Valentine est sans emploi et vit dans la banlieue de Paris. Un jour, ayant vu une pub à la télé sur une exposition au Grand Palais (là-bas, les tarifs préférentiels* permettent à des citoyens d’obtenir un billet gratuit), elle est sortie de chez elle plus tôt, et à dix heures du matin, elle se trouvait près de la salle d’exposition. Après s’être frayé un chemin à travers la foule, elle présenta à la sécurité sa carte de chômage. Le visage d’un des officiers de la sécurité s’est assombri : « Par ici, Madame ! » — indiqua-t-il à un groupe de personnes, serrées contre le mur du bâtiment sous l’inscription « Sans ticket » — « Je ne vous conseille pas de rester ! La queue ne bouge absolument pas, vous le verrez vite par vous-mêmes ! » Étant restée debout jusqu’au déjeuner, soit plus de trois heures, la jeune femme se retira. L’agent de sécurité n’avait pas menti, pendant tout ce temps, elle n’avait pas bougé d’un pouce. En revanche, les personnes des autres files d’attente étaient entrées dans le musée sans délais.

Les files d’attente

« L’Observateur russe » a décidé de régler cette affaire : qu’est-ce qui justifie ces mystérieuses files d’attente, apparaissant à l’entrée des célèbres musées parisiens ? Et comment les habitants de la ville ou un touriste habituel peuvent-ils y entrer ?

La première file est celle des réservations de billet via internet. Un touriste peut y entrer, s’il s’est bien préparé. Il semblerait que tout soit simple, il faut acheter le billet d’entrée sur le site du musée. Mais la quantité de billets pour une date précise est limitée. Il est conseillé aux touristes de préparer leur voyage à Paris avec un calendrier français dans les mains, car les billets pour un week-end prolongé, pour les fêtes et les jours de vacances scolaires souffrent d’une grande demande entre autres par les habitants de province. Au printemps, en période des fêtes chrétiennes, de nombreux touristes allemands et italiens apparaissent dans les rues de la capitale française. Ainsi, regardons le calendrier : en 2015, en France, les vacances de printemps (dans les trois zones différentes), durent du 11 avril au 11 mai, puis, nous voyons quelques « ponts », comme les appellent les Français : du 4 au 6 avril, du 1^er au 3 mai, du 8 au 10 mai et du 23 au 25 mai.

Et, dernier avertissement, il faut absolument que vous regardiez les dates de durée de l’exposition, s’il reste peu de temps avant qu’elle ne se termine, il vous reste peu de chance de pouvoir acheter les billets sur internet.

Le système de pré-vente des billets est très pratique, par exemple, pour ceux qui souhaitent visiter la Tour Eiffel,il y a peu de risque de perdre son temps dans la file d’attente. En effet, les détenteurs de billets électroniques passent sans attendre sous l’inscription « Réservation »

Soyez vigilants, un billet sera vendu rigoureusement pour un jour et une heure précise, et l’échange et le retour ne seront pas permis. Si vous confondez les dates ou l’heure, il sera inutile d’essayer de convaincre l’agent de sécurité, il possède un scanner, lisant le code barre de votre billet, et la machine sera impartiale : vous avez manqué votre heure. Donc, réfléchissez bien à votre choix de jour et d’heure de visite d’un musée. Les billets dans les musées parisiens coûtent assez cher, et le taux de change ne réjouit pas, il serait décevant de perdre de l’argent.

La seconde file est pour les détenteurs de billets annuels « coupe-file », chaque musée a sa propre appellation. Après avoir payé de 60 à 100 euros, on peut rentrer sans file d'attente et autant de fois qu'on le veut dans un musée donné, parfois même plusieurs. Malheureusement, il y a plus de 100 jours de week-end par an. Et que me pardonnent les esthètes, mais combien de fois par an peut-on viser un seul et unique musée ?! On peut sans hésiter qualifier ces gens de « mécènes »,car au moins, bien qu’elles soit petites, leurs contributions soutiennent la situation financière des musées.

Conclusion de l’histoire de la vie parisienne.

La journée s’est bien terminée pour notre héroïne: sortant de la file du Grand Palais, elle a traversé la route et s’est retrouvée au Petit Palais. Ayant décidé de ne plus se frotter à une « visite préférentielle», Valentine n’a même pas regardé du côté de l’exposition temporaire. Elle tourna à gauche, et quelle ne fut pas sa joie, quand elle repéra à l’étage inférieur de l’aile gauche, l’exposition complète « Paris 1900 ». L’année dernière, elle est passée dans l’aile droite (payante) du Petit Palais, mais bien sûr, afin d’entrer là-bas, il fallait rester debout dans une immense file d’attente. Mais là, les salles étaient pratiquement vides, profites-en autant que tu veux ! « L’Observateur russe » a déjà consacré un article à cette exposition.