Paris passe le relais à Marrakech
Après Paris, c’est donc Marrakech qui se charge cette année d’accueillir la 22ème conférence mondiale sur les changements climatiques. La dénommée COP 22, organisée par l’ONU, se tiendra cette année du 7 au 18 novembre.
Les médias occidentaux, parmi lesquels figurait L’observateur russe, ont été conviés au Maroc, afin de comprendre les raisons qui ont conduit cette année à choisir ce pays comme hôte de la conférence.
А Марокко – страна с жарким климатом, но с крайне низким производством парниковых газов. С 2009 года Королевство проводит политику активного развития возобновляемых источников энергии. И немало преуспело во внедрении новых разработок. Марракеш – город удивительный. Во всех отношениях. Это — утопающий в зелени и цветах оазис. Пышная растительность, море красок вдоль проспектов, вокруг фонтанов и площадей. Но как такая богатая флора произрастает в районе, переживающем страшнейшую засуху? Которая длится не год и не два. А сорок лет.
A l’ordre du jour, bien entendu, le fameux et tant redouté « réchauffement climatique ». Le simple fait de parler « réchauffement climatique » suscite désormais l’effroi chez les politiques des pays développés, et en particulier chez ceux qui sont en grande partie responsables de ce réchauffement planétaire.
Comme chacun sait, le Maroc est un pays dans l’ensemble au climat chaud, voire désertique dans certaines régions. En revanche, certainement peu de gens savent que ce pays n’émet que très peu de gaz à effet de serre. C’est entre autres le résultat de la politique menée par le Royaume ces sept dernières années, depuis donc 2009, qui tend à développer au maximum les sources d’énergie renouvelables. Le pays a d’ailleurs déjà bien avancé dans l’introduction de nouvelles méthodes d’exploitation.
Marrakech est une ville surprenante, et ce à tous points de vue. C’est une véritable oasis, à la végétation luxuriante, et dont les fleurs parent de toutes les couleurs avenues, fontaines et places. On se demande d’ailleurs comment une telle flore peut se développer dans cette région en proie à de graves sécheresses depuis déjà 40 ans.
Les changements climatiques actuels, dont le réchauffement planétaire, sont un fait avéré, que les Marocains ne remettent pas en cause. Ils ont conscience de ces phénomènes depuis bien longtemps, et leur combat contre ces modifications est loin d’être récent. Il existe d’ailleurs au Maroc une Fondation pour la Protection de l’Environnement, dénommée la Fondation Mohammed VI.
Loubna Chaouni Benabdallah, qui en est la représentante, affirme que cette conférence est le moyen de faire connaître les mesures déjà prises par son pays dans cette lutte contre les modifications climatiques. Cette rencontre est aussi l’occasion de réfléchir aux solutions à inventer pour contrer aussi bien ce phénomène « naturel » que l’attitude insensée de l’homme envers son propre environnement.
Pouvez-vous seulement imaginer qu’en Afrique du Nord les palmiers meurent ? Et il ne s’agit pas là d’un cas isolé, mais bien d’un phénomène qui s’étend à des forêts entières. Pour ne citer qu’un exemple, prenons le cas de la prestigieuse banlieue de Marrakech, la Palmeraie, qui voit-elle ses palmiers disparaître ! Ce phénomène aura d’ailleurs peut-être aussi un impact sur l’immobilier. En effet, la noblesse locale, et même les étrangers, avaient pour habitude d’acheter des résidences dans ce quartier, notamment en raison de sa flore exceptionnelle. Mais qu’en sera-t-il si celle-ci vient à disparaître ? Et la cause de cette extinction n’est autre que la pollution de l’air, si, si, mais aussi l’abattage insensé et l’intense sécheresse de la région. Or en Afrique, et c’est une lapalissade que de l’écrire, l’eau ne s’est jamais trouvée en abondance.
