APCE : les sanctions contre la Russie se poursuivent
Mercredi soir, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), a voté à la majorité des voix la suspension du droit de vote de la délégation russe jusqu’en avril prochain.
160 députés se sont prononcés en faveur de l’adoption de cette résolution, 42 ont voté contre et 11 se sont abstenus.

А.Пушков отвечает на вопросы журналистов | A.Pouchkov répond aux journalistes. Photo:Olga Prosvirova
La résolution a adopté un amendement qui prévoit « en plus des sanctions précédentes concernant la privation du droit de vote, la levée du droit de représentation de la délégation russe au Bureau, au comité présidentiel et au comité permanent (qui constituent les instances dirigeantes), de l’Assemblée. Cependant, cette dernière reviendra sur la question en avril ».
Cet amendement s’avère être un compromis original pour l’APCE. Il prévoit que l’Assemblée devra, à l’ouverture de la prochaine session, évaluer si, oui ou non, la Russie a fait des efforts pour stabiliser la situation en Ukraine, en Géorgie et en Transnistrie, et si elle a rempli toutes les conditions indiquées dans la résolution, telles que la renonciation au rattachement de la Crimée, le retrait des troupes russes qui, comme le texte de la résolution l’affirme, « se cachent » sur le territoire ukrainien ; une collaboration complète à l’enquête sur le Boeing malaisien et l’exécution du protocole de Minsk, ainsi que la libération immédiate de l’aviatrice Nadejda Savtchenko, membre de la délégation ukrainienne de l’APCE. L’Assemblée appelle à la libérer sous les prochaines 24h ou la remettre à un pays tiers.
Les débats lors de la réunion ont pris, comme toujours, une tournure ardente. Les opinions étaient tout aussi contrastées les unes que les autres. Nous nous permettons de citer quelques-unes des répliques les plus marquantes du discours des parlementaires.
Un socialiste espagnol, qui critique la situation au sud-est de l’Ukraine, a comparé la Russie (vous ne le croirez pas), à un ours : « Si vous continuer à nourrir l’ours, alors il finira par vous mordre la main ».
Son homologue suisse a émis un point de vue contraire :
« L’Assemblée parlementaire n’est pas une salle de classe où l’enseignant donne des zéros et persécute les mauvais élèves. Nous sommes plutôt un hôpital qui soigne. C’est surtout pour cela que nous devons aider la délégation russe à aller de l’avant et à surmonter la crise ».
L’intervenant suivant n’avait pas la langue dans sa poche : « Lorsque l’hôpital ne pourra plus secourir qui que ce soit, alors les malades seront envoyés au cimetière ».
Un peu plus tard, quelques parlementaires ont acclamé un collègue en signe de soutien après la déclaration de celui-ci : « En excluant la délégation russe, nous excluons tous les citoyens de ce pays, et cela est contraire aux principes du Conseil de l’Europe ».
Les députés russes sont eux aussi intervenus. Par exemple, Anton Beliakov, député du parti politique Russie Unie, a affirmé : « En tant qu’opposant, j’ai essayé de trouver des preuves de la présence des troupes russes en Ukraine, et je n’en ai pas trouvé ; tout cela n’est que propagande mensongère ».
Alekseï Pouchkov, chef de la délégation et représentant du comité de la Douma aux affaires internationales, le seul parmi ses collègues à maîtriser l’anglais, a souligné que « la Russie souhaite maintenir le dialogue et la coopération avec l’APCE ». Personne dans la salle n’a applaudi l’intervention des représentants de la délégation russe.
Le moment le plus drôle de la réunion s’est produit au moment du vote des amendements (qui avaient été proposés au nombre de 29 !). L’un des députés de la délégation russe s’est indigné avec perplexité de ce que son dispositif de vote ne fonctionnait pas. On lui a poliment rappelé que sa délégation avait été privée de son droit de vote. La salle a alors éclaté de rire.
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A la fin de la réunion, Alekseï Pouchkov a commenté la décision de l’APCE de la manière suivante : « La question de la participation de la Russie au Conseil de l’Europe sera examinée fin 2015 en fonction de la situation politique qui, en ce moment même, se durcit. Je souhaite toutefois souligner que jusqu’à présent, la Russie n’a pas envisagé de se retirer du Conseil. La décision prise aujourd’hui par l’APCE fait entrer une telle possibilité dans l’ordre du jour. »
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Молодец наш представитель, хоть какой-то от России позитив. Лучше быть посмешищем, чем мировым пугалом.
ПАСЕ давно превратился в курятник. Европа-родина фашизма и нечего за 23 млн кормить геннетических потомков фашистов-перед свиньями бисер не мечут...