«Le Spectacle de la Vie » en quatre actes – Rencontre avec Julian Panich
« Quand tout va très bien, je dis : c'est le destin. Quand tout va juste bien, je dis : c'est la vie. », disait un bel homme au cheveux grisonnants, avec un air de magnat polonais des temps anciens.
Cet homme, c'est Julian Alexandrovitch Panich, acteur, producteur, réalisateur, journaliste et célèbre présentateur sur la station radio « Svoboda ». Maître émérite des arts en 1996. Le vendredi 13 février, Julian Panich a pris la parole devant les membres de l'association « Glagol » réunis dans la salle paroissiale de l'église Saint-Jacques, dans le jardin du Luxembourg.
Son récit était intercalé de cadres du film biographique « La roue du bonheur. Quatre vies d'un seul homme. »
Ainsi :
Vie N°1 : le Héros de cinéma.
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« Elle a commencé par l'achat de cigarettes russes », raconte l'invité des « glagoltzevs ». « Le groupe voyageait en train entre les sites de tournage du film, dont le réalisateur en chef n'était autre que mon idole, Leonid Lukin. Lukin n'avait plus de cigarettes. En un éclair, je me suis rué vers le tabac de la gare pour acheter une boite de « Herzegovina Flor ». J'ai du courir après le wagon et m'accrocher au garde-fou. Pour mon héroïsme, Lukin a fait de moi le héros de son film « Différents Destins », avait-il ironisé, tout en omettant par modestie le fait que c'est Rolan Bykov lui-même qui l'avait poussé à raison vers la carrière d'acteur.
Vie N°2 : le Voyageur.
… Je me permets une courte digression. Je me souviens d'une gravure moyenâgeuse, sur laquelle le disque plat de l'étendue terrestre était couvert d'un dôme, l'étendue céleste. Là où l'étendue terrestre rencontrait l'étendue céleste, un moine curieux s'était approché du bord de la terre. Il avait percé le dôme de verre représentant les cieux, et, ayant passé sa tête dans le trou, regardait : qu'y a-t-il de l'autre côté ?
C'est ainsi qu'à la fin des années 70, ayant décidé, comme beaucoup, de passer sa tête dans le trou du dôme incassable, Julian Panich décide de « traverser » : il part en utilisant son visa israélien.
Les villes et les pays défilèrent : Israël, les Etats-Unis, l'Allemagne. Et le nouveau volet de la vie de J.Panich fait de lui une « voix ennemie » : il devient présentateur sur la station de radio « Svoboda ».
Pendant un quart de siècle, la voix de Julian Panich sur « Svoboda » transmet toute la littérature russe libre : Victor Nekrassov, Vassili Grossman, Vladimir Maksimov, Vladimir Voïnovich, Venedikt Erofeïev…. « Pour moi, l'émission la plus marquante fut la lecture intégrale de L'Archipel du Goulag, sur feuilles ! » explique-t-il.
Vie N°3 — « Le Chemin du retour »
C'est le nom d'une série de films sur le retour vers les rivages de la Neva. Le décor : la Perestroïka, dans les années 1990. « L'apogée de tout ce que j'ai pu écrire dans ma vie est sûrement le texte de ces films, où je me suis définit très précisément. », déclare aujourd'hui J.Panich.
Et enfin, Vie N°4 , scindée de fait en deux.
L'une de ses parties se passe dans une propriété près de Rambouillet, non loin de Paris. Là-bas, une famille, une maison confortable, des enfants et petits-enfants, et le travail littéraire. Entremêlé à cela, Saint-Pétersbourg, de nouvelles scènes, de nouveaux spectacles, dont la plus fraîche : « Le bouffon Balakirev », selon une pièce de G.Gorin.
« La roue du bonheur, c'est ma façon de déterminer ma vie sur cette terre. » conclut Julian Panich.
***
… Comme le veut le dicton, un chat a neuf vies. Julian Panich, comédien errant, réalisateur et narrateur en a jusque là vécu quatre. Souhaitons lui d'en avoir encore au moins autant à venir !
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Благодарим с Ю.А.Паничем оба. Продублировано на начинающемся сайте
http:!//julianpanich.jimdo.com/