L’Etrange Cité des Kabakov à Monumenta 2014
Prendre part à Monumenta n’est pas seulement honorable mais très chanceux. Tout d’abord, c’est Paris et le Grand Palais, excusez du peu. De plus, il est impossible de s’y perdre puisque Monumenta est un mono spectacle. Dans le cas des Kabakov, c’est le théâtre de deux acteurs car ils signent ensemble leurs installations.
Monumenta existe depuis 2007. Des artistes d’envergure internationale dans le monde de l’art contemporain tels qu’Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor et Daniel Buren se sont succédés sous la Nef du Grand Palais.
Cette année ce sont ces artistes d’origine russe qui habitent New-York qui ont eu leur billet gagnant. Au sein du Grand palais ils ont érigés « l’Etrange Cité ».
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Le commissaire de l’exposition Jean-Hubert Martin connait Ilya Kabakov depuis longtemps. En 1985-86 il a organisé la première exposition individuelle de l’artiste de l’underground moscovite en Europe de l’ouest. A l’époque le public de Berne, Dusseldorf, Marseille et Paris ont pu voir les œuvres de cet artiste soviétique.
« Avec ses ambiances spectaculaires et mystérieuses, le parcours initiatique de L’étrange cité crée un grand récit humaniste proche de l’épopée, dit Jean-Hubert Martin, La cité utopique dans laquelle nous sommes conviés traite des aspirations de l’homme, de sa quête d’un au-delà, d’une métaphysique. Cette métaphore de la vie et de son mystère se transmet par les sens et non par le langage ».
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La gigantesque installation se compose de huit grandes constructions. Le labyrinthe blanc comme neige est une construction utopique qui doit d’après les concepteurs représenter une ville tranquille où il est demandé de ralentir la « course dans la vie réelle et de faire appel à nos émotions, nos sens, nos souvenirs ».
En haut des portes apparaissent des noms mystérieux : « Le musée vide », « Manas », « Le centre de l’énergie cosmique », « Comment rencontrer un ange ? »
Si quelque part l’art est détaché de la politique ce n’est pas le cas français. Et pendant la conférence de presse les journalistes ne posaient que des questions de nature artistique. Etant donné que les Kabakov sont tous les deux nés à Dnepropetrovsk (à l’époque en URSS, c’est actuellement une ville ukrainienne)
« Est-ce que les évènements en Ukraine influencent-ils votre pensée ? » a demandé une journaliste française.
« Nous ne sommes pas politiquement engagés », a répondu en anglais Emilia Kabakov, « tout ce qui se passe en Ukraine est une grande tragédie comme on en a vu au Kossovo ou en Libye. Il existe des forces qui veulent diviser le pays »
Olga Sviblova directrice du Multimedia Art Museum de Moscou et commissaire de l’Etrange Cité au Grand Palais a rappelé « Le bateau de tolérance » des Kabakov. Il y a quelques années cette installation a été exposée au parc central Gorki de Moscou.
Les artistes ont parlé de la tolérance à travers les dessins des enfants qui ont formés une grande voile. L’idée phare du « Bateau » était le respect de son voisin indépendamment de ses engagements politiques et de sa religion.
Dans un des édifices de l’Etrange Cité, les Kabakov ont construit un gigantesque amoncellement d’échelles pour l’homme qui tente de s’approcher d’un ange.
Et si cette fois il réussira ?
Grand Palais Jusqu’au 22 juin 2014
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