Sarkoleaks
Des déclarations privées de l’ancien président français ont été enregistrées au dictaphone par son conseiller.
Il voulait être le président du peuple. A présent, nous en savons plus sur lui, que ce qu’il aurait voulu.
Au début du mois de mars, des informations compromettantes sur Nicolas Sarkozy et sur son entourage ont été diffusées par les médias de masse. Le site Internet Atlantico et le journal le Canard Enchaîné ont publié quatre enregistrements audio dans lesquels on pouvait entendre des conversations privées entre Nicolas
Sarkozy et ses conseillers de l’Etat-major. Dans certains de ces enregistrements notamment, on peut entendre l’ancien chef de l’Etat tenir des propos très peu flatteurs à l’égard de certains membres de son gouvernement de l’époque, ainsi que ses collègues parler les uns sur les autres. Parmi ces enregistrements se trouvent également des discussions concernant des remaniements du gouvernement. Le lecteur (ou plutôt l’auditeur) peut aussi comprendre, avec l’aide de ces enregistrements, que la présence de son épouse Carla Bruni-Sarkozy lors des décisions importantes ne convenait pas vraiment aux collègues de Sarkozy, et ses propos sur l’immobilier ou sur le business les irritaient puisqu’ils n’étaient pas à l’ordre du jour.
Ces « enregistrements au travail », probablement fait en cachette
Patrick Buisson enregistrait les conversations alors qu’il était le conseiller du président de la France. Buisson lui-même, affirme qu’il a réalisé ces enregistrements dans un but professionnel : il voulait être certain de l’exactitude des citations et des opinions pour pouvoir rédiger des communiqués. Qui plus est, selon lui, une partie de ces documents s’est retrouvée entre les mains de personnes avec lesquelles il n’était pas en bons termes.
Selon l’information de Geoffroy Lejeune, vice-rédacteur en chef de la publication Valeurs Actuelles, dans laquelle Patrick Buisson tient une rubrique, il s’agit d’une vengeance de la part du rédacteur en chef d’Atlantico.fr, Jean-Sébastien Fréjou, qui était ami avec Patrick Buisson dans le passé et avec lequel il s’est disputé. On dément cette information à la rédaction d’Atlantico.
Cependant, le site Atlantico a reçu confirmation de l’actuel conseiller de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin : ce ne sont pas des enregistrements de travail. D’autres personnes de l’entourage de l’ancien chef de l’Etat ont affirmé que Buisson avait la « manie » d’enregistrer toutes les rencontres auxquelles il participait, son dictaphone caché dans la poche.
Deux poursuites en justice minimum
La semaine dernière, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ont attaqué Patrick Buisson en justice pour « atteinte à l’intimité de la vie privée », et réclament à l’ancien conseiller une compensation financière pour dommages moraux s’élevant à 30000 euros. Selon les avocats, leurs clients « ne peuvent pas accepter le fait que ces remarques à caractère privé soient enregistrées et diffusées sans leur accord ». C’est pour cela que le site Atlantico.fr a retiré les publications, dont probablement la plus intéressante des quatre, qui portait le nom de « Nicolas, Carla, l’immobilier, leurs finances et leurs amours » , dans laquelle le couple parle tout à coup de ses biens immobiliers et de ses finances. La décision du tribunal sera rendue ce vendredi.
Le 10 mars, encore une personne de l’entourage de Sarkozy, Jean-Michel Goudard (son ex-conseiller en communication) a demandé à la justice d’ordonner le retrait des enregistrements publiés (on entend sa voix dans ces enregistrements) et d’interdire les médias de publier d’autres enregistrements que certains journalistes ont en leur possession. Il justifie cela par le fait que ces déclarations n’ont pas été réalisées de façon officielle et parce que cela constitue une intrusion dans sa vie privée. Le tribunal de Paris a décidé, mercredi dernier, de contraindre Atlantico.fr à effacer la voix de Goudard des enregistrements publiés, mais le site a fait appel , en argumentant que la décision de remplacer Claude Guéant par Xavier Musca au poste de secrétaire général de la présidence de la République française « présente un intérêt pour le public et contribue à l’évidence au débat démocratique puisqu’elle concerne le fonctionnement du pouvoir exécutif ».
Les téléphones de Sarkozy sur écoute
En parallèle avec l’affaire des enregistrements audio, au journal Le Monde, on a réussit à savoir que les téléphones de Nicolas Sarkozy et de ses deux anciens ministres de l’intérieur sont également sur écoute depuis septembre dernier dans le cadre de l’affaire du financement de la campagne électorale de 2007. Mais Sarkozy le savait déjà et le journal L’Opinion écrit : « Au téléphone, il avait pris l’habitude avec certains proches de glisser un message aux ‘grandes oreilles’ qui l’espionnaient : ‘Quand on sera revenu au pouvoir…’ ».
Ce scandale en soulève un autre, au sens où l’on apprend par les journalistes que Christiane Taubira était au courant que les téléphones de l’ancien président français étaient sur écoute, bien qu’elle ait assuré le contraire lors de sa conférence de presse du 12 mars
P.S.Le vendredi 14 mars, le tribunal de Paris a exigé d’Atlantico qu’il retire de son site les fichiers audio contenant les conversations de Nicolas Sarkozy et de Carla Bruni, enregistrées par Patrick Buisson.Ce dernier est également condamné à verser au couple Sarkozy-Bruni une compensation pour préjudice moral, s’élevant à 10000 euros.
Selon l’information de Basile Adler, avocat d’Atlantico, le site prévoit de faire appel à la décision du tribunal. L’avocat considère que « cette décision est en contradiction avec la jurisprudence de la Cour européenne sur le droit à l’information ».
Жаль, г-н Загребнов как всегда оторвался на бывшем президенте, но почтил лишь упоминанием откровенное враньё теперешнего «министра юстиции»...