Je me souviens encore de mon premier voyage à Moscou même si c’était il y a presque 10 ans.

Serge Gadal sur la place Rouge

En tant qu’homme, bien sûr la première chose que l’on remarque quand on descend d’un avion ce sont les femmes

Je ne pense pas que toutes les femmes russes sont belles mais on voit qu'elles savent se mettre en valeur par leurs choix vestimentaires. Paris c’est une ville ou les hommes s’habillent en gris et les femmes en noir comme des veuves. A Moscou les couleurs sont plus chatoyantes et parfois inattendues ce qui réjouit les yeux.

Quand je suis venu pour la première fois à Moscou il fallait prendre un bus de l’aéroport pour arriver à Moscou, ce qui était très lent parce qu’en même temps il servait pour toute la banlieue nord. Je me suis plongé tout de suite dans la vie des Russes dans ce bus, où il y avait même une paysanne avec ses poulets. Quand nous sommes arrivés à Rechnoi vokzal il n’y avait pas d’indicateurs, il fallait seulement suivre la foule très dense pour trouver l’entrée du métro.

Bien sûr je suis touché par la beauté des stations centrales du métro moscovite. On lève la tête spontanément pour voir le décor et les dessins des plafonnes mais je le trouve un peu trop bruyant par rapport au métro parisien.

L’arrivée des trains rouges de l’Aeroexpress nous a permis de rejoindre le centre de la ville beaucoup plus rapidement sans arrêt avec un bon confort. Grace à la Wi Fi du train, je peux contacter les amis moscovites et leur dire que je suis arrivé, le tout sans dépenses supplémentaires. On nous propose aussi de goûter du café sur le chemin mais sa qualité malheureusement n’est pas au goût des Français. Dommage que dans l’Aeroexpress on reste entre touristes.

Le climat russe est dur, hiver est trop long, je ne pourrais pas vivre tout le temps à Moscou car je me sens comme un pingouin sur la glace.

Je suis toujours impressionné en regardant des femmes aux talons sur le verglas qui enfoncent leurs talons comme des aiguilles dans la glace. Ça donne l'impression que c’est beaucoup plus simple que de marcher sur le verglas avec des chaussures plates.

Une fois en hiver il m’est arrivé un incident marrant. Je sortais d’un supermarché avec deux sacs en plastique avec des bouteilles de vin à l'intérieur et j’ai vu que les gens se dirigeaient vers le métro en passant par un chemin bien précis.

L’esprit français individualiste m’a poussé à ne pas prendre exemple sur la foule et j’ai pris un raccourci qui passait sur un petit monticule. Je n’ai pas réalisé qu’au sommet de ce monticule il y avait une plaque de verglas. J'ai perdu l'équilibre et je suis tombé sur le derrière en essayant à tout prix de sauver mes bouteilles. Immédiatement j’ai été entouré de gens qui m’ont aidé à me relever et demandé si rien n’était cassé.

Je suis toujours impressionné par la compassion des moscovites pour une personne étrangère, juste un passant dans la rue qu’ils ne connaissent pas.

A Moscou on trouve toujours des gens qui vous aident à se repérer dans le métro et dans les rues de cette énorme ville où il est très simple de se perdre car tout est marqué en cyrillique.

Les Français aiment le chocolat

Mais pas n’importe quel chocolat. Pour être bon il doit venir de certaines régions. C’est-à-dire que quand on me propose de goûter une tasse de chocolat dans un endroit que je ne connais pas j'ai toujours un doute.

C'est avec un tel état d'esprit que je suis venu pour la première fois au café moscovite « Chocoladnitsa». J’ai hésité jusqu’au dernier moment pour décider si je prenais un café ou un chocolat. Les gens qui m’ont invité m’ont juré que c’était le meilleur chocolat du monde mais j’en doutais. Mais quand je l’ai goûté j’ai été impressionné par son onctuosité et sa richesse et j’ai remercié mes amis de m’avoir invité dans ce café magnifique « Chocoladnitsa». Depuis cette visite je vais là-bas chaque fois que je viens à Moscou moi-même et je le conseille à tous mes amis qui y vont.

En plus c’est simple de trouver un « Chocoladnitsa» à Moscou car ils sont nombreux.

Ma dernière vision de Moscou juste avant de partir fut celle du dernier contrôle de sécurité. Au moment où je m'apprêtais à quitter le territoire russe et à monter dans mon avion en franchissant le dernier portique électronique, je vis soudainement un grand mannequin blond en minijupe et en uniforme blanc avec des épaulettes s’avancer vers moi et me demander la permission de me fouiller. Ce que j’ai accepté immédiatement bien sûr. Ce beau fonctionnaire fut mon dernier souvenir de Moscou, qu’elle en soit remerciée.

Ainsi va le soft power russe...