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jeudi, 28 mars 2024
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Luttons tous contre les fausses informations !

Ekaterina Gadal, traduction Clara Dimitrov0:30, 2 avril 2017SociétéImprimer

La campagne présidentielle devient souvent une guerre de l’information entre les candidats et en pratique, le candidat qui en sort victorieux est le candidat qui est le plus soutenu par les médias.

À la veille des élections présidentielles vient d’apparaître en France un nouveau média sans précédent: CrossCheck.

Photo: pixabay.com

Il se consacre à la vérification des informations (fact-checking). Les créateurs du site définissent précisément leur objectif : « la lutte contre les informations mensongères, autrement dit, les «fake news», qui pullulent sur internet ». L'équipe du site souligne son désir de «permettre aux électeurs de faire leur choix en se basant sur des informations vérifiées».

Comment CrossCheck fonctionne ?

Le principe de CrossCheck est simple : si une information douteuse devient populaire sur les réseaux sociaux, le plus souvent sur Facebook, alors, des journalistes de différentes rédactions qui collaborent au projet sont invités à contrôler la véracité des faits. Les résultats de leurs recherches sont publiés sur le site et ensuite, une équipe d'étudiants du Centre de formation des journalistes et de l'Institut d'Études Politiques, qui a suivi une formation spécialisée auprès de Google, résume leur travail commun et écrit le document final.

Le choix des collaborateurs

CrossCheck nie une quelconque orientation politique, jurant que seule la qualité de l'information a de l'importance. Par conséquent, il promet « de la neutralité et des pensées diverses ».
L'équipe est composée de journalistes issus de différentes rédactions sérieuses, cependant des détracteurs du nouveau site s’inquiètent que les journalistes qui soutiennent la droite soient très peu représentés.

Les premiers résultats de la vérification des informations

CrossCheck ne souhaite pas être une mine d’informations fausses, ils préfèrent informer les rédactions de l'inexactitude des articles et leur donner du temps pour les corriger plutôt que d’y estampiller la mention «faux».

La rédaction de CrossCheck donne un exemple pour expliquer la nature de leur travail : début mars, l’histoire de l’attaque d’un prêtre s'est fortement propagée sur Facebook. Après avoir vérifié l’histoire, CrossCheck l’a estampillée «faux» puisque l'incident s'était déroulé en 2013.
Les détracteurs de la plateforme ne sont pas d'accord avec cette étiquette puisque l'information est tout de même vraie.

Le problème de la confiance des Français dans leurs médias

La défiance des français quant à la fiabilité des informations des principaux médias n’a jamais été aussi importante qu'aujourd'hui. Une enquête de l'Institut Kantar publiée en février 2017 montre qu'une grande partie des lecteurs demande aux journalistes de faire réellement leur travail.
Les relations de CrossCheck avec Google et Facebook

Les relations du projet CrossCheck avec les géants d’internet Google et Facebook, qui aujourd’hui jouent un rôle particulier sur la scène de l'information, dérangent fortement les détracteurs du nouveau site.
Bien que le moteur de recherche et Facebook n’aient jamais été accusés de censure de l'information, surtout concernant la politique, en 2016, un ancien collaborateur de Facebook a affirmé avoir remarqué qu’à plusieurs reprises certaines informations politiques avaient été bloquées par le réseau social.

Le futur de CrossCheck

De nombreuses personnes qui surveillent le travail du site se demandent s'il est populaire auprès des Français.
Les créateurs du site ne donnent aucun chiffre officiel ni sur le nombre de faits rapportés, ni sur le nombre de visiteurs. De plus, l'équipe préfère dire que «le projet se trouve en phase de développement», et qu’ils sont prêts à partager leur travail avec d'autres rédactions.
Actuellement, les spécialistes soulignent la faiblesse de CrossCheck, qui est un site fait par des journalistes, pour des journalistes.

Question : les internautes participent-ils au projet ?

Grégoire Lemarchand, collaborateur de CrossCheck et chargé des réseaux sociaux dans l'agence France Presse, est très optimiste à ce sujet :
«Une partie des internautes qui partagent des informations erronées ne changera pas d'avis, quoi que nous fassions.» Quant aux autres ? «A nous d'être crédibles».

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