De Maryino à Ainay-le-Vieil
Alors que les politiciens essayent de parler de sanctions, les russes et les français continuent d’être amis et collaborent dans le domaine des chemins de fer ou dans le domaine des arts.
C’est justement de ce dernier point dont nous allons parler ou, plutôt, sur la décoration architecturale des jardins que le paysagiste français Le Nôtre a élevé au rang de grand art (au cours de l’année 2013, la France a célébré son quatre centième anniversaire).
La Russie a déjà suivi attentivement les tendances de la mode européenne au temps de Pierre et encore plus au temps de Catherine. Tsars et magnats ne lésinaient pas sur les moyens pour décorer leurs jardins. Il faut dire qu’aujourd’hui encore, ils ne lésinent pas sur les moyens. Le festival international « Jardins impériaux de Russie » a été créé à Saint-Pétersbourg en 2008 et il s’est étendu à d’autres villes de Russie les années suivantes.
Il y a quelques années dans ce festival se sont rencontrées Galina Grégorievna Stépanova – propriétaire de Maryino, ancien fief des Stroganov-Golitsyne près de Saint-Pétersbourg – et Marie-Sol de La Tour d’Auvergne – vice-présidente de la Fondation des Parcs et des Jardins de France. Marie-Sol est la descendante de deux illustres familles : la famille De Bigny (le ministre des transports de Louis XII) et la famille Colbert (le puissant ministre des finances de Louis XIV). Sa propriété d’Ainay-le-Vieil est étendue sur deux hectares dans la province historique du Berry, dans le centre de la France.
La rencontre de ces deux passionnées de nature et sa fructueuse continuation a été possible grâce au président de l’association française « Cultures croisées », un peintre de l’école pétersbourgeoise Anna Filimonova. Ce n’est pas la première fois qu’Anna organise « Les jours paysagers» qui est un séminaire pour la restauration des parcs historiques et la création de jardins attenants. De son coté Galina Stépanova choisit de jeunes talents pétersbourgeois qui viennent reprendre chez Madame de La Tour d’Auvergne les peintures et acquérir de l’expérience.
Et il y a de quoi regarder dans le château médiéval appartenant à cette famille depuis 1467. Au temps encore féodal, les forteresses ont été entourées par les fossés remplis d’eau. Plus tard, dans les années plus tranquilles, on y perçait les canaux et les premiers jardins étaient dits « d’eau » car ils étaient couverts par de gracieux réservoirs de formes régulières. La mode de ces jardins a envahi petit à petit toute la France.
L’aménagement du parc d’Ainay-le-Vieil se rapporte à une époque lointaine. Là où la vie s’écoulait différemment. La roseraie plantée avec d’anciennes roses qui ont été cultivées jusqu’en 1914. A la différence des plantes contemporaines, c’est un régal pour les yeux une fois par an, donnant un extraordinaire parfum.
En vous promenant dans les jardins d’Ainay-le-Vieil, vous communiez avec l’inconnue de la science sans vous en apercevoir. Par exemple, avec la chartreuse – pas la liqueur – mais l’enfilade des constructions architecturales répandu au XIIème siècle et disparu des paysages des jardins durant notre millénaire. La chaîne de chambres séparée par des murs de 4 mètres à ciel ouvert crée un microclimat particulier à l’intérieur de chacune d’entre elles. Le résultat, c’est que les fruits mûrissent mieux et non en même temps mais à différentes périodes. Marie-Sol se souvient de son enfance quand les vignes mûrissant dans les chartreuses se rassemblaient soigneusement, se mêlant dans les locaux froids du château et, là-bas, on se retrouvait alors à noël sans réfrigérateur.
Les parterres de buis brodés méritent une attention particulière. Il s’agit de l’art de la plantation d’un petit buisson composé de ramages. Jugez-en par vous-mêmes.
Voilà encore un pavillon de méditation.
Marie-Sol de La Tour d’Auvergne est une dame remarquable non seulement de par ses origines mais aussi de par son engagement social et public. Co-fondatrice de la fondation américaine puis de l’association « French Heritage Society », elle a pris le poste de la direction dans le conseil d’administration durant 26 ans dont elle a été présidente durant 16 ans. Le but principal de la fondation est la recherche de moyens en France pour préserver le riche patrimoine historique et culturel du pays. Et c’est sans aucun doute une expérience inestimable qu’elle peut partager avec les Russes.
Мари-Соль помогала советами при создании ассоциации «Исторические сады России», в рядах которой сейчас 12 участников. При поддержке Institut Français и при участии , этим летом в московском парке «Музеон» прошла выставка фотографий больших садов Франции. Экспозиция затем переехала в Воронеж на фестиваль «Воронеж-Город-Сад».
Marie-Sol a commencé à travailler avec la Russie en 2010, l’année croisée franco-russe. D’abord, il y a eu une exposition à Saint-Pétersbourg « Les jardins français sur les rives de la Neva ». Ensuite, il y a eu une conférence « L’impact de Versailles à Saint-Pétersbourg ». Sa participation dans le jury au festival moscovite « Les jardins impériaux ». Elle a donné des bourses d’étude aux jardiniers débutants afin qu’ils puissent acquérir de l’expérience dans la restauration de jardins historiques chez elle, à Ainay-le-Vieil mais aussi de découvrir l’art du paysagisme dans les châteaux de la Loire : Ambroise, Villandry, Chaumont. Les jeunes spécialistes de Yasnaya Polyana et de Rostov-le-Grand ont déjà reçu ses bourses.
Marie-Sol a aidé par ses conseils la fondation de l’association « Les jardins historiques de la Russie » qui comptent à présent 12 participants dans ses rangs. Avec le soutien de l’Institut français et avec la participation de Marie-Sol de La Tour d’Auvergne, il y a eu une exposition de photos des plus grands jardins de France dans le parc de Moscou « Mouzeon » cet été. L’exposition est allée après à Voronej, au festival « Voronej-ville-jardin ».
Et au cours de l’automne, les pétersbourgeois, guidés par Galina Stépanova ont visité la France. Du 25 septembre au 15 novembre 2015, la galerie de Stépanova « Les peintres pétersbourgeois » retransmet l’exposition dans les jardins de Villandry. Y participent les vainqueurs du concours 2014 de Maryino — Aleksandra Iagodkina, Julia Kostocova, Tamara Kamaieva et Azat Galimov. Marie-Sol les a invité aussi chez elle afin d’immortaliser sur des toiles le mode de vie traditionnel de la province française qu’elle a soigneusement conservé.
«Je suis plongée dans la Russie et amoureuse d’elle, des bulbes de ses églises, des villes de l’Anneau d’or, dit Marie-Sol de La Tour d’Auvergne, Et je vais par mes petits moyens promouvoir La Russie en France, et la France en Russie».
Ainay-le-vieil est ouvert aux visiteurs. Toutes les informations sont sur le site http://chateau-ainaylevieil.fr
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