Le réseau national d’alerte (RNA) est un héritage de la Seconde Guerre mondiale. A cette époque, il était chargé de prévenir la population d’une menace aérienne, un bombardement classique ou une attaque nucléaire. La façade Est du pays est la mieux équipée en terme de système d’alerte à la population. A l’époque, la crainte venait précisément de l’est.

On compte environ 10 000 sirènes réparties dans 7222 communes de la métropole. 3600 d’entre elles appartiennent à l’Etat, les autres appartiennent à divers propriétaires.

L’essentiel des systèmes d’alarme passe par les lignes de téléphonie fixe depuis les années 50. La compagnie Orange a hérité de l’ancien France Télécom, mais le fait est qu’aucun « décret » n’oblige la compagnie à assurer la maintenance du réseau, comme le faisait son prédécesseur. Les autorités ont attendu 2008 pour s’emparer de cette question et ont inscrit le système d’alerte national dans « le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale » ainsi que débloqué une aide financière de 80 millions d’euros destinée à la compagnie pour les travaux de rénovation des sirènes, et en premier lieu, pour le remplacement du réseau câblé obsolète.

Le nouveau système d’alerte et d’information des populations (SAIP) est mis en place progressivement. Il est envisagé que le signal d’alarme ne passe plus par le réseau téléphonique traditionnel mais par le réseau câblé du ministère de l’Intérieur. Plus besoin désormais de presser sur un bouton ou de faire sonner la cloche ! Le système sera commandé à distance directement depuis les préfectures ou, en dernier recours, de la Place Beauvau, siège du ministère de l’Intérieur.

Les nouvelles sirènes ont déjà été installées dans plusieurs départements mais le problème est que le déploiement de la partie logicielle du système à pris du retard. La date indicative de sa livraison aux préfectures est fixée à l’été 2015.

Aujourd’hui

Est-ce qu’un système d’alarme généralisé a encore du sens aujourd’hui ?

Malheureusement, nous ne sommes pas à l’abri du risque de catastrophes.

Cela peut être une catastrophe naturelle. Chaque région française doit être préparée à des risques spécifiques : un éboulement dans les régions montagneuses, risque de submersion ou d’augmentation du niveau de la nappe phréatique suite à des inondations près des grandes rivières et des plans d’eau, tempêtes dans les régions bordées par l’océan.

Il ne faut pas oublier le risque de catastrophes technologiques : la France possède une quantité importante de réacteurs atomiques, d’industries nocives et dangereuses non exportées à l’étranger : raffineries et usines chimiques, dont l’une d’entre elles a émis des rejets toxiques dans l’atmosphère à proximité de Toulouse il y a 10 ans. D’ailleurs les entreprises qui, de part leur activité, représentent un danger pour l’environnement sont tenues de financer leurs propres alarmes, qui « sonnent » aussi les mercredis.

Il existe, enfin, les risques de feux de forêt dans les régions boisées du pays par temps chaud et sec. Ces communes ont recours aux sirènes en plus du mercredi pour mobiliser des pompiers volontaires en cas de départ de feu de grande envergure.

Que faire ?

Les sondages menés montrent que 78% des français ne savent pas comment réagir à une sirène qui retentirait un autre jour que le mercredi ! Si l’on s’en tient aux instructions des années 1950, tout était simple : « tous à l’abri ! »

Mais comme nous l’avons écrit plus tôt, les différents départements sont soumis à des risques spécifiques. Les conseils, utiles en cas de bombardements ou d’explosion dans un établissement industriel à risque ne saurait servir en cas d’inondation dans votre rue. Dans ce cas, vous devrez tenter de monter sur le toit ou l’endroit le plus en hauteur des environs, ne rester en aucun cas dans votre voiture, qui risquerait d’être emportée par le torrent et vous avec, à l’intérieur.

Dans le monde actuel, dans l’hypothèse où n’aurait pas été coupée l’électricité, de nombreux moyens supplémentaires d’informer et d’alerter existent : par exemple, en cas de catastrophe technologique, les chaînes d’état informeront la population des mesures de sécurité indispensables.

Le nouveau système (SAIP) présuppose une information par SMS en cas de catastrophe. Ce système n’a pas encore été mis en pratique, mais des « tractations » ont lieu avec les opérateurs du réseau qui réclament que l’état finance ce « service supplémentaire ». La raison en est qu’un tel message doit avoir le statut de « priorité », sans quoi le réseau sera saturé comme à la nouvelle année et le message n’arrivera qu’avec de longues heures de retard.

Puisse la vie être pauvre en catastrophes et puissent les sirènes du mercredi perdurer comme rituel amusant et tribut à l’histoire !