Qui plus est, en février dernier, le procureur français de la ville de Lille, où se trouve l’hôtel Carlton, avait demandé l’arrêt des poursuites pénales à l’encontre de DSK en raison de l’absence de preuves (alors même qu’il encourait initialement jusqu’à 10 de prison et 1,5 million d’euros d’amende).

Ses démélés avec la justice ont définitivement enterré la carrière de Dominique Strauss-Kahn, déjà mise à mal par une autre affaire de mœurs. En 2011, il avait été arrêté aux États-Unis pour le viol d’une femme de chambre. Le politique avait alors été forcé de quitter son poste de directeur du FMI.

Mais DSK n’a alors fait l’objet d’aucune condamnation que ce soit aux États-Unis ou en France. Voici le paradoxe : il est acquitté en même temps qu’irrévocablement déshonoré aux yeux de la société et ne reviendra pas en politique. Comment se « laver » des détails sordides de ses mœurs au lit, énoncés (on se demande pourquoi) au moment des auditions ?

« Du n’importe quoi et de l’arbitraire », s’indigne l’un des avocats de DSK, Henri Leclerc, ayant déclaré ouvertement que l’on essaye « d’imputer à l’ancien chef du FMI ce qui n’a jamais existé ».

Suite à ce procès on parle désormais dans la société de plus en plus souvent de l’arbitraire des juges d’instruction, qui mettent en cause des célébrités pour leur gloire personnelle en dépit de l’absencе d’éléments à charge.

Pendant ce temps la rumeur suggère l’idée d’un « complot », soi-disant barrer le chemin de la présidentielle au chef du FMI. On sait que Dominique Strauss Kahn avait toutes les chances de devenir président français. Et, à vrai dire, dommage qu’il ne le soit devenu : en effet, cet économiste de renom, dirigeant intelligent et expérimenté, aurait pu diriger le pays avec succès. Mais un tel candidat socialiste aurait été un adversaire à risque dans la course présidentielle face à la droite, dans laquelle il devait remporter la victoire sur Nicolas Sarkozy.

Et la gauche dans tout ça ? Quand le chef du FMI est sorti du jeu, Hollande a senti qu’il avait une chance – et il ne s’est pas trompé.

Qui plus est, il est probable que « l’affaire du Carlton » serve de point de départ à la suppression pure et simple de la fonction même de juge d’instruction en France.

Si l’on se réfère à l’histoire, les juges d’instruction ont fait leur apparition en France en 1808 avec l’adoption du code napoléonien. Le juge d’instruction dispose de pouvoirs bien trop étendus et ses prérogatives sont plutôt floues. Un juge d’instruction est libre d’évaluer la pertinence des chefs d’accusation à sa guise. Et ça, c’est de l’arbitraire.

L’actuel juge, à la fin du procès de Lille, a sévèrement condamné son confrère, le juge d’instruction pour avoir quatre ans durant couvert de boue un homme respectable, puisse-t-il être amateur du beau sexe.

Et en effet, de quoi concrètement DSK était-il accusé selon la loi ? Et bien de rien, à proprement parler. Il adore simplement le sexe, qui est pour cet homme politique comme une drogue. Et ce penchant est réciproque : DSK, figure qui a eu autrefois possédé le plus d’envergure dans l’arène politique, plaît aux femmes qui, comme on le sait, sont généralement attirées par le pouvoir.