La question de la famille est devenue centrale dans le monde entier. Notamment en France, où la polémique du « Mariage pour tous » fait des siennes. En plein mois d’octobre, l'association AFC (associations familiales catholiques) invitait tout le monde à une table ronde internationale dans les locaux de l’Église de Notre-Dame de Passy (16 ème arrondissement).

А.Комов, Г.д'Алансон, Ж-М. Андрес (слева направо)

L'invité surprise de la soirée fut Alexey Komov, ambassadeur du Congrès Mondial des Familles (WCF – world congress of Families) auprès de l'ONU. Monsieur Komov est venu de Moscou pour donner sa vision de la famille russe. Jean-Marie Andrès,  président de l'AFC (associations familiales catholiques), a expliqué le fonctionnement et le but de l'AFC. Et enfin Guillaume d'Alançon, délégué à la pastorale familiale et en charge de l’académie diocésaine pour la vie du diocèse de Bayonne, a donné sa vision de la famille chrétienne en paix.

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Pourquoi si tu veux la paix, il faut défendre la famille ?

Au premier abord, cette question est inexplicable. Quel est le lien entre la paix dans le monde et la famille en paix ? Une famille en paix est une famille qui n'est pas rongée par la peur et par l'égoïsme. Une famille en paix, est une famille qui a fait siens  les mots clés de la « paix » — l'amour, la joie, la communication et le partage.« La famille est la cellule, la base de la société. Si la famille est en paix, la société l'est donc aussi», a expliqué Guillaume d'Alençon. Aujourd'hui les familles chrétiennes sont obligées de se battre pour leur existence et la protection de leurs droits. La famille est la prolongation de la vie et son but ultime est la défense de cette dernière. « Si tu veux la paix, défends la vie ! » tels sont les mots de  mère Thérèse. Pour avoir la paix dans le monde, il faut que les familles s'ouvrent au monde, regardent ce qui se passe ailleurs. Ainsi elles seront plus fortes pour affronter ensemble toutes sortes de problèmes. Ces mots ne concernent pas seulement les familles chrétiennes, elles concernent toutes les familles athéistes, juives, musulmanes, orthodoxes, protestantes etc... Tous doivent se battre pour la vie qui est aujourd'hui menacée par le monde qui prône « la liberté des esprits ». Or cette dernière mènera seulement à l'« apocalypse » des familles dites traditionnelles.

La famille vue à l'international – interview exclusive avec Alexey Komov Alexey Komov est représentant du Congrès mondial des familles en Russie et dans les pays de la CEI, ambassadeur du Congrès mondial des familles au sein des Nations Unies,  Président du Centre d'analyse «Famille politika.RF»,  chef de projets internationaux de la Fondation de saint Basile le Grand (Président du Conseil d'administration — KV Malofeev) et Commission patriarcale de la famille, la protection de la maternité et de l'enfance,  membre du conseil d'administration de la Ligue de sécurité Internet.  représentant de la famille kinogida Cinéma en Russie, ainsi que  propriétaire d'une société de conseil intégrité Consulting & Marketing Services.

Fils spirituel de l'archiprêtre Dimitri Smirnov (l'un des premiers à protester contre l'avortement). De 2009 à la bénédiction du père Dimitri Smirnov et Archiprêtre Maxim Obukhov, il a commencé à développer activement les relations avec le mouvement international pro-famille et pro-vie.

 Monsieur Komov a participé à plusieurs conférences et réunions de chefs de file mondiaux au sein du mouvement de  pro-life stratégique aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, en France, en Autriche, en Allemagne, en Grèce, en Australie, au Mexique, en Argentine, en Bolivie et en Uruguay. Responsable des contacts avec les institutions de la société civile à l'étranger du Département des relations ecclésiastiques extérieures (DREE) du Patriarcat de Moscou, il a établi de bons contacts avec les dirigeants du mouvement mondial pour protéger les vies et les familles de l'Europe du Nord d’ Amérique latine, d’ Asie, d’ Afrique et d’ Australie, avec des organisations chrétiennes pour la protection de la liberté religieuse, l'un des principaux organismes de recherche conservateurs, fondations, universités, réseaux de centres de crise de grossesse et cliniques de bioéthique, des représentants d'organisations pro-famille aux Nations Unies et autres institutions internationales.

Il est le représentant en Russie et dans la CEI, «Congrès mondial des familles», la plus grande association internationale de partisans de pro-vie, pro-famille dont font partie plus de 80 pays, représentant des centaines d'organisations et des dizaines de milliers de militants et sympathisants des millions sur tous les continents sans drogue. Au cours des 40 dernières années, le mouvement international pour la défense de la vie défend le caractère sacré de la vie humaine depuis le moment de la conception jusqu'à la mort naturelle, protège les valeurs traditionnelles de la famille et s'oppose à l'avortement, au mariage homosexuel, à l’euthanasie, à la drogue, au clonage, etc.

Observateur russe : Comment est née l’idée du Congrès mondial des familles ?

