Les secrets de l’Elysée
Un récit où se mêlent politique et amour ne peut être cohérant.
C’est pourquoi le livre de Valérie Trierweiler « Merci pour ce moment » qui vient juste d’être publié, peut être lu à partir de n’importe quelle page. Il se compose d’épisodes sur son enfance difficile, sur son roman avec François Hollande, son travail de chroniqueur politique à Paris Match, les arcanes de la politique. La trahison du président français avec l’actrice Julie Gayet apparaît ici comme l’unique élément structurant : le livre commence avec elle et même finit avec elle.
Pour trouver une réponse à la question de savoir pourquoi son bien-aimé l’a trahie ce qu’elle a fait de mal, l’auteur plonge dans ses souvenirs. Nous prédisons le résultat : les murs de l’Elysée ont gâté son bien-aimé car, jusqu’à son élection en tant que président, François n’était pas ainsi.
Il ne s’agit pas d’une simple trahison familiale, mais de l’infidélité d’un président dont chaque geste retentit sur les affaires du pays. L’histoire d’amour de la compagne du président prend donc une dimension politique.
Voici, par exemple, un fait intéressant pour le lecteur russe : dans l’atmosphère tendue du 5 juin, à la veille de la fête commémorant le débarquement (le 60ème anniversaire du débarquement allié sur les plages de Normandie en 1944), le président français a été contraint, suite à la crise ukrainienne et afin de ne pas commettre d’impairs, de dîner deux fois à cause de la présence simultanée au repas de Poutine et d’Obama. Il se trouve qu’Hollande n’a pas bien réfléchi à la délicatesse de la situation : ses pensées étaient avec Valérie à laquelle, dès qu’il avait une minute de libre lors des réceptions officielles, il demandait pardon par 27 SMS. Spontanément, une question s’impose : Hollande aurait-il pu contribuer à la résolution de la crise s’il n’avait pas eu de problèmes sentimentaux ?
Le récit public des problèmes familiaux de l’homme d’Etat intéresse le quidam. Avant tout, en apprenant les traits de son caractère et les détails de sa vie intime, les simples mortels se rapprochent de lui.
Se souvenant, Valérie Trierweiler apporte une information plutôt abondante comme : François Hollande n’aime pas les femmes qui portent des talons hauts, il n’aime pas les fraises des bois, ne s’intéresse pas du tout à la littérature lui préférant la politique, il est indifférent à sa garde-robe, confiant le renouvellement à ses épouses successives, il se passionne pour le jardinage, il est capable de danser en conduisant sur les chansons de Dalida.
On peut aussi apprendre des choses édifiantes sur d’autres hommes d’Etat mariés. Par exemple, Nicolas Sarkozy, qui a payé des optimisateurs de moteurs de recherches pour faire apparaître dans les premières réponses aux requêtes des articles positifs sur Carla Bruni, et qui, pour féliciter son successeur de sa victoire aux élections, a appelé Valérie sur son portable.
Cependant, le portrait de François Hollande s’assombrit brusquement : le président socialiste n’aime pas les pauvres et il a même surnommé sa compagne « Cosette », se moquant des origines modestes de sa famille. De plus, Valérie dénonce son absence de compassion, dévoilant au lecteur la dénomination péjorative de « Sans dents » attribuée aux pauvres.
Un autre trait négatif de François Hollande, d’après Mme Trierweiler, est le mensonge qu’il adopte facilement, même pour un prétexte insignifiant. Le livre est un catalogue original de révélations des propos mensongers de l’ancien compagnon de Valérie, relatifs non seulement à son adultère avec l’actrice mais aussi à l’éternelle dépendance du président français vis-à-vis des opinions de sa première femme.
La plupart servent au président Hollande. Déversant sa colère sur son goût irrésistible pour le pouvoir, l’auteur donne un détail intéressant : passant, en 2010, devant le palais de l’Elysée, François dit : « Regarde, nous passons devant notre maison » …
Une question s’impose d’elle-même : pourquoi Valérie est-elle tombée amoureuse de cet homme égocentrique et avide de pouvoir, pas toujours attentionné, ne la comprenant pas et si différent d’elle ?
Son livre donne à cela une réponse exhaustive, peut-être pas très agréable pour son auteur : reprochant à François son obsession pour la politique, Valérie ne pouvait rester insensible au charme d’un politicien à succès.
Dva obivatelia!
Столичная газета Паризьен пишет сегодня, что многие книжные магазины отказываются продавать этот опус. «Мы не помойное ведро Триервейлер и Олланда, это сведение счетов» слова директора книжной лавки Contretemps в центре Парижа
О других государственных мужах тоже можно узнать кое-что поучительное, например, о Николя Саркози, который нанял оптимизаторов поисковых систем для того, чтобы положительные статьи о Карле Бруни выходили на первые строки интернета
— вот это да-аа. Такие они, президенты.
Пора изобретать роботов-правителей. .