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samedi, 20 avril 2024
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La semaine du cinéma russe à Paris

Maria Krasnikova, traduction d'Isabelle Claus0:38, 16 novembre 2016RencontresImprimer
В Париже завершилась 14 Кинонеделя «Взгляд из России».

Clôture de la quatorzième édition des « Regards de Russie » à Paris.

Шестнадцать фильмов, семь дней, русский буфет с пирожками, французско-русская речь, конференция по русскому кино, теплый свет «залы ожидания» кинотеатра «Арлекин», очереди перед фильмами и длинные прогулки после сеанса в надежде «поймать» чинящуюся четвертую линию метро — вот так можно описать Четырнадцатую неделю русского кино в Париже.

Невероятно много людей пришло на «Неделю» в этом году.

Seize films diffusés en l'espace d'une semaine, un buffet à la russe accompagné de ses petits-fours, des conversations franco-russes, une conférence sur le cinéma russe, la lumière enveloppante de la salle d'attente du cinéma Arlequin, les files d'attente avant les projections, et les longues promenades qui suivent chaque séance, dans l'espoir tout de même d’arriver à temps pour attraper la si désirée ligne de métro numéro 4. Voilà en quelques mots résumée cette quatorzième semaine du cinéma russe de Paris.

Cette année, la « Semaine » a atteint un record en termes de fréquentation.

Очередь на «Ученика» К.Серебренникова напоминала очередь в Лувр, на альманахе «Петербург. Только по любви» яблоку негде было упасть, зал заполнился на «Охране» и « Ледоколе», а уж про детский субботний сеанс «Волшебный фонарь» можно и не говорить – вся русская школа от четырех до восьми лет, дружными рядами пришла в «Арлекин» и радостно рисовала после сеанса.

La queue pour voir « Le disciple » de K.Serebrennikov ressemblait à celles du Louvre. Lors des projections des films « Pétersbourg. Seulement par amour », « Service de sécurité » et « Le brise glace », les salles étaient bondées. Et ne parlons pas de la séance du samedi matin : tous les enfants de 4 à 8 ans de l'école russe se sont rendus au cinéma Arlequin, en rangs bien serrés, pour voir « La lanterne magique ». Et pour leur plus grand bonheur, la séance était suivie d’un atelier dessin !

А вот на сказочно красочном «Арвентуре» едва ли можно было насчитать половину зала – оно и понятно, фильм на русском языке с английскими субтитрами не очень привлекателен для французской публики…

Безумно жаль, что лишь около тридцати человек присутствовали на блестящей конференции по русскому кино Евгении Звонкиной. Как показал опрос — из-за отсутствия конференции в бумажной программке.

Евгения Звонкина, замечательный киновед и талантливый переводчик, предложила весьма интересный взгляд на русское кино: вкратце пройдясь по истории советских картин, их жанрам и наследию, она подробно и увлекательно остановилась на кино современном.

En revanche, peu de personnes ont assisté à la projection du très charmant « Arventour », où la moitié de la salle était vide. La raison de cette faible audience est facile à trouver : il s'agit d'un film russe sous-titré en anglais, donc rien de très attirant pour un public francophone...

De même, il est tout aussi regrettable que seule une trentaine de personnes ait assistée à la brillante conférence d'Evguénia Zvonkina sur le cinéma russe. En cause ici un problème de communication : la conférence ne figurait pas sur le programme papier.

Евгения Звонкина

Вот несколько основных категорий, о которых зашла речь:

1. Пространство-капкан

Фильмы, связывающие пространство и время в единое целое, оторванное от «нормальной» реальности и становящееся ловушкой для героя. Фильмы, где герой «трансформируется», перековывается, пережёвывается этой реальностью, теряет личность, имя, память:
«Юрьев день» Серебренникова, «Счастье моё» Лозницы, «Трудно быть богом» Германа и «Портрет в сумерках» Никоновой.

« Да всё так и начинается (…) с гиблого места, которое так и норовит обернуться для культурного героя западнёй, из которого не выбраться и не спастись» (Игорь Сукманов).

2. Вырваться любой ценой

Вырваться из «нормальной» жизни, убежать от настоящего, от себя, от города, где живешь, от жизни, к которой привык. И неважно куда, главное – вырваться.

«Дурак» Быкова, «Я тоже хочу» Балабанова, «Комбинат Надежда» Мещанинова, «Меннеюта» Прошкина.

«Ты идёшь, а тебе коридор тесен, дверь низка, квартирка мала (…) Я думаю, что на самом деле это история страны, а не только провинции. Ощущение времени».
Александр Прошкин.

