En visite chez nos amis à quatre pattes
Le 12 avril à Paris, après de gros travaux, le zoo de Vincennes a ouvert. Quelques jours avant l’ouverture officielle, la direction du zoo a fait une Journée Portes ouvertes pour les journalistes, parmi lesquels se trouvait un correspondant de « l’Observateur russe ».
Le zoo, que tous étaient habitués à appeler zoo de Vincennes parce qu’il formait un triangle sur la place de 14.5 hectares du bois de Vincennes, a été fermé pendant six longues années. En fait, ce zoo de Paris, dirigé par le Muséum National d’Histoire Naturelle, est le musée de la Nature de Paris. Lors de sa fondation en 1934, c’était le lieu préféré de la génération de la marmaille parisienne. Mais déjà à la fin du XXème siècle, les bâtiments du zoo se sont délabrés, si bien qu’au début des années 2000 il attirait peu de visiteurs, plusieurs locaux étaient dans un état insalubre, et une grande partie avait fermé bien longtemps avant le début des travaux. En 2008, le zoo tout entier avait fermé ses portes, et une grande partie des animaux avait été expédiée dans différents zoos d’Europe.
Et voici, finalement, que le zoo de Paris a rouvert ses portes. Et c’est déjà un authentique parc zoologique du XXIème siècle ! Le concept du zoo du siècle dernier ; lorsqu’il jouait le rôle de manuel vivant de la zoologie, où les animaux se tenaient chacun dans des cellules dans un ordre de classification par aspect ; a vieilli et ne correspond plus aux exigences actuelles. A présent, comme le directeur général du Musée de la Nature, Thomas Grenon, ne se fatiguait pas de le répéter : « Les visiteurs sont invités à voyager dans le monde des animaux dans des points définis du globe terrestre. Ils verront et comprendront comment vivent les animaux dans les cinq régions de la planète : En Europe, en Guyane, au Sahel-Soudan – la savane africaine, en Patagonie et à Madagascar. Notre but était de tout faire pour que les animaux se sentent chez eux et que les visiteurs viennent les voir dans leur milieu ».
Tout le relief du zoo a changé de manière capitale, est resté intacte seulement le grand rocher gris –symbole du zoo de Vincennes, qui a été restauré dans les années 1990, et qui continue à dominer sur tout le parc. Une multitude d’autres petits rochers ont été placés autour de lui, de type et de couleur semblables à l’original. Un travail immense a été mené par les horticulteurs-paysagistes pour que, par exemple, le loup espagnol se sente comme dans son bois natal. Ou pour que les girafes, les gazelles et les rhinocéros ne se rendent pas compte qu’ils sont en France et s’imaginent dans les vastes espaces secs d’Afrique.
Une serre grandiose et gracieuse a été spécialement construite pour la création d’un climat tropical chaud de Madagascar et de Guyane. L’incroyable multitude de plantes exotiques et de couleurs à l’entrée de la serre nous fait de suite oublier que nous sommes à Paris. D’immenses perroquets colorés se balancent en hauteur sous le dôme sur les branches, et étudient chaque personne qui entre sur leur territoire. L’ara hyacinthe ; le plus grand perroquet du monde, qu’on ne rencontre hélas plus dans la nature sauvage ; va d’une branche à l’autre sans prêter attention à personne. De beaux oiseaux multicolores volent au dessus de nos têtes.
Dans l’immense aquarium on peut observer le lamantin –une vache de mer, qui engloutit en une journée 50k gs de salade verte. Le personnel a seulement le temps de déposer au fond les salades. Dans de telles végétations luxuriantes et dans les grands réservoirs limpides avec des plantes, les araignées, les chéleutoptères (en latin Phasmatodea) et les grenouilles cornues jouent à cache-cache avec les visiteurs.
On dit, ici dans les allées, que si on a de la chance on peut rencontrer un paresseux quand il se réveille. J’avais déjà eu la chance de voir des oiseaux exotiques, que je n’avais jamais vus auparavant. Deux oiseaux noirs aux plumes bleues brillantes au niveau de la gorge se tiennent sur leurs pattes solides près de l’accotement, et nettoient leur plumage sans s’effrayer des objectifs braqués sur eux. C’était des Agami trompette. Je me suis assise tout doucement près de l’un des oiseaux et j’ai commencé à attendre qu’il ait terminé sa toilette. Alors l’oiseau a sorti son bec de son plumage noir et avec curiosité a jeté un regard sur moi. J’avais peur de bouger et de l’effrayer mais il n’en fut rien. Tranquillement, l’Agami, en levant une patte fine derrière l’autre, s’est approché de moi et m’a tendu le bec. N’ayant rien trouvé d’autre à faire, je lui ai tendu le capuchon de mon objectif. Il a becqueté la matière en plastique noire, mais a compris que c’était immangeable, et m’a fixé en attendant quelque chose d’autre. Ainsi, je suis restée un peu avec lui, puis je me suis excusée auprès de mon nouvel ami ailé de ne pouvoir rester plus avec lui, nous les gens, nous avons toujours beaucoup à faire, et bien que je ne voulais pas, je devais aller plus loin. L’Agami, sans bouger d’un pouce, m’a suivi du regard longtemps.
