«Синяя волна» муниципальных выборов смыла правительство Эйро
La « vague bleue » des élections municipales a emporté le gouvernement Ayrault
Le nouveau premier ministre français, Manuel Valls, est à la tête du « gouvernement français de lutte » contre la crise.
On avait prédit la défaite des socialistes, et dimanche dernier, elle a eu lieu. Selon les résultats des élections municipales, le parti de François Hollande a perdu les mairies de plus de 155 villes de plus de 9000 habitants.
Les socialistes ont perdu dans des villes traditionnellement importantes pour eux : à Reims, à Saint-Etienne, à Amiens, à Tours, à Caen, mais aussi à Limoges (ville où le parti socialiste était au pouvoir depuis 1912). A Toulouse, quatrième ville de France, le maire socialiste Pierre Cohen a perdu les élections face à Jean-Luc Moudenc, de l’UMP, qui a reçu 47.94% des voix.
Les socialistes ont tout de même réussi à racquitter Avignon, et à conserver Lyon et Paris (première et troisième villes de France). Dans la capitale française, c’est la socialiste Anne Hidalgo qui a remporté la victoire, soutenue par Bertrand Delanoë, l’un de ses collègues du parti qui s’est démis de ses fonctions de maire de Paris.
« La vague bleue » a recouvert la France
Toutefois le Paris « rose » (peint sur les cartes interactives des élections municipales à la couleur du parti socialiste) est entouré par des « banlieues bleues » — couleur traditionnelle de la droite. Par exemple, en Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus pauvres de France, la droite a récupéré le contrôle des mairies d’Aulnay-Sous-Bois et de Saint-Ouen.
Le président du parti de l’UMP, Jean-François Copé, a félicité ses collègues pour l’arrivée de cette « vague bleue » en France.
Cela vaut la peine de noter qu’il y a, pour les membres du parti de Nicolas Sarkozy, prétexte à se réjouir. Si aux élections municipales de 2008, l’UMP avait perdu 120 villes, grâce à ces élections, le parti a non seulement su consolider ses positions, mais aussi remporter de nouvelles victoires.
Copé, il est vrai, n’a pas dit un mot sur la victoire destructrice du Front national. Dimanche, le parti de Marine Le Pen a remporté les mairies de 11 villes, ainsi que le secteur Nord de Marseille.
Hollande et Ayrault se sont fatigués l’un de l’autre
Les rumeurs sur la démission du premier ministre Jean-Marc Ayrault, répandues déjà depuis février par les médias, se sont confirmées. On dit que le président français et son premier ministre se sont fatigués l’un de l’autre, sans trouver de terrain d’entente depuis longtemps. D’où l’inefficacité du travail du gouvernement.
Dimanche, Ayrault a reconnu que la défaite des socialistes aux élections municipales était de sa faute. Mais il a également parlé de « responsabilité collective ».
« Je pense que nous n’avons pas assez expliqué que l’action de redressement engagée depuis 2012 était essentielle pour notre pays », a-t-il déclaré dimanche soir pour se justifier, en ajoutant que « la situation de nos finances publiques, de nos entreprises, y compris de notre industrie, est défavorable et exige des efforts considérables, qui peuvent mettre la France sous le diktat des marchés financiers ».
C’est paradoxalement qu’Ayrault s’est mis à parler de la conjoncture. Jusqu’ici, on considérait que ses « travaux » étaient la lutte contre le chômage, la loi sur la famille et la réforme fiscale.
Manuel Valls, ou le « gouvernement de lutte »
A présent, il ne reste plus aucune trace d’Ayrault sur le portail du gouvernement français. Une photo de Manuel Valls orne la page principale du site, puisque François Hollande l’a nommé premier ministre le 31 mars.
« Ce sera un gouvernement de lutte » a d’emblée annoncé le président français lors de son allocution du 31 mars. Hollande a donné trois tâches à Valls : donner une nouvelle impulsion à l’économie française ; améliorer le bien-être de la population ; et convaincre l’Union Européenne qu’avec l’amélioration de la situation économique en France, l’Europe trouvera un nouveau vecteur de développement. La dernière tâche est sans doute un appel voilé lancé aux opposants politiques au seuil des élections européennes qui auront lieu fin mai.
Ont déjà réagi à la nomination du nouveau premier ministre les « Verts » français (le parti EELV). La ministre du logement, Cécile Duflot, n’ayant jamais caché son hostilité envers Valls, a déclaré lundi dernier que ni elle, ni le ministre délégué au Développement, Pascal Canfin, n’entreront dans le nouveau gouvernement. Mardi, après une journée entière de discussions, le parti EELV a décidé de refuser de participer à la répartition des portefeuilles ministériels.
D’ailleurs, cela ne devrait pas troubler le premier ministre. Connu pour son rationalisme, son caractère volontaire et sa droiture, Manuel Valls a fait savoir que le nouveau gouvernement sera considérablement plus compact que le précédent.
P.S. Le nouveau gouvernement : 16 ministres, 8 femmes, 2 nouvelles nominations
48 heures après sa nomination, Manuel Valls a décidé avec François Hollande la composition du nouveau gouvernement français
Deux nouveaux arrivants rejoignent la nouvelle équipe ministérielle. Il s’agit de l'ex-compagne de François Hollande, Ségolène Royal, et d’un ami proche du président, François Rebsamen. Ils occuperont respectivement les postes du ministre de l’Environnement et du ministre du Travail.
Parmi ceux qui gardent leur postes au gouvernement, il y a notamment Laurent Fabius (ministre des Affaires étrangères), Christiane Taubira (ministre de la Justice), Jean- Yves Le Drian (ministre de la Défense), Aurélie Filippeti (ministre de la Culture), Stéphane Le Foll (ministre de l'Agriculture) et Najat Vallaud – Belkacem (ministre des Droits des femmes).
La composition du nouveau gouvernement a déjà provoqué des remarques sceptiques non seulement de la part des parlementaires de l'opposition, mais aussi de la part des écologistes et des députés d'extrême gauche, qui ont menacé de boycotter le vote de confiance au gouvernement. « Ils ont changé le bocal en laissant les mêmes cornichons », a réagi à la nomination du nouveau gouvernement Jean-Christophe Lagarde, vice-président de l'Assemblée nationale, membre du parti UDI.