Меню

Русский очевидецL'Observateur russeФранцузская газета на русском языке

Menu
vendredi, 19 avril 2024
vendredi, 19 avril 2024

Le Maroc fait un bond en avant…

Texte, photos et vidéo: Elena Iakounine, traduction d'Alison Périé0:23, 25 novembre 2017SociétéImprimer

…Et cela se confirme avec la construction et le développement d’un nouveau port à Tanger.

Il s’agit bien d’un tout nouveau port, et non pas une restauration de l’ancien, bien connu des marins « chevronnés » qui étaient de passage à Tanger dans les années 1970.

En geste symbolique, le roi du Maroc Mohammed VI avait posé la première pierre de la nouvelle structure en 2003, et en 2007 le port était prêt à fonctionner.

En novembre 2017, exactement dix ans après l’inauguration du port, des journalistes français ont été invités afin d’apprécier le succès du Maroc. Il se trouve que l’Observateur russe était justement parmi eux.

Ainsi en 2017, le « Tanger Med » (Med étant l’abréviation de Méditerranée), appelé officiellement et populairement le nouveau complexe, célèbre ses dix ans.

La construction du port impressionne par son ampleur.

Aujourd’hui, « Tanger Med I » fonctionne à plein régime et la construction de « Tanger Med II » est bien entamée. Le second port sera d’ailleurs deux fois plus grand que le premier.

La plateforme est développée sur 81 km², ce qui équivaut en termes de superficie au périphérique parisien.

« Tanger Med » sert de « hub » géant reliant l’Atlantique et la Méditerranée, et permettant les échanges commerciaux entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique.

Le détroit de Gibraltar – le chemin le plus court pour rejoindre l’Asie

L’emplacement de l’infrastructure portuaire est un choix stratégique.

Seulement 14 kilomètres de voie navigable séparent le territoire espagnol et « Tanger Med ». Un bateau moyen parcourt cette distance en 35 minutes.

Aujourd’hui, Gibraltar est une autoroute de la mer à travers laquelle naviguent tous les jours à peine 200 navires de commerce. C’est ici que se croisent les routes du nord au sud et de l’ouest à l’est. 40% de tous les transports maritimes du continent africain passent par « Tanger Med ».

Le gain de temps est énorme : en 24 heures, la commande passe toutes les étapes de chargement au Maroc et est livrée à Barcelone, tandis que pour une livraison similaire provenant de Shanghai, 22 jours sont nécessaires.

Les côtes espagnoles et le mystérieux rocher de Gibraltar sont visibles depuis Tanger.

« Tanger Med » est lié à 174 ports dans 74 pays différents.

L’infrastructure autour du littoral comprend 60 kilomètres de nouvelles routes, cinq viaducs, 45 kilomètres de voie ferrée, ainsi qu’une digue de 9 kilomètres.

Huit milliards d’investissements publics et privés ont financé la construction du multiplexe.

Mais le « Tanger Med » a provoqué une vive polémique à l’époque, car il occupe 9 kilomètres de plages de sables. Evidemment, la population locale ne voulait pas perdre ce lieu de vacances privilégié.

Cependant, ce ne sont pas les plages qui manquent au Maroc. En effet, parmi les pays d’Afrique, c’est le Maroc qui possède la plus longue étendue de plages.

Pour que les cargos géants puissent passer par le nouveau port, la profondeur de l’eau à l’amarrage devait être assez profonde, à savoir 18 mètres. Environ 5 millions de tonnes de sable ont été extraits de la mer pour élargir le littoral.

La fin des travaux du deuxième port « Tanger Med II » est prévue pour 2019.

En tout, le complexe occupe une surface de 1600 hectares où se trouvent six zones industrielles et logistiques.

Au total, le port traitera un trafic de neuf millions de conteneurs par an, un million de véhicules, et sept millions de passagers.

Quant au troisième port, il est destiné au trafic de passagers. « Les marocains du monde », c’est comme cela que l’on appelle ces expatriés qui vivent et travaillent sur tous les continents, mais qui reviennent toujours au pays pour passer les vacances.

L’année dernière, pendant les deux mois d’été, ces « marocains du monde » étaient environ 1 200 000.

La zone portuaire, ce n’est pas seulement des quais et des entrepôts, mais également des zones franches. Des constructeurs automobiles, aéronautiques et une industrie du textile se partagent 400 hectares.

Dans cette zone, opère par exemple l’allemand Siemens, qui fabrique des pales pour éoliennes.

Au Maroc, les sommets des basses montagnes sont littéralement recouverts d’éoliennes. L’objectif d’ici 2020 est que la part d’énergie renouvelable atteigne 52%. Le pays accorde beaucoup d’importance aux énergies renouvelables, telles que les panneaux solaires, l’énergie éolienne et l’énergie issue de la transformation de la biomasse (déchets provenant de la production d’huile d’olive).

Devenir un modèle de développement durable sur le continent africain, tel est l’objectif ambitieux du Maroc.

La contribution des français

L’entreprise DAHER opère aujourd’hui dans 11 pays différents, dont la plus grande filiale se trouve au Maroc.

Mais pourquoi là-bas ? Pour plusieurs raisons : la situation stable du royaume, la faible probabilité de sérieux bouleversements, la proximité avec l’Europe, et surtout, le niveau d’éducation et de formation élevé des spécialistes locaux.

De plus, il ne faut évidemment pas oublier la raison liée à l’histoire : le Maroc est un pays francophone.

DAHER produit pour Airbus des ailes et des systèmes de ventilation à partir de matériaux composites fibreux.

Incroyable mais vrai : ces nouveaux matériaux sont non seulement plus légers, mais aussi plus résistants que le métal que l’on utilise généralement pour produire les ailes de l’Airbus. Il est donc évident que les coûts de production sont moins élevés. Les experts affirment que ces matériaux composites sont l’avenir de la construction aéronautique.

En 2012, c’était au tour de Renault de construire sa plus grande usine en Afrique.

1200 automobiles sont transportées quotidiennement par le train reliant l’usine aux quais pour être ensuite expédiées à travers l’Afrique et tous les autres continents. 95% de la production de Renault est exportée dans 73 pays différents.

Le succès de Renault à Tanger est en très grande partie, voire totalement dû au modèle le plus populaire de Dacia. Dans le monde, une Dacia sur deux est produite au Maroc.

Si l’on prend tout en compte à « Tanger Med », y compris les entreprises logistiques et le secteur tertiaire, 750 compagnies travaillent là-bas.

Alors que les industries agricoles et du textile sont traditionnellement les plus développées au Maroc, une industrie moderne a désormais fait son apparition, apportant avec elle une nouvelle ère pour le pays.

Sur le même sujet:

Paris passe le relais à Marrakech

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Envoyer un message
  1. (champ obligatoire)
  2. (e-mail correct)