vendredi, 26 avril 2024
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Sous le ciel bleu de Joan Miro
Dans la rétrospective au Grand Palais dédiée au grand maître catalan Joan Miró (1893—1983), près de 150 œuvres essentielles sont réunies afin de donner à cet œuvre unique et majeur toute la place qui lui revient dans la modernité.
Dans une scénographie, créée tout spécialement pour les espaces du Grand Palais et rappelant l’univers
méditerranéen de Miró, des œuvres majeures (peintures et dessins, céramiques et sculptures, livres illustrés)
se côtoient afin de mettre en lumière cet itinéraire marqué de renouvellements incessants.
[v=lGJukGpZ4dY]
Ni abstrait ni figuratif, riche de multiples inventions, c’est
dans un parcours poétique que l’on découvre le langage résolument neuf que n’a eu de cesse de développer
Miró.
Son art prend ses sources dans la vitalité du quotidien pour s’épanouir dans un monde jusqu’alors
méconnu où les rêves du créateur occupent une place privilégiée.
« Il me faut un point de départ,
explique
Miró,
ne serait-ce qu’un grain de poussière ou un éclat de lumière. Cette forme me procure une série de
choses, une chose faisant naître une autre chose. Ainsi un bout de fil peut-il me déclencher un monde. »
Miró transforme le monde avec une apparente simplicité de moyens, qu’il s’agisse d’un signe,
d’une trace de doigt ou de celle de l’eau sur le papier, d’un trait apparemment fragile sur la toile,
d’un trait sur la terre qu’il marie avec le feu, d’un objet insignifiant assemblé à un autre objet.
Il fait surgir de ces rapprochements étonnants et de ces mariages insolites un univers constellés de
métamorphoses poétiques qui vient réenchanter notre monde.
« Pour moi, avoue Miró, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème ».
Les dernières salles sont consacrées aux vingt-cinq dernières années de la création du peintre. Dans son
grand atelier de Palma de Majorque construit par son ami l’architecte Josep Lluis Sert, Miró peint des œuvres
de plus grands formats qui donnent une ampleur nouvelle à un geste toujours aussi méticuleusement précis.
Le vide s’empare d’une grande partie des toiles longuement méditées. Miró déploie une énergie nouvelle
avec des signes et des formes mettant en évidence une création toujours en éveil. De grandes sculptures en
bronze, parfois peintes, disent, aussi à cette époque, la juxtaposition heureuse entre le réel et l’irréel. Dans
cette œuvre ultime où le noir surgit souvent avec une force nouvelle, le tragique frôle toujours l’espoir. Ainsi
Miró investit-il l’univers pictural et sculptural avec une acuité attisée par le temps qui passe.
Grand Palais «Miro». Jusqu'au 4 février 2019.
Toute information: https://www.grandpalais.fr/fr
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