Alors que les partis de droite ont gagné, ceux de gauche ont perdu
En France, le premier tour des élections municipales a été marqué par un accroissement considérable de la popularité du Front national et par l’échec du Parti socialiste.
Presque un million de candidats (930000) participent aux élections municipales en France, soit un sur cinquante de ceux qui ont plus de 18 ans. En outre, pour la première fois, parmi les candidats à ces élections se trouvaient presque autant de femmes que d’hommes.
Les élections se déroulent dans presque 37000 localités, et dans 27000 d’entre elles, la population est inférieure à 1000 habitants (http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/municipales-2014-election/municipales-2014-comprendre-regles-election.html). Peuvent voter les citoyens français, mais aussi les étrangers qui vivent légalement dans le pays depuis plus de 6 mois, à condition qu’ils se soient inscrits sur les listes électorales.
Les problèmes locaux intéressent peu les électeurs
Les élections du maire, ou du chef du village, restent avant tout un problème local, et c’est pour cela qu’en général le taux de participation est relativement bas. Au fond, les maires sont « en dessous » du pouvoir, et peu peuvent changer la direction politique du pays. Un spectre assez étroit d’obligations entre dans leurs compétences : le contrôle de l’éducation (les écoles municipales), le travail de la police (dans les villes), de la gendarmerie (dans les campagnes), le développement des infrastructures, la décision des problèmes de logement, mais aussi l’enregistrement d’actes de l’état civil.
En 2008, le taux d’abstention a battu un nouveau record : 56.25% de votants. Au premier tour des élections de cette année, à 17h ce dimanche, le taux de participation était de 54.72%.
La victoire du Front national
Au fond de la crise des partis français « traditionnels », il est nécessaire de noter l’accroissement considérable de la popularité du Front national. En quatre ans, sous la direction de Marine Le Pen, ce parti a connu un véritable relooking, a « renouvelé » un certain nombre de ses membres, et a proposé un programme politique qui correspond plus aux problèmes des villes françaises. En conséquence, cette année, le FN a présenté 597 listes aux élections municipales françaises (contre 119 en 2008). Le programme du FN est laconique. Les problèmes sur lesquels il faut travailler sont les quatre « i » : « impôts, immigration, insécurité, injustice ».
A l’appel de Le Pen pour se joindre à son mouvement « pour les intérêts de la nation », adressé à ceux qui s’opposent à l’Union pour un mouvement populaire народное (UMP) ou au Parti socialiste (PS) (http://www.frontnational.com/pdf/charte-rbm.pdf), tous n’ont pas répondu. Mais ceux que le FN a « alléché avec ses promesses » se sont présentés aux élections en tant que membres de la fraction Rassemblement Bleu Marine (RBM).
La stratégie du FN c’est de reconquérir à droite et à gauche des villes qu’il a perdu. Qui plus est, avec 10% de victoire au premier tour, le parti pourra passer au second tour dans beaucoup de villes, et les électeurs devront choisir entre trois candidats (triangulaires) dimanche prochain. Ceci est désavantageux pour l’UMP, puisque le parti risque de perdre des voix dans de telles conditions. Et une telle tactique permettra au Front national de placer dans différentes mairies leurs conseillers municipaux, et de mieux « préparer le terrain » pour les prochaines élections.
Pour le moment, le FN a gagné à Hénin-Beaumont (50.26% des voix). Ce dimanche, parmi les victoires destructrices du parti il y a eu Béziers, Fréjus, Perpignan et Avignon, selon les derniers résultats.
Une côte de popularité en baisse pour le PS, et la crise à l’UMP
La popularité en baisse du pouvoir exécutif (PS) et les procès de Sarkozy et de son entourage (https://rusoch.fr/lang/ru/tour/17860.html) ne devaient apparemment pas influencer l’issue du vote au premier tour. Les politologues pensaient que les électeurs voteraient avant tout pour le candidat qui leur semblerait le mieux (http://www.liberation.fr/politiques/2014/03/17/les-affaires-ne-devraient-pas-impacter-les-municipales_987796).
Les résultats ont été décevants pour les socialistes. Ainsi, dans les villes moyennes, telles que Reims, Amiens, Saint-Etienne et Quimper, où la mairie était dirigée par des représentants du PS ; ce sont des candidats UMP qui ont remporté le premier tour. Et à Quimper, c’est l’alliance entre les démocrates indépendants UMP-UDI qui a remporté le premier tour.
En tout, selon les derniers résultats, le rapport de force national entre l’UMP et le PS est de 48% pour la droite, et de 43% pour la gauche (http://www.bfmtv.com/economie/municipales-ump-tete-abstention-record-738892.html).
Un status quo dans les trois plus grandes villes françaises ?
Les experts prédisaient que la gauche passerait aux élections de Paris et de Lyon, alors qu’à Marseille le maire de droite gagnerait.
A Marseille, selon les dernières données, le maire UMP âgé de 74 ans (Jean-Claude Gaudin) a gagné le premier tour avec 40% des voix. Mais se trouveront avec lui au second tour les candidats du PS et du FN.
A Lyon, le sénateur-maire Gérard Collomb (PS), au pouvoir depuis 2001, conservera sûrement son fauteuil de maire.
A Paris, selon les premiers dépouillements du scrutin, Nathalie Kosciusko-Morizet remporte de peu la victoire sur Anne Hidalgo (34.80% contre 33.60%) (http://www.leparisien.fr/paris-75/en-direct-municipales-a-paris-nkm-espere-faire-mentir-les-pronostics-23-03-2014-3699167.php).
Le deuxième tour des élections municipales aura lieu le 30 mars.