На сегодняшний день Марокко – самый крупный в мире поставщик энергии солнца. Представьте себе, что существует и такой вид экспорта. Для этого под Гибралтарским проливом проложен 14-ти километровый кабель. Усилиями чиновников и ученых с активным вовлечением в процесс местного населения и аграриев только в районе la Palmeraie (а это 12 тысяч гектар) за десять лет высажено 570 тысяч (sic!) пальм.
De nos jours, les pompes à eau du pays, qui puisent l’eau jusqu’au plus profond de la terre, fonctionnent au moyen de batteries solaires.
Le Maroc est en effet à ce jour le plus important fournisseur au monde d’énergie solaire. Et oui, si surprenant que cela puisse paraître, l’énergie solaire s’exporte ! L’électricité ainsi produite est en fait acheminée en Europe, au moyen d’un câble long de 14 km, qui passe sous le Détroit de Gibraltar.
Grâce aux efforts conjoints de l’administration, des scientifiques, des locaux et des agrariens, pas moins de 570 palmiers ont été transplantés dans le quartier de la Palmeraie, et ce en l’espace de 10 ans.
En 2007 a été fondée l’Observatoire pour la Sauvegarde et le Développement de la Palmeraie de Marrakech, chargée donc de veiller sur cette palmeraie, qui s’étend sur pas moins de 12 000 hectares.
L’observatoire assure des cours et des master class, afin de sensibiliser la population dans son ensemble, petits et grands, au devenir de cette palmeraie. La priorité est toutefois donnée aux enfants, à qui on inculque avant tout l’amour pour leur environnement. Ces séances sont aussi le moyen de leur enseigner les méthodes de protection du milieu naturel, et de leur expliquer dans quelle mesure il est par exemple possible de faire proliférer les espèces. Quant aux nouveaux propriétaires, ils ont pour obligation de compenser les pertes engendrées par la construction de leurs résidences. La règle est très simple : pour toute villa construite, 5 arbres sont à planter.
Et maintenant, un exemple d’économie d’énergie donné par le tout nouvel hôtel de Marrakech, le Radisson Blu. Des panneaux de bois sont installés sur tout le pourtour du bâtiment, à l’intérieur, derrière lesquels se trouvent en fait des tuyaux remplis d’eau, qui est chauffée directement grâce à la chaleur dégagée par les climatiseurs ! Ce système d’échange de chaleur permet bien évidemment de limiter considérablement les dépenses d’énergie électrique.
L’eau douce comme produit stratégique de la planète
Toute idée nouvelle n’est que réapparition d’une idée bien ancienne, et jusque-là tombée dans l’oubli. Preuve en est avec le système d’irrigation et d’alimentation en eau du Maroc, qui ne date pas d’hier. Il y a des centaines d’années, les Marocains utilisaient déjà le principe de l’aqueduc pour acheminer l’eau. Le concept en est tout simple, l’eau s’écoule régulièrement, par palier, sous l’effet de la gravitation. En ce temps-là, pas besoin de la moindre pompe à eau. Un aqueduc de ce type a d’ailleurs survécu aux aléas du temps à Fès, première capitale du pays.
До сих пор во внутренних двориках Марракеша, без которых не стоит ни одно селение в жарком климате, плещется в фонтанчиках вода, путь которой проложили далекие предки.
De même, le système d’acheminement de l’eau des hauteurs de l’Atlas, qui a un millier d’années, est toujours d’actualité. L’eau s’écoule des montagnes au moyen de canaux souterrains, une fois de plus sous le simple effet de la gravitation. Les spécialistes locaux affirment pour leur part qu’il ne sert à rien de vouloir systématiquement réinventer le fil à couper le beurre ! Les anciennes constructions hydrauliques sont encore valables. Elles auraient simplement besoin d’être rénovées.
De nos jours encore les petites cours intérieures de Marrakech, sans lesquelles pas un village ne tiendrait par pareil climat, sont pourvues de fontaines, alimentées en eau grâce aux infrastructures des anciens.
