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vendredi, 19 avril 2024
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De l’ambre russe au Louvre

Ogoulbibi Marias, traduction de Emmanuelle Rousseau0:08, 16 novembre 2017ImagesImprimer

Le 23e Salon international du Patrimoine Culturel s’est tenu au Louvre.

Konstantin Bushmelev

Plus que jamais, l’espace d’exposition du Carrousel du Louvre permet la présentation des actions de toutes sortes d’organisations, fonds, associations de protection de la conservation de monuments historiques et culturels afin que les maîtres d’arts décoratifs et appliqués puissent non seulement exposer leurs œuvres mais aussi montrer le processus de création en soi.

La France est l’un des pays les plus accueillants pour les ressortissants des quatre coins du monde. Lorsque l’on parcourt le Salon du patrimoine culturel et les 340 stands des meilleurs maîtres d’art français (c’est-à-dire des peintres, sculpteurs, décorateurs, designers, des maîtres du traitement du bois, de la pierre, du cuir, des spécialistes de la mosaïque, des fresques, des vitraux, de tapisseries, des restaurateurs de montres et bijoux anciens, des couvreurs, etc.), on comprend pourquoi la France maintient son statut de pays le plus visité au monde.

Ici, une attention particulière est portée aux traditions séculaires dans toutes les sphères de la vie. Le plus important est que dans ces domaines, le lien intergénérationnel n’a presque pas changé : le métier est transmis de père en fils, de maître en apprenti.

Le vase de Konstantin Bushmelev

Des artisans du monde entier ont été invités au Salon du patrimoine culturel du Carrousel du Louvre. On trouve ainsi parmi les invités du Salon le Musée de l’ambre jaune de Kaliningrad. Ce musée unique en Russie n’a pas présenté ses expositions historiques. L’idée du Salon est de présenter le travail de maîtres contemporains qui perpétuent les traditions populaires. Ainsi, le musée de l’ambre a apporté à la fois des pièces d’artistes contemporains dont le travail est exposé dans ses salles et les artistes eux-mêmes.

Je ne me suis personnellement jamais rendu à Kaliningrad, qui m’a toujours donné l’impression d’une énigmatique forteresse imprenable. Ville fermée durant l’époque soviétique, Kaliningrad semble maintenant entourée par les Etats étrangers et par la mer. La ville est une forteresse, une île au destin compliqué, ce qui explique sa mentalité particulière.

« On nous dit tout le temps, que nous n’avons pas de traditions, pas de racines. Nous sommes une région récente. Mais nous vivons dans un territoire magnifique, nulle part ailleurs peut-on voir une telle quantité et diversité d’ambre », dit Lana Egorova, créatrice et directrice de l’union artistique « Miel de Prusse ».

Lana Egorova

Joaillière de formation, Lana a commencé à créer ses propres légendes et mythes sans jamais se déconnecter de sa terre. Les objets trouvés par lors de fouilles archéologiques ont aidé Lana et les gens qui partagent sa vision à trouver leur style.

Le « Miel de Prusse » réuni aujourd’hui 15 artistes de divers mouvements. Ils s’efforcent de créer des pièces uniques, chaque travail, chaque ornement possède sa symbolique, sa légende sa signification poétique. Lana a apporté à Paris des créations mais aussi une vieille machine de traitement de l’ambre qui ressemble aux machines à coudre de nos grands-mères.

Tous ceux qui le souhaitent peuvent essayer de travailler l’ambre directement sur le Salon.

Les créations de Lana Egorova

Si pour Lana et ses amis tout ambre a son propre dessin, sa propre histoire, leur compatriote Konstantin Bushmelev cherche uniquement de l’ambre de grande qualité. « Il n’y a plus d’artistes comme Konstantin en Russie », m’explique le directeur du musée de l’ambre, Tatiana Souvorova.

Je la crois car ses vases, ses montres, ses carafes ressemblent aux pièces inestimables du musée. Pendant que Konstantin affine ses morceaux d’ambre dans sa modeste machine artisanale et nous parle de lui, j’essaie de comprendre comment il a réussi à créer ces objets incroyables.

Le petit garçon de la ville de Pionerski, dans la région de Kaliningrad, ramassa sur les rivages un cadeau de la mer, un morceau d’ambre, puis l’affina avec la vieille machine de son père et, après avoir visité le Musée de l’ambre, décida de créer un vase. Konstantin raconte cela simplement, comme si c’était banal.

Tatiana Souvorova

 

La coopération entre les bénévoles français et russes

Le salon du patrimoine culturel a organisé plusieurs conférences. L’une d’entre elles m’a intrigué : « Associations + bénévoles + patrimoine : la formule d’un autre tourisme » ? Parmi les intervenants, Fabrice Duffaud, représentant de « Rempart », et Olga Chtaneva, de l’agence de protection des monuments historiques auprès du Ministère de la culture de Russie. Ils étaient très intéressants et racontèrent avec enthousiasme le début de la coopération entre les bénévoles français et russes.

« Rempart » est une union française d’associations de protection des monuments. 50 ans après sa création, des milliers d’églises, de forteresses, de châteaux, de maisons et d’autres objets historiques ont été rénovés. 100 000 bénévoles ont participé aux différents chantiers, dont 20% d’étrangers.

L’année dernière, l’association russe de protection des monuments historiques et culturels (VOOPIK) et « Rempart » ont conclu un accord de coopération. On trouve sur le site de « Rempart » des explications et des informations complémentaires sur les chantiers de rénovation en français et en russe sur le site de VOOPIK.

Fabrice Duffaud, représentant de « Rempart » et Olga Chtaneva

Les bénévoles s’intègrent dans le travail, apprennent à se connaître les uns les autres, découvre la culture et les coutumes des locaux. « Nous avions deux chantiers à Moscou : le monastère Donskoï et la maison Palibine. Au départ, nous avions peur que les bénévoles français ne s’en sortent pas sans parler russe. Mais ils sont arrivés sans encombre jusqu’au chantier », raconte Olga Chtaneva.

« Tout s’est très bien passé. Ils étaient tous incroyablement contents. Nous préparons un nouveau chantier, hors de Moscou. Nous publions toutes les informations sur notre site internet. Les chantiers sont une expérience hors du commun : ce n’est pas seulement du travail physique, nous reconstruisons des monuments historiques mais c’est aussi l’occasion de découvrir un nouveau pays, de se faire des amis. Les jeunes Russes qui ont travaillé sur les chantiers de Rampart sont maintenant devenus nos militants ».

« Je suis convaincu que cela vaut le coup, au moins une fois dans sa vie de se rendre dans un autre pays en tant que bénévole, c’est une expérience incomparable… Vous ressentez le pays de l’intérieur, vous vivez comme les locaux. Vous avez l’occasion de pratiquer la langue. Vous changez : vous devenez plus confiant, plus ouvert et sociable, vous apprenez sur vous-même. Vous avez envie de mouvement et de changement. Vous comprenez que le monde est tellement grand et divers » ; ce sont les mots de Dmitry Makarov, bénévole russe qui a travaillé sur le chantier du Logis des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem en septembre.

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2 commentaires

  1. Клара dit :

    Интересная статья и инфо про опыт волонтеров!

  2. Алмасбек dit :

    Репортер не перестает удивлять своими интересными статьями. Молодец!

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