Alexey Komov : Le Congrès existe depuis 1995. Il est intéressant de noter que l’idée d’organiser des rassemblements réguliers des forces saines de la planète a vu le jour à Moscou. En 1995 deux professeurs se donnaient régulièrement rendez-vous dans un appartement à Moscou. Il s’agissait d’Anatoly Antonov, coryphée de démographie russe et familiste, c’est-à-dire défenseur des valeurs familiales, et d’Alan Carlson, professeur américain. Selon eux, après l’effondrement du rideau de fer, les pays occidentaux tout comme les pays de l’Est devraient reconnaître l’existence de problèmes dans les domaines de la protection des valeurs familiales et de la démographie. Depuis lors, le Congrès mondial de la famille s’est déjà réuni sept fois : à Genève, à Prague, au Mexique, en Australie, à Madrid, en Varsovie et à Amsterdam. Et récemment, à Moscou, le congrès s’est réuni le 10 septembre pour la huitième fois au Palais des Congrès du Kremlin. Le soir, un magnifique concert a eu lieu sur la Place des Cathédrales du Kremlin et il me semble qu’il est permis d’y organiser de tels événements seulement une fois tous les dix ans ! Jeudi 11 septembre, des représentants de 45 pays, plus de mille personnes venues de toute la Russie et des pays de l’ex-URSS, se sont réunis dans la cathédrale du Christ-Sauveur. J’estime que tout s’est déroulé à merveille. Nous en sommes très heureux. O.R : Quel est votre mode de fonctionnement ?

Alexey Komov : Nous travaillons à Genève et à New York pour protéger les valeurs familiales traditionnelles. Heureusement, la Russie est sans doute le seul pays parmi les plus grandes puissances du monde à avoir le courage, la détermination et la rigueur nécessaires pour protéger les valeurs de la famille. Comme vous le savez, les pays occidentaux se dressent unanimement contre ces valeurs, alors que la Russie a notamment contribué à l’adoption de la résolution relative à la nécessité de protéger les valeurs traditionnelles. Elle a d’ailleurs été soutenue par le Proche-Orient, l’Afrique et l’Amérique Latine. Ainsi, la Russie et les pays du tiers monde plaident en faveur des valeurs familiales, alors que les pays occidentaux, européens et l’Amérique du Nord y sont totalement opposés. Voilà une sorte de paradoxe que connaît le monde actuellement.

O.R. : En France, cela fait déjà deux ans qu’ont lieu les manifestations contre le mariage gay. Qu’en pensez-vous ? Ces manifestations, déboucheront-elles sur des résultats ?

Alexey Komov : J'ai entendu parler de la « Manif pour tous ». L’année dernière, plus d’un million de manifestants s’est rassemblé dans les rues de France pour cet événement. Le week-end dernier, ils étaient environ 500 000 à Paris et 30 000 à Bordeaux. Toutes ces personnes ont manifesté contre la légalisation du mariage homosexuel, l’introduction de l’éducation séparée des filles et des garçons dans les écoles et d’autres choses négatives. Mais il existe aussi un lobby puissant qui œuvre pour la légalisation du mariage gay et la promotion de l’homosexualité.

J’espère qu’au bout du compte le bon sens finira par l’emporter, le peuple français se réveillera et comprendra qu’il n’est plus possible de rester serein face aux attaques envers les fondements de l’existence, de la famille, de l’essence même de l’homme. On assiste à des tentatives de destruction de l’homme tel qu’il est créé conformément à l’image de Dieu, et de la famille en tant qu’unité sociale. Tout ceci s’inscrit dans le sillage des idées marxistes, alliées aux idées de Freud. Ce mouvement a donné libre cours aux révolutions sexuelles et aux révolutions de consommation de stupéfiants, qui connaissent une nouvelle forme de développement aujourd’hui.

En Russie, déjà dans les années 1920, nous avons pressenti mieux que d’autres les « plaisirs » qu’apportent ces expériences socio-révolutionnaires, et nous avons développé une certaine immunité à celles-ci. Elle manque à l’Occident d’aujourd’hui et nous aimerions donc partager notre expérience, parler des dangers que représentent les idéologies radicales qui tentent de s’imposer à la société.

O.R. : Aujourd’hui, lors de votre discours, vous avez parlé de la mauvaise influence que la société et le marketing peuvent avoir sur les enfants, notamment à travers les jouets représentant des monstres, les films etc. Vous êtes vous-même père de cinq enfants, comment les éduquez-vous et les protégez-vous de ces choses nocives ? 

Alexey Komov : Bien sûr, nous essayons de ne pas acheter ce genre de jouets. Nous ne regardons plus la télévision depuis cinq ou six ans, car je considère que la télévision représente un système de manipulation, un instrument pour s’immiscer dans notre vie. Tous les assemblages d’information et autres émissions sont soigneusement sélectionnés par des psychologues. Très souvent, les gens sont « zombifiés » par le biais de la télévision. C’est la raison pour laquelle je ne voudrais pas en être prisonnier. Si j’avais besoin de quelque chose, je chercherais moi-même sur internet ce qui me semble utile et intéressant, je n’aimerais pas que quelqu’un le fasse à ma place, de façon intrusive.

O. R. : Quel conseil donneriez-vous à nos lecteurs ? Comment pourraient-ils se protéger et protéger leurs enfants contre de telles manipulations ?

Alexey Komov : Je pense qu'il faudrait moins regarder la télévision ou, au moins, filtrer ce qu’on regarde. Il faut bien comprendre que ces mêmes jouets, représentant des sorcières et des monstres, ainsi que la majorité des films hollywoodiens sont un poison, ingéré par les personnes de toutes les générations sans qu’elles y réfléchissent. Et après, on s’étonne, on se demande pourquoi notre enfant était si gentil petit et, une fois adulte, devient déprimé ou drogué, veut se suicider ou faire une autre bêtise ?

Et bien sûr, il faut croire en Dieu, respecter les préceptes chrétiens, s’initier à l’Église. C’est là le plus important ! Car sans Dieu, il est impossible de trouver le salut, surtout pas dans les conditions actuelles.

Je vous souhaite à tous de prendre véritablement conscience des dangers qui nous entourent et de trouver la Vérité !