Ces derniers temps en France beaucoup de personnes parlent de la popularité croissante du Front National, certains prédisent même la victoire de Marine Le Pen aux prochaines élections présidentielles. Au cours de son histoire, la France n'a connu de tels relents de xénophobie que pendant les crises économiques.

Париж, 11 января 2015.

Photo Ogoulbibi Marias.

Mais dès qu'apparaît une menace réelle et concrète aux principes de la République, les français oublient alors leurs rancœurs et leurs désaccords et font front commun pour les défendre. Inutile de retourner très loin dans le passé pour trouver des exemples, il suffit de penser aux élections de 2002 quand Jean-Marie le Pen atteint le second tour pour la présidence après avoir dépassé le candidat du parti socialiste Lionel Jospin, les français ont alors oublié leurs différends et ont donné 82% des votes à Jacques Chirac (résultat resté unique dans l'histoire de France).

Un autre exemple serait le 11 janvier de cette année où là encore des millions de français venant de tout le pays, de tous les âges, et de toutes les horizons politiques et religieuses se sont rassemblés sur différentes places pour exprimer leur indignation commune contre la barbarie islamiste. Et voici un dernier exemple plus récent encore lors des élections départementales cet été, la presse avait en effet prédit une victoire écrasante de Marine Le Pen. Mais en lieu et place des 50% recherchés, le Front National n'a reçu aucun siège dans les conseils départementales.

Depuis longtemps déjà les gens ont pris pour habitude de voir dans les États-Unis le véritable pays de l'immigration, mais c'est sans prendre en compte que la France depuis plus longtemps encore accueille sans distinction tous ceux qui se présentent à elle. Sur le passeport il n'y a pas de nationalité d'indiqué, il y est seulement question de la citoyenneté. Ainsi tous ceux qui reçoivent le passeport deviennent de fait des citoyens français et leur ancienne appartenance ethnique disparaît aussitôt. Il n'y a pas de données officielles concernant les racines étrangères des français.

Photo Ogoulbibi Marias

Un recensement des étrangers vivant en France et des immigrants recevant la citoyenneté française est effectué en permanence. Sont considérés immigrants ceux qui sont nés hors de France ainsi que les enfants dont au moins un des parents est né à l'étranger.

En France vivent des représentants de plus de 110 peuples différents venant des quatre coins de notre planète. Et Paris et sa banlieue peuvent être appelés la capitale des peuples. Ici une personne sur 5 est un immigrants.

Peu de temps avant les élections départementales le journal « Le Parisien » a publié un article expliquant que bon nombre de politiciens dans l'actuel gouvernement avaient des origines étrangères. Par exemple, le premier ministre Emmanuel Valls qui est né en Espagne et a reçu le passeport français seulement à l'âge de 20 ans. L'ancien président de la république Nicolas Sarkozy a un père hongrois, et un grand-père maternel grec. Le maire de Paris Anne Idalgo a des parents espagnols, et la mère du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius est américaine. L'ancienne garde des sceaux Rachida Dati est née dans une famille prenant ses origines à la fois au Maroc et en Algérie, quant aux ancêtres de l'actuelle ministre de la justice, Christiane Taubira ils ont été amenés en Guyane Française par bateau comme esclaves depuis l'Afrique.

Depuis longtemps déjà, un grand nombre d’étrangers ont décidé de s'installer en France à la recherche d'un travail et d'une meilleure vie. Après la guerre de cent ans par exemple, beaucoup de travailleurs sont venus de l'étranger et ont ainsi relancé un pays alors complètement vidé de ses habitants par la guerre.

C'est aussi à Paris le 26 août 1789 que fut créer la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

La révolution française a posé les bases d'une nouvelle vision de la nation et a établi l'égalité pour tous, à la suite de cet événement, beaucoup de personnes appartenant au couches les plus pauvres et venant du monde entier ont décidé de venir immigrer en France.

Photo Ogoulbibi Marias

Au 19ème siècle la France était le seul pays d'Europe, d'où les gens ne partaient pas mais au contraire continuaient d'affluer pour trouver du travail ou bien pour des raisons politiques, religieuses, ou pour bien d'autres raisons encore. En France à cette époque justement il y avait une chute de la natalité et un grand besoin de travailleurs, les salaires s'étaient mis à augmenter. Ainsi petit à petit, la révolution a crée des citoyens.

En 1851 a eu lieu le premier recensement de la population pendant lequel ont été séparés les citoyens français des étrangers vivant sur le sol français. A ce moment en France vivaient 379 289 étrangers ce qui constituait 3% de la population, la plupart des étrangers venaient des pays voisins de la France. 30 ans plus tard, le nombre d'étrangers a triplé et ainsi atteint un million.

