Une chanteuse de Russie a remporté le concours d’opéra à Paris
Ce 19 novembre dans la salle Gaveau à Paris s’est tenue la finale de la troisième édition du concours annuel de chant d’opéra « Paris Opera Awards ». Cette année, le concours a été organisé en hommage à la célèbre chanteuse australienne d’opéra, Joan Sutherland. Le président du jury – constitué principalement de représentants des plus grandes maisons d’opéra de France – était justement le pianiste et chef d’orchestre Richard Bonynge, mari de la défunte soprano.
Le chant d’opéra est un domaine dans lequel « le pays ne fait pas honte » et l’homme russe à l’étranger est souvent contraint de s’excuser à la fois pour Poutine, Depardieu, l’hiver froid, les imbéciles et les routes mais quand il s’agit d’opéra, il peut regarder son interlocuteur avec une fierté mal dissimulée et excusable. Effectivement, l’école d’opéra russe continue avec une régularité enviable de créer des étoiles pour la scène mondiale, alors que la supériorité numérique, semble-t-il, soit du côté de la moitié faible de l’humanité.
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Ainsi, cette année, seulement deux « de nos » chanteuses ont remporté des prix au concours d’opéra à Paris. Le premier prix, mais aussi le prix du Public est revenu à Daria Terekhova, la soprano, soliste du théâtre académique musical « Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko » de Moscou. On ne peut pas dire que ce théâtre peut être mis sur le même rang que le Mariinsky ou le Bolchoï, mais par un heureux concours de circonstances, et aussi, probablement, grâce aux efforts de la direction, cette scène s’est imposée de plus en plus ces dernières années. Il suffit de remarquer que Sergueï Polounine, sans aucun doute un des danseurs contemporains les plus brillants, s’y est produit dans la troupe de ballet. Mais ne nous éloignons pas de l’opéra.
En Russie, Daria Terekhova est devenue célèbre principalement en participant à l’émission de télévision « Bolchaïa opéra ». Elle a également participé à plusieurs concours internationaux, où elle fut toujours lauréate, et maintenant elle n’a pas seulement subjugué le jury sévère de « Paris Opera Awards », mais à en juger d’après le vote des spectateurs, aussi le public parisien.
Le deuxième prix du concours d’opéra est allé à la chanteuse géorgienne, Marina Nachkebia. Diplômée du conservatoire de Moscou, ayant étudié chez Zourab Sotkilava, participante active et surtout lauréate de plusieurs concours internationaux, elle possède un talent dramatique incontestable et un talent puissant de soprano. Léonie Renaud, une soprano de Suède occupe la troisième place. Elle a conquis le jury par sa virtuosité technique en accomplissant les airs d’opéra les plus difficiles.
Le piédestal des chanteurs masculins se répartit de la manière suivante : le premier prix est revenu au baryton-basse Pietro Di Bianco, le deuxième au baryton-basse chinois Xiaohan Zhai, et le troisième au baryton australien Sam Roberts-Smith. Je dois dire que les chanteurs chinois furent une agréable découverte. La beauté du timbre, l’art, la technique d’exécution, tout porte à croire que bientôt les chanteurs d’opéra compteront parmi les formations prestigieuses non seulement celles d’Italie et de France mais aussi celles de Chine.
Bien que « Paris Opera Awards » n’ a pas eu beaucoup de publicité, la salle était presque totalement remplie. Il y avait autant d’amateurs de musique que de musiciens professionnels. L’un est venu par curiosité, un autre est venu par intérêt professionnel, un autre encore pour encourager les compatriotes. De vives discussions pendant l’entracte, un public plurilingue, l’esprit de compétition et un amour partagé de l’art – cette atmosphère suffit pour désirer revenir dans la salle Gaveau l’année prochaine. En effet, il est parfois plus intéressant de ne pas regarder les maîtres mais de voir la façon dont ils le deviennent.
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