Bonjour ! Depuis les studios de « L’Observateur Russe », Catherine Océan. Comme toujours, je vais vous parler de l’événement le plus commenté de la presse française de la semaine passée.

Скриншот с сайта Национального фронта | Screenshot du site frontnational.com

«Лев (или львица), заключённая в объятия своих сподвижников, мощная волна (идущая от них всех) — потрясающая картина, — описывает духоподъёмный съезд корреспондент издания. И продолжает: «…в своей заключительной речи Марин Ле Пен в очередной раз нарисовала «чёрную картину» Франции. А чтобы нагляднее представить себя в качестве альтернативы двум последним президентам страны, победно выкрикнула: «Господа Саркози и Олланд, вы всё провалили!»

«Эти инсинуации являются возмутительными и оскорбительными. Неужели то обстоятельство, что мы берём кредит, будет определять наши внешнеполитические взгляды? В течение долгого времени мы держим эту (пророссийскую) линию. Даже если бы американский банк выплатил наш кредит, мы остались бы на этой позиции», — заявила она.

La réélection de Marine Le Pen au poste de présidente du Front national était sans doute l’événement le plus cité dans les médias français de la semaine dernière. Dimanche passé 30 novembre au 15^ème congrès du parti à Lyon, elle a reçu 100% des voix. Le journal « Libération » a déjà donné un nom à ce phénomène, le « marinisme » et « Le Monde » dans un article, consacré à l’amitié du Front national avec le Kremlin, a publié une photographie sur laquelle Marine Le Pen, avec un foulard rouge autour du cou, est exactement le portrait de la femme russe forte, qui « peut arrêter un cheval au galop », et « entrer dans une maison en feu ».

D’après les journalistes du « Figaro », ils ont mis à la tête du Front national quelqu’un de si sérieux qu’elle a comme surnom ironique « La Lionne ».

« Un lion (ou une lionne) enlacé dans la flamme frontiste, une vague puissante, des paysages magnifiques… » — image étonnante – que le correspondant utilise pour décrire avec esprit le congrès. Et il continue : « Dans son discours de clôture amorcé par ces images, Marine Le Pen a dessiné une nouvelle fois le tableau noir de la France. Pour mieux s’afficher comme l’alternative, elle a lancé : « Messieurs Sarkozy et Hollande, vous avez tout raté ! » » 

« À tel point qu'il ne fait aujourd’hui plus aucun doute pour personne que nous serons au second tour de l'élection présidentielle de 2017 » a déclaré Marine Le Pen, âgée de 46 ans. « Nos idées ont envahi le débat public, nos propositions sont au centre des discussions politiques... La lutte, que nous menons, n’a qu’un but : arriver au pouvoir afin de redonner au peuple et à notre nation sa grandeur passée », s’est-elle exclamée. Sous les applaudissements d’une salle pleine la tête du parti de l’extrême-droite a promis de « libérer le peuple de France ». « Les seuls qui devraient être encore autorisés à parler de la République française, c’est nous ! », a rajouté solennellement Marine Le Pen.

Qui sont ces « nous » et à quoi sont-ils occupés depuis plusieurs décennies, les journalistes de France TV info ont décidé de le rappeler aux Français. Aujourd’hui, l’avant-garde de l’extrême-droite est formée de politiciens tels que Steeve Briois, Louis Aliot, Nicolas Bay, Florian Philippot. En outre, l’organisation demeure en grande partie « une affaire de famille », grâce à l’activité du « père » du parti (et aussi de Marine Le Pen) Jean-Marie Le Pen, ainsi que de la jeune génération incarnée par la personne de Marion Maréchal-Le Pen, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen et nièce de Marine Le Pen.

Historiquement, le Front national défend des vues d’extrême-droite. Jean-Marie Le Pen, pendant toute sa carrière politique, a dénoncé « l’état ballonné et impuissant ». Certains le considèrent même comme le « Roland Reagan français ». La crise du pouvoir est devenue l’argument principal du Front national, et la ligne choisie par Marine Le Pen et son vice-président Florian Philippot est « le protectionnisme économique » ou « l’euroscepticisme ». Cependant, selon Valérie Igounet, auteur du livre « Le Front national de 1972 à nos jours », les leaders du parti considèrent que le principal vecteur de développement économique du pays est le combat contre l’immigration. Et ce thème est depuis longtemps un sujet douloureux en France.

Vraisemblablement, l’extrême-droite a besoin pour un tel combat d’apports d’argent consistants – poursuit la rédaction de « Le Monde ». Ce faisant, il est symptomatique que le sponsor principal du Front national soit désormais le Kremlin, un ancien « ami » des frontistes. Ces jours-ci « Médiapart » a publié un document dans lequel il est communiqué que le 18 avril 2014 la compagnie chypriote Vernonsia Holdings Ltd a transféré à la structure financière Cotelec, dont le président est Jean-Marie Le Pen, deux millions d’euros sur un compte ouvert dans la banque suisse Julius Baer. De plus, Marine Le Pen, connue pour son soutien à la politique russe, a reçu neuf millions d’euros de la First Czech Russian Banl (FCRB) en septembre de cette année.

En confirmation de la sympathie respective des édinorossovs (Russie Unie — le plus important parti politique en Russie) et des frontistes, on peut remarquer la présence au congrès du parti en qualité de « guest-stars » (l’expression est d’une journaliste de « Le Monde »), du vice-président du Comité de la Fédération pour les affaires internationales Andreï Klimov et du vice-président de la Douma de la Fédération de Russie Andreï Issaïev. Ce dernier a critiqué les sanctions occidentales à l’encontre de la Russie. Cependant, Marine Le Pen n’a pas considéré nécessaire de se disculper de ses liens avec le Kremlin tombé en disgrâce : « Ce qui est scandaleux, c’est que les banques françaises ne prêtent pas ! » D’après la tête du Front national, aucune d’entre elles n’a accepté de financer au parti la somme nécessaire, forçant sa direction à se tourner vers l’étranger.  

Son importance politique aurait-elle du crédit, ou est-ce simplement un geste amical de la part du Kremlin ? Les journalistes de « Le Monde » se sont posé la question. Marine Le Pen considère de pareils arguments naïfs.

« Ces insinuations sont outrancières et injurieuses. Au motif que l’on obtient un prêt, cela déterminerait notre position internationale ? Cela fait longtemps que nous sommes sur cette ligne [pro-Russe]. Si une banque américaine rachetait notre crédit, on resterait sur nos positions. » a-t-elle déclaré.

Le fait que l’argent n’a pas d’odeur, comme le souligne la station radio RFI, a été ouvertement exprimé par le secrétaire départemental-adjoint du Front national de la Loire-Atlantique, Christian Bouchet. « Pourquoi ce ne serait pas une bonne nouvelle d’avoir trouvé une banque qui prête ? Ce n’est pas pire que d’aller emprunter à Kadhafi » dit le politicien, en faisant allusion au scandale qui a éclaté autour de l’ex-président Nicolas Sarkozy et de sa campagne électorale de 2007, parrainé, selon certains renseignements, par l’ancien dictateur libyen.

Et c’est tout pour aujourd’hui. Depuis les studios de « L’Observateur Russe », Catherine Océan. La semaine prochaine, on se retrouve pour l’analyse d’un événement parmi les plus commentés des médias français.