Затопление фондов BnF: профсоюз против администрации
La Bibliothèque nationale de France ( BNF) située dans le XIIIe arrondissement de Paris a souffert en ce début d'année d'une fuite d'eau. C'est la cinquième «inondation» dans les dix dernières années.
Comme indiqué sur le site officiel de la bibliothèque, trois collections ont été endommagées dans le département Littérature et Art. On compte au total 180 collections. Selon l'administration, environ 12.000 des deux millions de volumes présents dans ce département ont subi des dégâts divers. Les employés affirment que les publications sur papier glacé (ce qui est maintenant la norme pour les catalogues d'expositions et les livres illustrés sur l'art) ne peuvent pratiquement pas être restaurées : sous l'action de l'eau, les pages se sont fermement collées, et le séchage n'aidera en rien les in-folios.
Cependant, l'administration a tenté de rassurer les lecteurs inquiets : la restauration (dans les cas où elle est possible) ne sera nécessaire que pour un millier de volumes. Il s'agira principalement de renouveler les reliures éclatées sur les livres qui ont gonflés à cause de l'eau. Les tomes qui ne peuvent pas être séchés naturellement, ont été envoyés à des chambres froides spéciales, où ils pourront sécher sous l'influence des basses températures et du vide.
La plupart des livres touchés ont été publiés après 1850, les spécimens plus anciens n'ayant pas été affectés par l'accident, tout comme une collection de livres rares située pas loin. Des soupirs de soulagement se font entendre de la part du personnel de la bibliothèque : si l'eau avait atteint cette collection, c'est la culture mondiale qui aurait été victime d'une terrible perte.
Dieu merci, la bibliothèque n'a pas souffert de pertes irréparables, mais des questions demeurent. L'administration ne cache pas le fait qu'à partir de 2001, le budget d'amélioration et d'entretien des systèmes d'approvisionnement en eau de la bibliothèque a été d'environ 3,4 millions d'euros. Le nouveau crédit du ministère de la Culture reçu fin 2013 sera surement aussi utilisé dans ce sens.
La question de l'assurance des biens de la plus grande bibliothèque de France reste également ouverte. Apparemment, la BNF, étant une institution publique, n'a pas assuré ses biens, de sorte que le ministère de la Culture sera obligé de couvrir en plus les dommages de l'incident.
L'organisation FSU (Fédération Syndicale Unitaire) indique qu'en 2007, une commission spéciale a constaté des défauts dans le système d'approvisionnement en eau du bâtiment géant de la Bibliothèque Nationale, mais l'administration n'a pas suivi les recommandations reçues.
Le représentant de la section de la FSU à la BNF Sébastian Le Chevre s'est indigné que l'argent dépensé sur les arbres exotiques entourant les salles de lecture (selon les plans de l’architecte, un bois a été planté au centre du bâtiment, entouré de parois en verre), aurait bien mieux servi l'amélioration des canalisations. «Le bâtiment est vieux de 20 ans, ce n'est pas non plus un château médiéval» — s'afflige-t-il. Cette même organisation affirme que la rupture des tuyaux a touché d'une façon ou d'une autre quelques 35 000 volumes (soit quasiment le triple du nombre officiel).
Le personnel de la bibliothèque craignent ouvertement une répétition de cet incident peu agréable, tandis que le syndicat lutte farouchement pour leurs droits (les collections poussiéreuses de la bibliothèque n'est déjà pas l'endroit le plus sain pour la santé, et la possibilité d’infection des folios par un champignon résistant le rend tout simplement dangereux).
Beaucoup d'entre eux sont retournés travailler dès dimanche, le jour de l'accident, ont du tout faire pour sauver le plus d'ouvrages possibles des locaux inondés, alors que les ascenseurs et monte-charges étaient évidemment coupés du réseau électrique.
Par ailleurs, le malheureux bâtiment du XIIIe arrondissement a déjà été la cible d'attaques: les tours de verre aux coins du stylobate ont été prévus pour stocker les livres, et la bibliothèque elle-même a été conçu en conformité avec les dernières technologies et techniques de stockage . Mais personne n'a alors pensé au fait que la lumière du soleil est particulièrement nocive pour le papier, et les parois de verre des tours ont dues être spécialement recouvertes de bois. Dernière ingérence en date dans la construction du bâtiment : l'entrée unique partagée par la bibliothèque et le cinéma voisin est tombée sous le feu des critiques. En lien avec le récent accident, la FSU n'a pas manqué de rappeler que la tâche principale de la bibliothèque, c'est la conservation des livres, et qu'une nouvelle entrée unique pour la bibliothèque et le cinéma, c'est une excellente idée, mais à condition que la BNF reste en sécurité. Et c'est justement ce qui suscite de plus en plus de doutes
En résumé, l'administration de la bibliothèque annonce des chiffres enthousiastes, essayant de paraître dans la meilleure lumière, alors que la FSU ne partage pas son optimisme. La bibliothèque a repris un fonctionnement et une activité normale, une partie des livres affectés est déjà disponible pour les lecteurs, mais les différends au sein de la BNF ne cessent de se faire entendre.
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Хорошая статья, спасибо Анна. Кроме таких вот потопов средней руки, все книги в этом образчике воинствующего модерна постоянно находятся под целым взводом других опасностей.
Работники Библиотеки называют ее \"самой страшной сказкой Перро\" — поскольку архитектор — Перро — прямой потомок автора \"Красной шапочки\" и \"Синей бороды\"