En 1889, des lois apparaissent pour définir les conditions pour la citoyenneté française. Un enfant venant d'une famille étrangère mais né sur le territoire français recevait automatiquement la citoyenneté. Vers la fin du 19 siècle, la France est devenue la première destination pour les immigrants en Europe. C'était une époque d'industrialisation qui exigeait de nombreux travailleurs, les immigrants travaillaient alors dans les mines pour le charbon ou d'autres minerais ou bien dans les champs. D'autres encore furent attirés en France par ses richesses culturelles et sont ,en France, devenus artistes, musiciens, mécènes...

Le 20 siècle fut le siècle des bouleversements, le siècle des deux guerres mondiales, celui des guerres civiles dans de nombreux pays, celui de la fin des empires colonisateurs, mais aussi le siècle des progrès technologiques et scientifiques. Tout ces changements ont changé le visage de la France en profondeur.

Pendant la première guerre mondiale, la France a recruté massivement des étrangers et des habitants des colonies pour combattre en France ou pour remplacer les travailleurs qui sont partis au front. Après la guerre furent acceptés en France de nouveaux travailleurs afin d'aider à la reconstruction du pays. C'est à ce moment que la carte de séjour fit son apparition qui donnait le droit à un immigrant de vivre en France et sur laquelle était indiquée le lieu de son travail. Les étrangers étaient alors sous le contrôle plus étroit de l'état.

Площадь Республики.

Place de la République. Photo Ogoulbibi Maris

En 1922 a été crée la « La société des nations » qui pouvait alors créer ses propres passeports qui portaient le nom du premier commissaire de la SDN « Nansen ». Ce passeport était réservé aux apatrides, c'est à dire aux personnes sans pays d'origine ou bien ne pouvant plus y retourner. Ce fut le premier pas vers le statut d'exilé politique. Les Russes et les Arméniens furent les premiers à en bénéficier ainsi que les Assyriens qui fuyaient alors l'Empire Ottoman.

Selon le recensement de 1931, en France vivaient alors 2 millions 715 milles étrangers ce qui représentait 7% de la population totale. Parmi ces immigrants, 361 000 sont devenus citoyens français.

Au 20ème siècle, la France est devenue le premier pays pour l'immigration, pendant ce temps aux États-Unis une loi avait été instaurée en 1924 pour réguler le flux d'immigrants.

Pendant la seconde guerre mondiale lors de la libération de la France, de nombreux soldats venant des colonies, des volontaires étrangers, ont volé au secours de la France et ont combattu épaule contre épaule avec la résistance ; parmi ces soldats se trouvaient d'ailleurs des soldats soviétiques qui s'étaient échappés des camps pour prisonniers. De 1940 à 1944 pour la première fois en un siècle, l'entrée en France pour les étrangers était interdite. Mais une fois la guerre terminé la pays a eu une nouvelle fois besoin de main d’œuvre. C'est à cette époque que fut crée le comité pour l'immigration.

En 1948 à Paris, a eu lieu une assemblée générale de l'ONU où fut officiellement instaurée la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Dans les années 1950—1960 lors de la période un peu trouble de la décolonisation de nouvelles vagues d'immigrants sont arrivées en France venant d'Afrique, du Maghreb, ou encore de l'extrême-orient. Après la phase de décolonisation le besoin de main d’œuvre a commencé à diminuer en France mais l'immigration elle n'a fait que de se renforcer au fil des ans, surtout celle provenant du Maghreb et d'Afrique. Dans les années 1960—1970, à cause de l'instauration de nouvelles dictatures en Amérique Latine, de nouveaux immigrants venant de ce continent traversent l'océan Atlantique pour s'installer en France. Au même moment, des problèmes similaires en Asie amène là aussi des nouvelles vagues d'immigrants provenant d'Indonésie, du Liban, du Cambodge, ou encore d'Irak, d’Afghanistan, ou du Tadjikistan.

Depuis les années 1970, les règles pour l'accueil des migrants étrangers, et pour ce qui est de leur droit à recevoir la nationalité française ont grandement changé, désormais la nationalité se donne seulement aux parents dans le but d'un regroupement familial ou aux réfugiés politiques. A partir des années 80, sur le continent africain commencent un grand nombres de guerres civiles poussant des africains désespérés à traverser la mer à leurs risques et périls sur des bateaux illégaux dans l'espoir d'arriver sur le continent européen.

C'est ainsi que pendant les deux derniers siècles de son histoire, la France s'est dotée d'une incroyable diversité.

A suivre...