La Nouvelle-Calédonie — 20% des ressources mondiales de nickel. Radio de l'«Observateur Russe»
Bonjour ! Depuis les studios de « L’Observateur Russe », Catherine Océan. Je vais vous parler de l’événement le plus commenté de la presse française de la semaine passée.
Non seulement le président Poutine a quitté le sommet du G20 plutôt que l’heure prévue, mais le chef de l’Etat français a aussi dû abandonner un instant ses collègues, pour faire une visite de l’archipel de la Nouvelle-Calédonie, une colonie française (depuis 1853) de l’Océan Pacifique, qui d’ici 2018 doit tenir un référendum d’autodétermination sur son indépendance. Pendant son premier voyage de travail dans l’île, François Hollande a déclaré que les habitants de la Nouvelle-Calédonie doivent décider de leur sort dans un avenir proche
Le comportement attentif vis-à-vis de la région, de toute évidence, est lié au désir d’éviter les erreurs du passé, estime « Libération ». Souvenons-nous que dans les années 1980 – début 1990, des affrontements massifs ont eu lieu sur l’île entre les habitants français et une partie de la population indigène, les Mélanésiens. Plus tard, en 1998, la question du changement de statut de l’archipel avait déjà été posée, mais l’état d’esprit français était alors plus fort. A la suite des élections de mai 2009, 23 députés du Congrès se sont proclamés en faveur de l’indépendance, 31 députés s’y sont opposés, si bien que la Nouvelle-Calédonie est restée une partie de l’Etat français.
Le président français, Monsieur Hollande, lors de ces nombreux rendez-vous et discours dans la capitale Nouméa, n’a cessé de souligner l’importance du « choix » politique et économique que les Calédoniens doivent faire dans un futur proche. Il a plusieurs fois souligné que l’Etat français serait présent dans la région non pour entretenir les conflits du passé, mais pour faire en sorte que les responsables locaux permettent à la population de « choisir » son « avenir ». « La position de la France est une neutralité active » explique le conseiller de Hollande. « Équidistance » de tous les partis et de tous les courants politiques et, en même temps, « proximité » à chacun d’eux – telle semble la thèse principale de la rhétorique présidentielle.
Comme indiqué par « Libération », le président a accompli deux gestes forts dans le cadre de sa visite, qui ont fait une impression sur la population de l’île. Hollande a visité la tombe de l’ancien chef du mouvement contre l’indépendance, le gaulliste Jacques Lafleur, décédé en 2010. Cependant, immédiatement après il s’est rendu de l’autre côté de l’île pour rendre hommage à son opposant politique Jean-Marie Tjibaou, leader des indépendantistes, mort en 1989. Les accords de Matignon qu’avaient conclu les adversaires l’année précédente en 1988, furent jadis le symbole de la paix en Nouvelle-Calédonie. « Ils (Lafleur et Tjibaou) se sont levés et ont décidé de se serrer la main après les drames qu’ils avaient vécus et, aujourd’hui ce sont nos cœurs qui se serrent. » a déclaré le président. « Ce sont des hommes de cœurs, de bien et de raison. Ma présence ici permet de rappeler aux vivants de ne pas reproduire les drames du passé. » Isabelle Lafleur, la fille du proche de Jacques Chirac, considère les actes et les discours de François Hollande comme une tentative d’unir le camp loyaliste, éparpillé depuis la mort de son père, mais aussi comme un geste qui exprime la position pondérée du gouvernement de gauche vis-à-vis d’une question complexe. Et pourtant, selon le journal « Libération », le résultat du comportement ostensiblement respectueux et plein de tact du président français fut des manifestations militantes de plusieurs milliers de personnes dans les rues de Nouméa avec comme slogan « Restons français ».
Cependant la «délicate visite», comme on l’a baptisé dans la presse, de Hollande en Nouvelle-Calédonie ne satisfait pas tout le monde. Le journal « Le Monde » rapporte que Pierre Frogier, le sénateur de droite (du parti « Union pour un Mouvement Populaire »), a maintenu que les 5 000 personnes, qui se sont réunis dans les rues de Nouméa en faveur de l’Etat français, ne sont venues qu’à l’appel à manifester d’une partie de la droite. En ce qui concerne la neutralité du leader français sur la question de l’autodétermination des habitants de l’île, Pierre Frogier a déclaré son incompréhension face à la position du président : « Comment le chef de l’Etat peut ne pas avoir d’avis sur une question aussi importante ? » demande-t-il dans les pages de « Le Monde ».
Le journal « Figaro » évoque aussi le sujet de l’ambiguïté des événements en Nouvelle-Calédonie, publiant un document du spécialiste en relations internationales, Hadrien Desuin. Il maintient que la situation dans l’île est beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît à première vue. Le clivage gigantesque de la société, la construction d’hôtels de luxe et en même temps la prospérité du trafic de drogue, la construction d’usines pour le traitement des minéraux ainsi que les problèmes écologiques à venir en conséquence de cela. « François Hollande, en 36 heures de visites, n’aura sans doute pas le temps de réaliser l’étendue des défis qui se dressent face à cet archipel du Pacifique » estime le chercheur.
Et les journalistes de « Le Monde », sur ces entrefaites, suggèrent d’autres raisons – économiques et politiques – incitant Monsieur Hollande à venir en Nouvelle-Calédonie. Le président s’est rendu dans le nord de l’île (dont la grande partie de la population est kanake) afin d’assister à la cérémonie d’ouverture d’une usine de nickel – le plus grand groupe industriel de la France de ces dernières années, qui a coûté au pays environ 5,5 milliards d’euros. Au jour d’aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie dispose de 20% des ressources mondiales de nickel. La construction de cette nouvelle usine dans la partie septentrionale de l’archipel montre l’ambition de rétablir l’équilibre économique entre le nord de l’île (à majorité kanake) et le sud (à majorité européenne). Cette « usine politique », conforme avec le plan de Hollande, selon toute vraisemblance, devra encourager les habitants de la Nouvelle-Calédonie à s’unir pour une nouvelle stratégie économique. Est-ce que la conception du président français se réalisera, nous le saurons très bientôt. En effet, nous ne devrons pas attendre longtemps, la date butoir établie pour la tenue du référendum en Nouvelle-Calédonie est 2018.
Et c’est tout pour aujourd’hui. Catherine Océan était avec vous. Vous aurez à nouveau un développement d’un événement parmi les plus commentés dans la presse française dans une de nos prochaines émissions.
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Рада видеть в эфире! Уже скучала( Жду новостей про «Мистраль»
К сожалению политика делается очень небольшой горсткой людей, а остальным остается жить в этом мире и смотреть как его изменяют большие(очень большие) деньги. Может для французов это и важно, хотя я сомневаюсь, что хотя бы половин из них знает о Новой Каледонии и проблемах ее населения. Поэтому очень хочется послушать о музыке, фильмах, искусстве-о том, что мы воспринимаем душой и сердцем. И делать то, что в наших силах, что бы мир был светлее и добрее.
А на мой взгляд, очень полезно увидеть, как вопросы отделения от страны её части решают западные государства. Пока там всё выглядит весьма цивилизованно, хотя и неоднозначно.
Откуда Катрин Осеан так хорошо знает русский?