France-Russie
C’est sous un tel nom qu’à l’Assemblée nationale française a eu lieu la deuxième conférence annuelle. Ses organisateurs étaient la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCIFR) et le centre d’analyses Observo.
L’Observateur russe se trouvait dans la salle.
Le fait en lui-même de la tenue d’une telle rencontre dans la Chambre basse du Parlement français, alors que les dirigeants du pays menace de renforcer les sanctions envers la Russie à cause des événements en Ukraine, mérite tout le respect possible. Chantal Guittet, députée à l’Assemblée nationale et présidente du groupe d‘amitié France-Russie, en se présentant devant l’assemblée, a souligné à quel point dans le contexte politique actuel il était important de ne pas annuler la conférence et la tenir dans un lieu où travaillent les élus nationaux.
A cette rencontre, du côté français, en dehors des organisateurs, participaient les représentants du Sénat, du Mouvement des Entreprises de France (Medef), de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et du ministère de l’économie et des finances.
En ouvrant la conférence, Emmanuel Quidet, le président de la CCIFR, a rappelé qu’en termes de grandeur la Russie était le premier marché pour des géants français tels que Danone, Renault, Servier et Sanofi. Seules six mille entreprises exportent leur production en Russie sous la Vème République. En outre, ces derniers temps, la France occupe même la deuxième place quant aux investissements dans la Fédération de Russie (auparavant, elle occupait solidement la troisième place). Malgré la crise, la consommation en Russie, selon Quidet, s’est non seulement stabilisée (une ligne nationale telle que l’entraide y a beaucoup contribuée), mais manifeste également une tendance à la croissance. C’est pourquoi « le marché russe reste le plus attrayant pour les entreprises françaises » conclut le président de la Chambre du Commerce et de l’Industrie.
Yves-Thibault de Silguy, vice-président de Medef International, a confirmé que 1200 entreprises françaises travaillent actuellement en Russie. Les relations d’affiliation entre les deux pays ne se sont pas construites en une décennie, c’est pourquoi durant le dernier conseil du Medef quant aux affaires France-Russie, un désir formel « de continuer et de développer une coopération bilatérale dans la sphère industrielle » a été exprimé.
Raphaël Bello, chef du service des affaires bilatérales au ministère de l’économie et des finances en France, comme prévu, a parlé de la coopération commerciale et économique, en portant l’accent sur le fait que « la santé de chaque partenaire se fait inévitablement ressentir sur la qualité des relations ». Et actuellement, la santé de notre partenaire laisse à désirer. L’an dernier en Russie, les rythmes de la croissance de l’économie ont baissé, en se figeant autour de 1%, le rouble a chuté, la fuite des capitaux du pays pour les premiers mois de l’année 2014 a excédé l’indice annuel de 2013. La France, à son tour, a surmonté la crise de l’euro, mais la croissance de l’économie ne s’est pas encore vue, il existe un risque de déflation. « Nos relations s’arrangeront lorsque les deux pays se sentiront mieux » a conclut Raphaël Bello.
Yves Pozzo di Borgo, sénateur et vice-président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a constaté avec regret qu’aucune ligne politique commune des relations entre la Russie et l’Union Européenne n’avait été élaborée. De plus, on conduit seulement des négociations bilatérales entre l’Allemagne et la Fédération de Russie, entre la France et la Fédération de Russie etc. et « 78% des Français considèrent que la Russie a une mauvaise image », un tel chiffre fait réagir di Borgo. Le sénateur, d’ailleurs, est convaincu que l’on impose à la Russie une image caricaturale datant des années 1980. A l’énonciation d’une opinion alternative, l’opposant devient automatiquement l’agent secret de Poutine (un crypto poutinien).
Jean-Pierre Chevènement, sénateur et représentant spécial pour la Russie au Ministère des Affaires étrangères, a noté que la politique ne se limitait pas à la communication, en faisant allusion au caractère d’éclairage des médias occidentaux quant aux événements en Ukraine. Chevènement est fermement convaincu que la crise doit être résolue seulement par une voie politique, et pour cela il est nécessaire de rassembler son sang-froid et de regarder le fond du problème.
Il voit la sortie de la crise ukrainienne dans l’exécution des conditions de l’Accord de Genève. « Pour cela il est nécessaire que le gouvernement de Kiev s’assoit pour négocier avec les représentants des régions russophones de l’Ukraine » considère Jean-Pierre Chevènement. « Si ils ne se mettent pas d’accord, alors les élections du 25 mai seront un échec. Mais déstabiliser l’Ukraine n’est pas dans l’intérêt ni de la Fédération de Russie, ni de l’UE. Je ne pense pas du tout que Poutine veuille recréer l’URSS, comme certains le prétendent. Il veut faire de la Russie un grand pays moderne qui compte » a déclaré le sénateur.
« J’ai confiance que la réalité et le réalisme l’emporteront sur l’idéologie. Fédération ou décentralisation, c’est une question de mots. L’essentiel est une répartition claire des compétences entre le niveau national et les régions » a dit Jean-Pierre Chevènement.
En ce qui concerne les relations économiques, ils prospéreront à condition d’une stabilité politique et psychologique dans les relations des deux pays. « En France, la russophobie de nombreux médias a un caractère purement idéologique, et il n’y a pas de russophobie géopolitique. Au contraire, la russophilie est inhérente à l’opinion publique car elle est imprégnée par les souvenirs de l’histoire » a déclaré Chevènement en terminant son intervention.
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Браво правому сенатору Поццо ди Борго и левому сенатору Шевениану! Если добавить депутата Марьяни, у нас получается картина политических друзей России, не боящихся не скрывать эту позицию. К сожалению, я не уверен , что их дискурс доходит до французского обывателя. Зато в разочаровавшемся народе, однозначно, и в экономической элите, — затаенно из- за давления Америки, часто встречается эта русофильская точка зрения.
В то время, когда США и другие страны усливают давление санкциями на ... Россию, Франция разыгрывает братание. Все это в традициях Франции (...), но омерзительно. (... — удалено модератором)