Dès fin novembre, une seule et même publicité  n’a cessé de me poursuivre : « L’animal domestique de la maison est un phacochère. Son comportement choque les membres de la famille : tantôt il fait trébucher le père de famille, tantôt il boit l’eau des toilettes, ou bien renverse les meubles du salon…

Интересный факт — 15% респондентов приняли решение о продаже рождественских подарков ещё до их получения.

Французы нашли оправдание своему поведению, 35% из них объясняют продажу подарков благим намерением не выбрасывать их, а 9% признались в необходимости дополнительных доходов.

Puis sur l’écran apparait l’inscription « Un an plus tôt », et nous voyons la famille réunie autour du sapin de Noël, avec la maman qui reçoit en cadeau un amusant petit cochon.

« Offrez un cadeau que vous ne regretterez pas », nous avertit-on à la dernière image de ce spot de prévention.

A chaque fois que je suis tombée sur cette publicité à la télévision ou en ligne, j’ai pensé, Seigneur, mais à quoi sert ce genre vidéo ?

Il se trouve qu’elle est fort utile. Car chaque année le Père Noël commet une grande quantité d’erreurs de livraison et une énorme partie des Français est déçue par les cadeaux de Noël reçus.

C’est ainsi que la revente de cadeaux de Noël est devenue une tradition, qui s’est transformée en divertissement national. Il est intéressant de constater que les premiers lots arrivent sur les sites spécialisés dans la revente de cadeaux de Noël avant même la fin de la soirée du réveillon. Beaucoup justifient leur démarche par le fait qu’ils possèdent déjà le cadeau offert, ou bien parce que celui-ci n’est pas à leur goût : en somme, parce qu’il ne leur plait pas.

« Quelle époque ! Quelles mœurs ! » (O tempora ! O mores !), disait déjà Cicéron, qui vécut au premier siècle av. J.C.

Autrefois, l’idée de revendre ses cadeaux de Noël ne serait venue à personne. Les présents de Noël étaient quelque chose de sacré, d’invendable. Aussi, une telle initiative aurait paru insultante pour les proches ou les amis.

Selon le dernier sondage TNS-Sofres pour le site Ebay, « 63% des Français ne considèrent pas la revente de cadeaux comme étant non-éthique, mais 77% ont souligné qu’ils ne se risqueraient pas à le dire à la personne ayant offert le cadeau. »

Fait intéressant, 15% des répondants ont pris la décision de revendre leurs cadeaux avant même de les avoir reçus.

L’apparition de sites tels que Ebay a permis non seulement de se débarrasser anonymement des objets inutiles, mais aussi de gagner de l’argent grâce à cela. Et au lendemain de Noël, chacun de ces sites peut se vanter de dizaines de milliers d’annonces de vente de cadeaux, qui se compteront en millions au premier janvier.

Les normes morales des Français changent chaque année, affirment les personnels de ces sites, qui observent de leurs yeux ces évolutions, d’année en année. Si il y a deux-trois ans, les vendeurs osaient à peine afficher la revente de cadeaux de Noël parmi les services proposés, cette année ils participent avec plaisir à la grande campagne organisée sur Twitter par le site PriceMinister, dealer officiel du Père Noël depuis 2001 : « On m’a offert une tondeuse pour Noël #Jaipasdejardin ».

Dès le soir du Réveillon, les propriétaires des sites ont remarqué une hausse notable du trafic. Ils constatent que la possession de smartphones et de tablettes a beaucoup simplifié la procédure de vente pour leurs clients : avant, il fallait absolument se munir d’un appareil photo et allumer l’ordinateur. Aujourd’hui, 43% des vendeurs photographient et postent leur annonce grâce à leurs appareils mobiles.

Les Français ont trouvé une justification à ces comportements, 35% d’entre eux expliquant la revente de leur cadeau par l’innocente intention de ne pas le jeter, tandis que 9% avouent avoir besoin d’une source de revenus supplémentaire.

Les spécialistes affirment que cette aide pécuniaire suffira à couvrir les dépenses des Français pour les fêtes et qu’ils pourront en plus en épargner une partie, ou la dépenser lors des soldes de janvier.

Le leader des reventes est la poupée Elsa, du conte « La Reine des Neige ». Ensuite, on trouve des appareils électroniques variés, des iPhone, des Samsung. Et bien sûr, nous avons les livres, dont le leader cette année est celui de Valérie Trierweiler, l’ex-amie de François Hollande.