, au nom du Seigneur et de la Patrie. Cela sonne peut-être trop fort, mais c’est ce que je ressens.
Aujourd’hui, ma tâche est de développer mes affaires, ou si l’on veut le dire à la manière étrangère – mon business, de construire pour le monde orthodoxe et de le consolider en tant que partie de la Russie. Je ne veux pas spéculer, ni marchander – je veux tout simplement construire. Je n’ai pas d’ambitions politiques, au contraire je suis à l’aise avec les affaires concrètes, rendons à César ce qui est à César. Quand même, on a envie de vivre dans un pays fort et digne, qui se redresse!
On a envie d’en être fiers! Moi, je le veux. Que l’on me critique ! Que l’on ose ! Voilà que l’on dit : « Poutine... Poutine ... ». Ce n’est pas toujours pour le louer. Parfois, on le blâme.
Moi, je lui suis reconnaissant, car déjà plusieurs fois j’ai éprouvé de la fierté pour l’Etat. C’est exactement ça. Parfois, ce sentiment était très proche de celui que j’ai éprouvé dans la cathédrale. J’ai envie que Poutine, même avec toute la difficulté de sa tâche et, peut-être, de la plus grande tentation au monde – la tentation du pouvoir, prenne conscience de sa mission, divine peut-être, car nous vivons dans un pays orthodoxe – la mission de devenir, si ce n’est pas le tsar ou le prophète de la Troisième Rome, celui qui nous rendra notre pays Grand et Invincible, un pays dont l’histoire va me rendre fier jusqu’aux larmes.
Il est impossible, sans l’aide du Dieu, de réaliser une si grande mission – c’est-à-dire, de ressusciter un pays. (Que le Seigneur nous garde aussi des faux prophètes). Voilà donc, je prie le Seigneur : « Aide-nous, Père, fais en sorte que notre gouvernant ressente en lui cette grâce qui était dans les âmes des gens que j’ai vu à la cathédrale d’Alexandre Nevsky ! »
Est-ce trop de demander, ou bien peu ?! C’est beaucoup, car l’avenir de ma Patrie en dépend. D’autant plus que Vladimir Poutine lui-même est originaire d’une ville qui, comme nul autre, garde en elle l’esprit et la force du grand empire. En particulier, de la vaillance de la flotte russe.
Voilà donc, des sentiments envers une femme juive à l’amour pour la Russie, de l’amour pour la Russie à l’amour pour une femme juive, telle est ma vie...
03.12.2011
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Ой, ну, красиво конечно, только одна нестыковочка: такие «патриотичные» адмиралы бежали таки, словно крысы, с корабля падающей в смуту Империи — Русскому Офицеру не подобает, он ни сдается и не бежит ПО ИДЕЕ — как-то этот момент в нюни-нюнях с этой белой эмиграцией регулярно забывают.
Между тем, наобщавшись с ними было дело много и близко, смею заверить: как только расскажут вам все их байки про доблестных предателей зачеркнуто родителей, сразу перейдут на вас — так вы узнаете, что вы, скорее всего из органов или бандит, а подруга ваша (жена, сестра) однозначно проститутка — другими по их сиятельствам мнению у «...(удалено модератором) ленина» не бывает. При этом сами они что ни на есть русские, а вы — никакие, максимум советские, и за своих они вас не примут хоть вы с нимбом святости к ним явитесь.
Обычно бывает действенно поинтересоваться, где их родители прогуляли те шиши, которые вывезли с Родины, а также, с чьей стороны они такие патриоты воевали в 41-45 — тут вы удивитесь узнав, что Гитлер, оказывается, был великим освободителем, но вам-нам-советским этого, видимо, никогда не дано понять.
За прошедшие десятилетия мы ни разу небыли свидетелями молебна в самой большой православной церкве в Париже на улице Дару . Молебна " О Павших миллионов Советских солдатат " в Отечественной войне и отстоявших от врага Родину и наверное на 70 летие этой героической эпопеи вряд ли мы это увидим .М
Двойных, а что у вас за бизнес ? Можжет, премию назначите? Комфортный грант? А, олигарх?
Не, правда, отстегни деньжат, фартовый!
Почемкин, дай милион!