Nous pensions avoir touché le fond lorsqu’on nous a frappé d’en bas
Manuel Valls a reçu un héritage problématique. Le déficit budgétaire, la dette de l’Etat qui bat tous les records, et un taux de chômage qui ne compte pas baisser.
Le 31 mars, l’INSEE a publié un rapport « Comptes nationaux des administrations publiques », aux données préalables selon le niveau du déficit budgétaire et de la dette nationale de la France. Les résultats sont décevants.
Les recettes fiscales sont plus bas que celles planifiées, le taux de chômage est élevé, et comme le bilan de la fin de l’année 2013, la dette d’Etat a atteint son maximum historique, soit 1925 milliards d’euro (93.5% du PIB). Aujourd’hui, la dette de l’Etat est pratiquement de 2 billions d’euro, ce qui signifie qu’elle augmente de 500 euros par minute.
Un peu d’histoire
En 1974, pour la première fois dans l’histoire de l’après-guerre, le budget d’Etat français est devenu déficitaire (plus de dépenses que de revenus). Il a été fauché par la « crise pétrolière » de 1973, quand subitement le prix du pétrole s’est envolé de 3 à 12 dollars pour un barrel, et ainsi le pays a importé plus 80% des ressources énergétiques. L’industrie et le secteur agricole ont brusquement été réduits. Est apparue la question de la garantie de l’indépendance du pays quant à l’importation de ressources énergétiques, et le développement accéléré de l’énergétique atomique a commencé, alors qu’on revenait à l’utilisation du charbon, on a porté une attention particulière à l’économie énergétique. La norme de température dans les logements est de 20 degrés, et les inspecteurs qui faisaient les rades dans les bureaux, les usines et les magasins, ont infligé des amendes là où la température excédait les paramètres établis. Toute la publicité qui appelait à la consommation d’énergie électrique est devenue interdite.
Mais tout de même, dans les années 1980 la dette d’Etat oscillait entre 20 et 30% du PIB, et en 1994 elle était même de 50% du PIB, et de 60% en 2002. Entre 2003 et 2007, la dette oscillait entre 63 et 65%, et après la crise de 2008 elle a décollé entre 68 et 80%, seulement en une année (2009). En 2012, la dette a passé la barre des 90%. Jusqu’en 1999, lorsqu’on a introduit en France l’euro, devise commune européenne, du côté de l’Etat il y avait encore un joueur : l’inflation, c’est-à-dire qu’une partie de la dette était dévalorisée.
A l’heure actuelle, la France paie une somme de l’ordre de 50 milliards d’euro à ses créanciers chaque année.
Le chômage
Aujourd’hui, le taux de chômage s’élève à 11.1%. Tu n’étonneras personne en France avec ce haut niveau de chômage, il y a eu bien pire : de 1993 à 1998, le niveau de chômage était plus élevé que 11.1%, avec des pics de 11.7% en 1994 et 11.6% en 1996.
Que faire ?
Manuel Valls est un partisan de longue date au passage aux 40 heures de travail hebdomadaires. Un tel passage permettrait d’augmenter le volume de la production, des travaux et des services de 10 à 12%, pratiquement sans dépenses supplémentaires de la part des entreprises. L’Etat doit gagner, les revenus reçus iront à l’augmentation du PIB, que l’on attend depuis si longtemps. En outre, pour les entreprises, une petite augmentation des salaires des employés est plus agréable que des dépenses pour la création de nouveaux emplois.
Travailler plus pour pratiquement le même salaire : cela ne plaira pas aux employés. Et encore moins aux chômeurs, puisqu’on ne créera pas d’emplois pour eux.
Pour commencer à créer de nouveaux emplois, il faut un signal du secteur privé, qui s’exprimerait par une croissance économique d’au moins 1%, mais même dans les plans la croissance est plus basse.
Il y a aussi le « pacte de solidarité » de François Hollande, qui promet l’augmentation du pouvoir d’achat et la réduction des charges fiscales pour les plus pauvres entre 2014 et 2017. La présidente du FMI, Christine Lagarde, a déclaré les dommages d’une inflation basse dans la zone euro, qui ralentit la croissance économique. Elle a appelé la BCE à intensifier la politique d’assouplissement quantitatif. Théoriquement, la politique d’assouplissement quantitatif consiste en un changement de la BCE de l’actuel taux interbancaire et de l’achat d’actifs financiers : ainsi l’argent sert à l’économie. L’inflation et la dévaluation de la monnaie sont des risques d’une telle politique monétaire, elle aide tous les débiteurs de cette devise, puisque cela diminue leurs dettes.
Ce que sera en pratique, nous verrons.
К статье, пожалуй слишком краткой для такой обширной темы, следовало бы добавить хотя бы два замечания:
1) Государственный долг ВСЕХ западноевропейских стран рос с 1974 примерно в одинаковых темпах, в Германии тоже, только Греция вдруг рванулась вперед, что и спровоцировало финансовую панику по поводу задолженности Европы.
2) Если ««пакт солидарности» (Pacte de solidarité) Франсуа Олланда обещает повысить покупательную способность» — то почему, спрашивается, профсоюзы отказываются его подписывать? Потому что он резко понижает налогобложение предприятий, которое считается одним из самых высоких или вообще самым высоким в Европе.