Bonjour à tous ! Le studio de « L’observateur russe » reçoit Catherine Océan. Vous regardez la première émission, émission « pilote » de la chronique vidéo de la presse française. La tradition populaire russe veut que « la première crêpe soit toujours un raté ». Souhaitons qu’il n’en soit pas ainsi ! Notre collectif artistique espère tordre le coup à ces absurdes stéréotypes.

C’est parti !

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La principale nouvelle de la semaine dernière a été la visite du premier-ministre Manuel Valls en république populaire de Chine. Le chef du gouvernement y a passé trois jours, ayant eu le temps de se rendre à Pékin, Shanghai et Tianjin.

Le journal Libération rappelle que formellement cette visite est dédiée au 50ème anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine. Il existe cependant une série d’autres arguments en faveur de ce déplacement à l’est. Avant tout, comme le supposent les journalistes de l’éditorial, celui d’attirer des investissements. Leur échelle potentielle intrigue, surtout si l’on considère que certaines estimations font aujourd’hui de la Chine la première économie du monde, la seconde selon d’autres estimations.

Le journal Le Figaro partage cet avis. La France a aujourd’hui besoin comme jamais de financement de l’extérieur, d’autant plus que le déficit budgétaire est aujourd’hui de l’ordre de 26 millions d’euros. À cela il faut ajouter le chômage qui à battu un nouveau record dans le pays. En décembre 2014 le nombre de demandeurs d’emploi sans la moindre activité à atteint 3,5 millions, soit une augmentation de 5,7% par rapport à l’année passée. Si l’on prend en compte le nombre de chômeurs qui ont une activité à temps partiel, on obtient alors le chiffre effrayant de 5,2 millions, comptabilisant les territoires d’Outre-mer, ce chiffre atteint les 5,5 millions.

Vois sur ton chemin

Gamins oubliés, égarés

Donne-leur la main

Pour les mener

Vers d’autres lendemains.

Ces mots sont issus de la chanson émouvante du film « Les Choristes », laquelle était interprétée par un chœur invité spécialement en l’honneur de la visite de Manuel Valls, un homme, au nom de famille musical si l’on peut dire, à l’usine Airbus (entreprise française sur le territoire chinois).

La vidéo avec l’enregistrement du mini-concert filmé par la chaine de télé BFMTV a été diffusée sur les sites de toute une série d’éditions électroniques, dont Médipart, sans toutefois y ajouter de commentaires, laissant la possibilité aux lecteurs et aux auditeurs d’évaluer l’évènement en toute indépendance. Ce que vous pourrez vous aussi évaluer.

L’édition Le Monde pendant ce temps analyse le séjour de monsieur Valls sous un point de vue inattendu. Manuel Valls en Chine se conduit en chef d’état pour les journalistes de l’éditorial de la gauche libérale. La rédaction Le Monde propose de sérieusement songer à cette candidature, qui attirerait la sympathie de 75% des français, soumettant l’équilibre des forces politiques à un autre regard.

Le journal Le Figaro constate avec ironie « Manuel Valls se comporte comme s’il était déjà président ! ». Allant jusqu’à emprunter l’avion présidentiel en sorte d’apparaître devant les caméras de télévision du monde entier sous le meilleur éclairage.

L’édition Les échos  renvoie à l’image du premier-ministre sur le même ton de bienveillance ironique et analyse les déclarations publiques du politique à travers le prisme de ses succès linguistiques. La popularité du dirigeant politique irait croissante ! Si à Londres le ministre avait fait bonne impression devant l’establishment local avec son laconique « my government is pro-buisiness », un ferme « Ich mag die Unternehmen » à Berlin, il a répété l’opération à Shanghai en souhaitant « Huanyiang lai Faguo » (Bienvenue en France).

Concernant la rhétorique du politique, pratiquement toutes les éditions françaises ont reproduit la déclaration suivante du premier-ministre :

«Je veux vous dire que la France est plus que jamais ouverte à la Chine, à ses investisseurs, à ses étudiants et à ses touristes». « La France est intéressée par la poursuite du renforcement des relations de coopération avec la chine, le renforcement de ses contacts et liens avec elle dans le cadre de chacune des directions de la coopération bilatérale. », a déclaré le premier-ministre. Le chef du gouvernement a énuméré les divers domaines de coopération d’intérêt commun : le domaine des finances, de l’espace et de l’aviation, de l’énergie atomique, du réseau ferroviaire, de la production écologique de véhicules propres, le domaine touristique. Dans le cadre des négociations qui se sont tenues, les deux parties ont également exprimé leur volonté de travailler ensemble pour conquérir de nouveaux marchés. Manuel Valls a également souligné que la France était intéressée par la coopération avec la Chine sur la question de l’action antiterroriste ainsi que dans la lutte contre les changements climatiques.

Bien sûr, au cours de sa visite de trois jours en république populaire de Chine, le premier-ministre n’était pas seul. Comme le souligne la chaine de radio RTL sur son site, le ministre était accompagné de toute une délégation, véritable escadron de grands patrons, parmi lesquels les dirigeants de EDF, Thales, Airbus, GDF, Areva etc. Etait également présents des collègues politiques de Manuel Valls, Jean Pierre Raffarin et Laurent Fabius. Le plus intéressant, comme le font remarquer les journalistes de RTL, est que durant toute la visite, pas un seul contrat n’a été conclu. Un but que ne s’étaient pas fixé les participants à cette rencontre. Le plus important pour la délégation française était de se faire connaître de vive voix, démontrant de virtuoses talents de communication. Et autant que l’on puisse en juger, cette « opération de communication » a réussi, comme le suggère la rédaction de la chaine.

Cependant, dans l’esprit du proverbe russe, ce formidable baril de miel ne saurait passer sans une incontournable cuillère de goudron. Le journal Le Figaro mentionne un incident pour lequel Manuel Valls, en tant que chef de la délégation, a du présenter des excuses et dont il a du se justifier lors de sa visite en Chine. Il s’agit d’une caricature, publiée en février dernier dans le 464^ème numéro du magazine satirique français “Fluide glacial“ sous le titre « Péril jaune ». Sur la première page est représentée la scène suivante : l’image d’Épinal du français-parisien coiffé d’un béret, une cigarette coincée entre les dents, tel un cheval de trait tire une charrette, dans laquelle trône un chinois découvrant un sourire hollywoodien, étreignant une petite amie blonde à la poitrine charnue, qu’il y a tout lieu de supposer française, évoquant Brigitte Bardo. Qui plus est, Paris, où se passe l’action, évoque plutôt la compacte « China Town ». Comme le fait remarquer le journaliste du Figaro, la presse chinoise à violemment réagi à la publication de la caricature. Dans la rédaction du journal l’on suppose que suite aux évènements, liés au journal « Charlie Hebdo », la presse chinoise s’est « affutée la dent » sur la conception française de la liberté d’expression. Un incident en soi plutôt insignifiant. Cependant si l’on prend en compte que cette même liberté d’expression représente pour les français, à en juger par la rhétorique des représentants au pouvoir, pas moins que la plus haute valeur de la république, il semble alors que les perspectives d’une coopération d’envergure favorable avec la chine communiste ne sont plus aussi évidentes.

C’est tout pour aujourd’hui ! Le studio de « L’observateur russe » recevait Catherine Océan. Restez branchés sur nos ondes en suivant la publication hebdomadaire d’un aperçu vidéo de la presse française.