Представители агросектора пришли к заключению, что импортировать злаковые культуры выгоднее, чем выращивать на сухих землях страны. Поэтому вокруг имперского города Мекнеса раскинулись оливковые рощи. Оливковые деревья неприхотливы, хорошо переносят засуху. Они вообще могут стать альтернативной культурой будущего.
L’énergie verte
L’une des priorités actuelles du pays demeure la production d’énergie à partir du biogaz. Les représentants du secteur agraire sont parvenus à la conclusion qu’il est plus rentable d’importer les cultures céréalières que de les produire, en raison de la forte sécheresse du pays. Voilà pourquoi autour de la ville impériale Meknès s’étendent désormais des oliveraies. En effet, l’olivier est une espèce résistante, qui supporte donc très bien la sécheresse. A l’avenir, ces oliveraies pourraient très bien devenir une culture alternative.
Теперь про электроэнергию. Отходы от производства оливково масла научились сжигать так, чтобы полученный биогаз превращать в электричество.
К 2030 году 50% всей энергии, вырабатываемой в стране, должна стать зеленой или экологичной или возобновляемой.
90% de la plantation du groupe agraire Agro-pôle Olivier ne sont pas arrosés, mais se contentent tout simplement de l’eau des pluies. Ce qui d’ailleurs rapproche cette exploitation des normes de la production écologique et « bio », comme disent les Français.
A noter aussi que les résidus de la production d’huile d’olive sont ici brûlés de manière à ce que le biogaz obtenu puisse être transformé en électricité.
D’ici 2030, la moitié de l’énergie produite par le Maroc doit être verte, écologique ou encore renouvelable, suivant les appellations.
La COP 22, comme n’importe quel autre événement de cette ampleur, a nécessité un aménagement du territoire. Sont apparus des bâtiments en tous genres, des hôtels, ainsi que d’énormes parcs. Les infrastructures de la ville et des alentours ont aussi été améliorées.
La sécurité des habitants et des touristes est assurée elle par un nombre conséquent d’agents des forces de l’ordre. La police, mais aussi diverses patrouilles, surveillent avec une attention accrue les zones de rassemblement que sont les rues, les places et les marchés. Cette vigilance de tous les instants suscite le respect et garantit aux promeneurs de paisibles déambulations.
Les Français, historiquement, aiment le Maroc. Rappelons que le pays a été sous leur protectorat de 1912 à 1956. L’éducation était alors dispensée en français, qui était aussi la langue de tous les jours. Depuis cette époque, nombreux sont les noms de rue et les enseignes qui présentent le double affichage, en français donc et en arabe.
Quant aux Marocains, ils maîtrisent presque tous la langue de Molière. Voilà pourquoi, entre autres, les touristes de la Vème République se sentent ici comme chez eux. La cuisine marocaine est par ailleurs très réputée, et considérée comme l’une des plus savoureuses, après les cuisines française et chinoise.
Le Maroc produit en outre un très bon vin. Meknès en particulier est une ville très viticole. Bien que, par tradition, les musulmans ne boivent pas d’alcool, 94% de la production sont écoulés sur place. Mais il faut dire que cette consommation englobe aussi celle des touristes. Seulement 6% de la production vinicole vont à l’export. De toute manière, même si le pays vendait plus à l’étranger, le profit ne serait pas pour lui mais pour l’acheteur. Leur vin est par ailleurs de très bonne qualité, tout comme leurs fruits. Le soleil local fait tout simplement des miracles !
Tout visiteur du Maroc se doit de voir au moins une fois les quatre villes impériales que sont Fès, Rabat, Meknès et Marrakech. Toutes ont accueilli par le passé des résidences royales, et ceci est vrai de nos jours encore pour Rabat. Ces quatre villes sont par ailleurs inscrites au Patrimoine mondial de l’humanité.