Bonjour ! Ici Catherine Océan depuis les studios de « l'Observateur russe ». Comme d'habitude, je vous parlerai des événements de la semaine passée les plus débattus dans la presse française.

Выборы в Сенат | Cloisons au Senat Photo: deleage.com

Les élections de la chambre haute du Parlement français, qui permettent le renouvellement par moitié du Sénat tous les trois ans* [* NdT : depuis la loi du 30 juillet 2003] ont eu lieu ce dimanche 28 septembre. C'est ainsi que 179 des 348 sièges de députés attendaient dimanche dernier leurs candidats.

     Quels ont été les résultats? Ainsi qu'il était attendu, la gauche, avec François Hollande à sa tête, a fait un fiasco : elle a perdu 21 sièges, alors que la droite (« l'Union pour un Mouvement Populaire » et les centristes de « l'Union des démocrates indépendants »), au contraire, a remporté 23 sièges supplémentaires au Sénat. Cette nouvelle a été saluée par les gros titres dans le journal à tendance de droite « le Figaro » : « Des victoires prometteuses pour l'UMP », « La droite reprend le Sénat », « La droite en passe de reconquérir le Sénat », etc.

     Mais la publication la plus marquante dans cette série est l'éditorial publié sous le nom «la Peau de chagrin».

    «Amateurisme, sectarisme, fiscalisme, immobilisme » : ce sont, selon la rédaction du « Figaro », les péchés mortels de la gauche qui ont conduit à sa décadence. «Certes, depuis des lustres, les partis au pouvoir ont pris l'habitude de perdre les élections intermédiaires. Mais à ce point, c'est inédit. » déclare le journaliste.

Cependant, selon l'auteur de l'article, il ne faut pas que la droite se fasse des illusions. Le journaliste parvient à la conclusion que « La France ne revient pas à droite parce que l'UMP symbolise la victoire, mais parce que le Parti des socialistes a démontré son incompétence totale au cours des 29 derniers mois ».

     Quant au journal de gauche « le Monde », il qualifie la victoire de la droite de « paradoxale », puisqu'elle n'est arrivée en tête que grâce au soutien des centristes. Le journaliste du « Monde » cite le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis : « Nous ne levons pas le drapeau blanc ». « On sent que la droite doute du fait qu'elle puisse incarner une alternative. Ils n'ont pas fait une offre politique qui pousse les grands électeurs à se tourner massivement vers eux.» déclare celui-ci.

      L'entrée fracassante au Sénat de deux représentants du parti de Marine le Pen (le maire de la ville de Fréjus David Rachline et le maire du 7e arrondissement de Marseille Stéphane Ravier) a elle aussi été accueillie de manière variable. Si « le Monde » se contente de comparer l'événement à une « percée du barrage » qui n'a pas résisté à la pression, « le Figaro », quant à lui, a eu un entretien détaillé avec le leader du Front national, dans lequel Marine le Pen a pu déclarer triomphalement qu'elle est pleine d'optimisme, puisque « ces résultats dépassent nos espérances ».

       La situation militaire en Irak reste aussi dans la ligne de mire des journalistes français. Le pays a passé le week-end dernier dans le deuil de Hervé Gourdel, otage d'origine française tué par les islamistes du groupement terroriste « Jund al-Khalifa ».

Ainsi que l'a annoncé l'agence France Presse (AFP), la question a été soulevée au Conseil de défense quant à la possibilité de frappes aériennes sur le territoire syrien, occupé par les combattants de « Khalifa », en réponse à ce qui s'est passé. Cependant, le Palais de l'Elysée a ensuite déclaré qu'il se contenterai de renforcer ses forces militaires.

Le journal « le Monde » cite les mots prudents du président français : « La France poursuit son action en Irak, conformément à la demande des autorités irakiennes, afin d'affaiblir les mouvements armés terroristes présents sur le territoire et de permettre aux forces irakiennes de restaurer la stabilité et la sécurité dans le pays ». Cependant, le journal publie, dans un autre article, des thèses plus audacieuses.

     L'armée française est appelée à démontrer son indépendance en Irak, alors qu'elle se trouve pour l'instant dans une situation extrêmement embarrassante en raison de l'absence de moyens techniques élémentaires et de ressources nécessaires. La France s'est fourrée dans le conflit irakien avec un équipement très modeste: 6 avions de chasse, 1 avion de reconnaissance, 1 avion ravitailleur. Aujourd'hui, seules deux opérations militaires ont été effectuées par les Français. Mais comment faire plus dans une situation semblable...

          Un article rapporte les paroles de François Hollande : «Nous pourrons demain mettre plus de moyens, mais ce n'est pas le besoin actuel »  Le journaliste du « Monde » ne cache pas qu'il considère que la rhétorique des autorités françaises est extrêmement ambiguë.

          A propos d'une autre ambiguïté culturelle et religieuse : le journal « le Figaro » écrit avec hardiesse et sans tabou relativement à la situation en Irak et à la naissance d'un Etat islamique. Il publie un entretien avec Guylain Chevrier, membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l'intégration, chargé d'enseignement à l'université et docteur ès sciences historiques. L'objectif principal de la discussion a été d'analyser la nature de l'islam et ses contradictions internes, ainsi que de comprendre pourquoi cette « religion de paix » fait aujourd'hui l'objet d'un traitement différent et pousse de plus en plus de jeunes gens au djihad, la guerre contre les gens d'une autre foi.
Comment préserver les jeunes d'une erreur effroyable ? Certes, on entend des idées et des pensées équivoques dans le Coran, comme dans la Bible et la Torah, qu'il est difficile à l'homme de notre temps de comprendre. Concernant le livre saint des musulmans, par exemple, ce sont des appels à ne pas épargner les mécréants, et en même temps l'interdiction de tuer un être humain (puisqu'à travers ce meurtre, c'est toute l'humanité que nous tuons). Mais le savant français s'est trouvé un moyen de sortir de cette situation.
Il propose d'interpréter les sens du Coran sur la base des corrections et des précisions que dicte la démocratie, dans le cadre de laquelle vit la société européenne et qui est aujourd'hui garante des droits et des libertés de chacun de nous. Ainsi, nous serons protégés de la dangereuse équivocité et de la manipulation de la conscience dont les djihadistes font aujourd'hui usage.

          C'est tout pour aujourd'hui. C'était Catherine Océan depuis les studios de « l'Observateur russe ». Restez à l'écoute la semaine prochaine, le 9 octobre, pour suivre les événements et les publications les plus intéressantes de la presse française.