3. Заточение под открытым небом

По правде сказать, это не целая категория, а скорее технический приём, заслуживающий внимания: открытое широчайшее пространство (небо, река, поле) сужается, съеживается, и вот уже нет ни реки, ни неба, ни поля – дома вокруг, потолок низкий, да земля. Пространство играет важную роль в развитии персонажа: его «съёживание» и закрытие отражает изменения внутреннего мира героя и его жизни без слов и действий.

«Дикое поле» Калатозишвили, «Как я провел этим летом» Попогребского, «Долгая счастливая жизнь» Хлебникова.

Много интересного можно увидеть и услышать на фестивале – русском уголке шестого округа Парижа.
Столь разные и удивительные люди сюда приходят: студенты, киноманы, русские французы, дети.
Вот, например «старожилы» фестиваля, завсегдатаи с пятилетним стажем, как-то случайно забредшие на фестиваль.

Evguénia Zvonkina, qui est une critique de cinéma remarquable, et par ailleurs une traductrice de talent, a proposé un regard très intéressant sur le cinéma russe. En bref, elle a tout d’abord parlé du cinéma soviétique, en analysant les genres des films de cette époque, et en mentionnant les héritiers de ce cinéma. Ensuite, elle s’est arrêtée en détail et avec grand intérêt sur le cinéma russe contemporain.

Les principaux thèmes de la conférence étaient les suivants :

1.L'espace comme machination

« Yuryev den » de Serebrennikov, « My joy » de Loznitsa, « Il est difficile d’être un dieu » de Guerman et « Portrait au crépuscule » de Nikonova sont tous des films qui se jouent de l’espace et du temps, qui font fi de ces deux concepts pour les réunir en une sorte d’entité unique. Et cette entité, ce nouveau monde créé, qui est bien loin de la réalité, devient peu à peu un piège qui se referme sur le héros. Dans tous ces films, le personnage principal est en transformation, il se recrée un moi, il ressasse en même temps cette réalité jusqu’à perdre son individualité, son prénom et même sa mémoire.

« Et oui, tout commence ainsi (…) d'un trou perdu, qui s’efforce de devenir un piège pour le héros cultivé, une zone dont il ne peut ni sortir ni sauver sa peau » (Igor Sukmanov).

2. « S'échapper à tout prix » (E. Zvonkina)

S'arracher à une vie « normale », fuir le présent, se fuir soi-même, quitter la ville où l’on vit, échapper au train-train quotidien. Et surtout, peu importe l'endroit, la direction, pourvu que l'on s'échappe.

« L'Idiot ! » de Bykov, « Je veux aussi » de Balabanov, « Combinat « Espoir » » de Mechaninov et « Menneiouta » de Prochkine.

« Tu marches dans un couloir, mais il est trop étroit, il t'étouffe, de même, il te semble que la porte est trop basse, et l'appartement trop petit (…) En fait, je pense que c'est l'histoire du pays en son entier qui se joue là, et pas seulement celle de la province. C'est un phénomène d'époque ». Alexandre Prochkine.

3. « L'enfermement à ciel ouvert » (E.Zvonkina)

A vrai dire, ce n'est pas une catégorie en soi, mais plutôt un savoir-faire technique, qui mérite toute notre attention : l’immensité d’une étendue s’ouvre à nos yeux, ce peut être le ciel, une rivière, un champ, mais cette immensité se rétrécit, se recroqueville très vite, si bien que disparaissent et le ciel, et la rivière et le champ. Le paysage ne comprend alors plus que des habitations, qui sont comme coincées entre la terre et un ciel bas de plafond. L’espace joue un rôle fondamental dans le développement du personnage : son rétrécissement, son obturation sont comme le reflet des bouleversements intérieurs du héros, et de sa vie, qui n’est que mutisme et inaction.

« Champ sauvage » de Kalatozichvili, « Comment j'ai passé cet été » de Popogrebski, « Une vie longue et heureuse » de Khlebnikov.

Il y a beaucoup à voir et à entendre dans ce festival, qui se déroule, rappelons-le, dans le sixième arrondissement « russe » de Paris.

On croise à ce festival toutes sortes de personnes, et des plus surprenantes : des étudiants, des cinéphiles, des Russes, des Français, et bien sûr des enfants.

Супруги Легуж | M. et Mme. Legouge

А вот студенты, переваривающие впечатления от «Петербурга».

Et voilà les étudiants, qui se remettent à peine de la projection de « Pétersbourg » et de son lot d’émotions.

Ну и конечно замечательный буфет с выпечкой, квасом и чаем – ещё один «старожил» фестиваля. Приветливая хозяйка DAИIET каждый год кормит пирожками парижан!

Et bien sûr, pour conclure, le superbe buffet, avec ses viennoiseries, son kvas et son thé, qui est lui aussi un « pilier » du festival ! Chaque année, la très aimable maison DAИIET régale les Parisiens de ses chaussons !

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