Par contre, les girafes ne se distinguent pas par un courage particulier. Les journalistes sont restés longtemps à côté du terrain ouvert sablonneux dans l’espoir de la sortie promise des girafes. Elles se trouvaient près de nous, comme accrochées à leur place derrière la palissade en bois, ne pouvant cacher leurs cous fins, élégants et tachetés. En piétinant sur place, elles regardaient vers nous mais ne bougeaient pas. « Tous les animaux se comportent conformément à leur rôle : le rapace chasse, nous explique le directeur scientifique, chef du service vétérinaire du zoo Alexis Lécu. Les girafes ont peur des rapaces, c’est pourquoi elles sont très prudentes dans tout. Avec elles il ne faut rien forcer.
Ici nous avons une grande famille de girafes qui n’a pas quitté le zoo, même pendant les travaux. Pendant cette période, trois girafes sont nées. Elles ont déménagé dans ce bâtiment en décembre, et cela fait déjà une semaine que nous leur avons ouvert l’enclos, pour qu’elles se promènent sur leur nouveau terrain, mais elles n’en sont encore jamais sorties… ». Les journalistes commençaient à s’impatienter, quand soudain les unes derrière les autres, quelques jeunes girafes ont commencé à sortir avec un pas feutré, en balançant gracieusement leur tête, comme des mannequins fiers sur le podium, sous le claquement des objectifs. Après avoir parcouru 20 mètres, elles ont fait demi-tour en direction de l’enclos dans le même ordre, où les attendaient leurs mamans girafes stupéfaites. « Eh bien maintenant les mères sortiront demain- s’est exclamé avec joie le directeur scientifique- ainsi elles s’habitueront peu à peu à leur nouveau territoire deux fois plus grand, et finalement, elles iront jusqu’à la fontaine et commenceront à chercher de la nourriture en hauteur dans les arbres sous les yeux du public ».
Dans le zoo, les visiteurs pourront voir le monde des animaux et la nature dans son ensemble, grâce à de nombreux points d’information, des audio guides, des ateliers thématiques, des rencontres avec les savants-chercheurs et avec le personnel qui soigne quotidiennement les animaux. Le visiteur pourra même observer les coulisses du zoo : regarder comment les animaux sont nourris et traités, comment et où ils dorment.
Pendant la conférence de presse, un journaliste sévère du Congo a demandé à la direction du zoo : « Pensez-vous que les animaux soient vraiment heureux ici ? » Et il a ajouté encore plus sévèrement : « Et est-ce que leur place se trouve véritablement ici ? »
« Le bonheur est un concept humain, on peut débattre longtemps sur ce sujet » a paré Alexis Lécu, le directeur scientifique ; et il a commencé à raconter quelles ont été les conditions de création du bois de Vincennes pour les animaux de compagnie. Et je pensais que si tous les animaux que nous avons vu dans le zoo savaient quel sort ont connu leurs confrères à quatre pattes, qui sont des espèces disparues ou en voie de disparition, alors ils seraient probablement heureux.
Le seul défaut du zoo de Vincennes, c’est le prix élevé du billet d’entrée. Ainsi, un adulte paye 22€, les enfants à peine moins. Le zoo doit rentabiliser les 170 millions d’euro dépensés dans les travaux. Mais convenez que c’est tout de même moins cher qu’un billet d’entrée pour Disneyland, où il n’y a que de faux animaux. Alors qu’ici, ce ne sont pas simplement des bêtes réelles, mais plutôt des êtres uniques qui ont disparu de la surface de la Terre à cause de l’homme. Et tout l’argent du monde ne réparera pas cela…
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Спасибо за чудесную эксурсию! Надо обязятельно посетить ззопарк.
репортаж супер!
le zoo de montpellier est gratuit viens donc prendre quelques phtos ;) les agamis snt trés gentils ici aussi
puis l'entrée de la serre n'est qu'a trois euros pour les étudiants
http:!//zoo.montpellier.fr/