Le célèbre escaladeur d’édifices urbains originaire de Valence (département de la Drôme) Alain Robert a de nouveau pris de la hauteur, cette fois-ci dans la capitale kazakhe : Almaty.
« L’Observateur russe » était spectateur de cet évènement insolite.

Десятки тысяч алмаатинцев пришли посмотреть на восхождение А.Робера | Les habitants de Almaty sont venus nombreux © Photo Ogoulbibi Marias

La presse a depuis longtemps baptisé cet escaladeur de cinquante-trois ans «l’homme-araignée», « Spiderman ». En fait, Alain, du haut de son mètre soixante-cinq et de ses cinquante kilos, ressemble plutôt à un petit oiseau qui ne pourrait se passer du ciel pour vivre.

Ален Робер | Alain Robert © Photo Ogoulbibi Marias

Il a commencé à escalader des falaises à l’âge de dix ans pour plus tard remplacer les montagnes par les gratte-ciel. Il a à son actif l’ascension de plus de soixante-dix gratte-ciel à travers le monde, parmi eux la célèbre tour Burj Khalifa (huit cent vingt-trois mètres) située à Dubaï, le bâtiment principal de l’université de Moscou et de nombreux bâtiments du quartier d’affaire parisien de La Défense.

А.Робер начинает восхождение на Есентай Тауэр | A.Robert est prêt à l'escalade © Photo Ogoulbibi Marias

Habitué à l’escalade de gratte-ciel à main nues et sans matériel d’assurage, l’ascension de l’édifice le plus grandiose d’Almaty, la tour Esentai, cent soixante-huit mètres de hauteur, ne fut pas l’épreuve la plus difficile qu’Alain ait eu à surmonter, mais durant cette soirée d’avril, de gros nuages s’étaient formés, la pluie menaçait de tomber et un vent violent venant des montagnes soufflait, si bien qu’Alain préféra ne pas prendre de risques et s’équipa de matériel d’assurage. Selon lui, dans de telles circonstances, il n’avait pas le droit à l’erreur.

Снимает публику на мобильник |Il prend le public en photo © Photo Ogoulbibi Marias

Bien avant l’ascension de la tour Esentai par l’alpiniste français, plusieurs dizaines de milliers d’habitants d’Almaty de tous les âges s’étaient rassemblés, accueillant Alain en véritable héros et c’est le sourire aux lèvres et avec des ventouses spéciales qu’il se lança lentement à la conquête de la tour almataise. Parfois, il arrêtait son ascension pour saluer de sa main le public abasourdi, ou pour boire de l’eau à sa bouteille.

Пьет воду | Il boit de l’eau © Photo Ogoulbibi Marias

Pendant qu’Alain escaladait le mur de verre lisse, Claude Peysson, resté au sol, réglait les cordes et le surveillait attentivement tout en étant capable de répondre calmement à mes questions :

Клод Пейсон, надежный напарник Алена во всех его восхождениях |Claude Peysson © Photo Ogoulbibi Marias

— Sur le site d’Alain, il est écrit que suite à un traumatisme, il était invalide à soixante-six pourcent et qu’il souffrait de vertige, comment, dans un tel état de santé, peut-il continuer ses activités d’escalade ?

— Alain prouve que le mental est plus fort que le physique…

— Votre ami a déjà la cinquantaine passée, ne pensez-vous pas tous les deux qu’à un tel âge, le corps est différent, moins jeune ?

— L’âge n’est rien, répond Claude en souriant, sans décrocher le regard des cordes, l’important c’est de s’entraîner régulièrement. Si bien sûr, on ne souffre d’aucune maladie, on peut continuer à s’entraîner et à être en forme jusqu’à cent ans. Je connais des personnes dans la vingtaine qui ne font pas de sport et qui se sentent encore moins en forme qu’une personne âgée… »

© Photo Ogoulbibi Marias

Il n’a fallu qu’un peu plus d’une heure à Alain pour escalader le gratte-ciel almatais. Pendant tout ce temps, le public ne bougea pas, de temps à autre les enfants crièrent « Bravo Alain ! »

Белый флаг © Photo Ogoulbibi Marias

Et lorsqu’il atteignit le sommet et agita un drapeau blanc presque invisible depuis le sol, les spectateurs lui firent une ovation…