Zara Mourtazalieva a parlé des prisons russes
Le 24 septembre dans une salle de l’Action Chrétienne des Etudiants Russes (ACER) dans le 15ème arrondissement s’est déroulée une entrevue avec Zara Mourtazalieva. L’Action, qui existe depuis les années 20, a toujours été un lieu d’attraction de l’émigration russe, et en dépit de son nom, rassemble sous son toit non seulement des étudiants et ce sans distinction de la confession religieuse. L’une de ses activités prioritaires, selon ACER, est une mission qu’elle estime culturelle : l’intégration de l’émigration russe dans la société contemporaine française.
Un des programmes de réunions, organisées par l’ACER, se nomme « La Dissidence d’hier à aujourd’hui ». La première conférence de ce programme s’est déroulée en décembre 2010, où, Natalia Gorbanevskaïa a pris la parole face à l’assemblée. Depuis les réunions sont devenues régulières. Les organisateurs soutiennent, que la notion de « dissidence » a commencé à renaitre dans la Russie contemporaine, et qu’ils souhaitaient rencontrer les soviétiques, comme les dissidents contemporains et les prisonniers politiques et parler de leur triste expérience conflictuelle avec le système.
En 2004, la jeune tchétchène Zara Mourtazalieva a été condamnée à 8 ans et demi de détention au sein d’une colonie pénitentiaire en Mordovie sous l’inculpation d’avoir élaborer un attentat au centre commercial « Okhotny Riad » situé au centre de Moscou. Au tribunal, l’affaire n’a pas collé : ni preuve de la culpabilité de l’accusé, ni démonstrations accablantes n’ont été présentées. Ainsi l’étudiante par correspondance de 20 ans, travaillant dans une compagnie d’assurance à Moscou, s’est, au départ, retrouvée sur le banc des accusés, puis s’est vue privée de sa liberté. Les deux cent grammes d’explosifs, trouvés sur elle au poste de police durant la garde à vue, n’ont pas été présentés en tant qu’indice à charge au tribunal. Tout de suite après sa libération, Zara a demandé le refuge politique, et voilà déjà deux ans qu’elle vit à Paris. Son affaire a été transmise au tribunal des droits de l’homme, et Zara espère que celui-ci la déclarera non coupable. Au moins a posteriori.
En France, Zara a écrit et publié un livre : « Huit ans et demi. Une femme dans les camps de Poutine ». Pour le moment l’édition en russe n’est, malheureusement, pas encore prévue, mais en russe, malheureusement, pas encore prévu, mais par de telles rencontres, Zara espère attirer l’attention de la société envers les conditions de détention des prisons russes. Le livre de Zara n’est pas seulement une histoire, c’est à plus grande échelle l’histoire des femmes qui ont connus les colonies. Pourquoi dans le titre du livre les camps sont précisément ceux de Poutine ? Zara est certaine, que c’est exactement sous le régime poutinien que s’est produit un sérieux renforcement du système pénitencier, les prisons sont littéralement remplies de prisonniers. Chaque régent en Russie apporte son influence sur le système. Et l’influence du président actuel, selon elle, est ainsi.
Durant les entrevues, Zara a de nouveau raconté son histoire de façon détaillée, a décrit une journée type de la vie d’une femme dans une colonie en Mordovie. Les cris permanents, les formations, les affreuses conditions sanitaires, l’ « indifférence » du côté des gardiens de la colonie, les journées de travail anormales, les relations, visent à entièrement briser la volonté de l’Homme.
Zara a déclaré qu’elle a avait eu de la chance. Son affaire est devenue exemplaire et accessible au grand public. Elle est certaine que la durée d’emprisonnement de 8 ans et demi et non de 15-20 ans, a tout du moins attiré l’attention des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme sur son sort.
Grâce au Défenseur des droits de l’Homme Zoé Cvietovoy et au journaliste Galina Akermann elle a pu fournir tous les documents nécessaires pour l’obtention du refuge politique. Etait-ce difficile ? Les nombreuses heures de conférence, ressemblant beaucoup plus à un interrogatoire, la méfiance du côté de l’autorité français, au départ tout cela avait lieu de l’être. Se construire une nouvelle vie dans un nouveau pays avec une langue inconnue n’est pas si simple pour un adulte, qui a presque passé un tiers de sa vie passé en détention.
Zara a déclaré qu’en prison ses proches et ses connaissances l’ont beaucoup soutenu, et ceux qui se sont intéressés à son histoire ont simplement décidé de lui écrire quelques mots de soutien et de sympathie. Cela l’a aidé à ne pas craquer, à survivre, à tenir bon. Il semble que les entrevues, semblables à celle qui s’est déroulée à l’ACER, son aussi importantes pour le public que pour Zara elle-même. Ce n’est pas seulement une possibilité de s’exprimer à propos de sa triste expérience, mais simplement de capter le regard des auditeurs.
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Следует отметить, что «подозрительность со стороны французских властей» вполне оправдана исламистским активизмом некоторых особенно ретивых чеченских беженцев. Кроме того, американская каторга — тоже не курорт.
Не так давно, в Лионе, если мне не изменяет память, был арестован тоже «политический беженец из Чечни», занимавшийся вербовкой молодежи для борьбы с Ассадом в Сирии... А вот одна моя старая знакомая, неоднократно бывавшая в Германии, Нидерландах, Испании и т.д. (как туристом, так и по работе) и имевшая в т.ч. и многократные визы, французскую получала с бо-о-о-ольшим трудом. Инда место рождения — Станица чой-то-там Чечено-Ингушской ССР (ну родители по распредлению работали, вот и провела девочка там первые три недели жизни)...
А г-жу Муртазалиеву насколько я помню привезла во Францию ассоциация Рюсси-Либертэ — профессиональные «жертвы режима» и «борцы за свободу», Только вот странным образом, радеть за свободу России они предпочитают исключительно за рубежами оной, причем желательно в сытой Европе или США, В Монголии и Буркина-Фассо сей вид не водится. Ну а во Франции их полку, выходит, прибыло...
И еще вопрос. Риторический... Почему Исправительно-трудовые колонии что Она, что Пуськи, так упорно называют лагерями? Чтобы короче? нет, чтобы СТРАШНЕЕ...
МэЭс, не нужно быть семя пядей во лбу, чтобы не проследить и не заметить ваше , аккурат" завуалированное отношение к чеченцам. Жаль, что таких как вы не держат в таких «лагерях отдыха» , где нестрашно, как вы считаете, не держат, дабы уберечь здоровое общество он гавна