Remise des prix à Honfleur
На 21-м фестивале российского кино в Онфлёре было показано более 30 картин: новые российские фильмы, классика СССР, мультфильмы и документальные картины.
Pendant Le 21ème festival du film russe à Honfleur le public a pu voir plus de 30 films russes parmi eux des films des dernières années, des classiques soviétiques, des dessins animés ainsi que des documentaires.
Первая премия фестиваля присуждена фильму Александра Велединского «Географ глобус пропил».
Специальный приз публики «Приз зрительских симпатий» : картине «Стыд» Юсупа Разыкова.
Le premier prix du festival a été attribué à « La géographe a bu son globe » de Alexandre Vélédinski.
Youssoup Razykov, réalisateur de «La honte» a gagné le prix du public.
Премия за лучший дебют: ушла к Дмитрию Тюрину за фильм «Жажда», за лучший сценарий — писателю Андрею Геласимову, по одноименной повести которого поставлена картина.
Le prix « Début » a été remis à Dmitri Tiourine pour le film « La soif ». Et pour le meilleur scénario à l'écrivain, auteur du roman « La soif » d'où est tiré le film éponyme.
Лучшая мужская роль: актёрам «Жажды» Михаилу Грубову и Роману Курцыну.
Премия за лучшую женскую роль : Елене Лядовой за роль в фильме «Географ глобус пропил».
На 21-м фестивале российского кино в Онфлёре в рамках программы «Дебют» показали первый полнометражный фильм Таисии Игуменцевой, одной из восходящих звёзд российского кино.
Le prix pour le meilleur rôle masculin revient à deux acteurs du film « La soif » Mikhaïl Grubov et Roman Kourtsyn.
Enfin Elena Liadova a reçu le prix de la meilleure interprétation féminine.
Le 21ème festival du film russe à Honfleur a présenté entre autres «Corps et biens» de Taïssia Igoumentseva (24 ans), l'une des plus brillantes étoiles montantes du cinéma russe.
В 2012 году в Канне в программе «Cinéfondation» и короткометражных фильмов участвовала её выпускная работа во ВГИКе (курс Алексея Учителя) «Дорога на...»
Среди 15 студенческих работ, выбранных из 1700 кандидатов 320 киношкол, «Дорога на...» получила первое место. Такое решение приняло жюри, возглавляемое Жан-Пьером Дарденном. И Таисия Игуменцева стала первым российским кинорежиссёром, получившим первое место на конкурсе студенческих работ на каннском кинофестивале.
В том же году в Сочи, на фестивале «Кинотавр», в конкурсе «короткий метр» молодой режиссер получила диплом лауреата фестиваля «за авторскую смелость и нонконформизм» и специальный приз «Future Shorts».
Ее первая полнометражная картина «Отдать концы» (2013 г.) рассказывает о крохотной деревеньке, жители которой, узнав о наступающем конце мира, изменились до неузнаваемости либо элементарно сошли с ума. Фильм иллюстрирует апокалипсис души, стихию внутреннюю, не природную. Узнав по слухам о конце света, люди замирают, как околдованные в сказках.
Нет больше времени для лицемерия, для лжи, нет желания скрываться под масками. Внезапно они начинают жить быстрее и сильнее, наступает неожиданное возрождение. Деревенские нетрезвы не от вина — от радости, страха, волнения, от возбуждения. Каждый будто кричит соседу: «Пей до дна!» и вдруг понимает, что собственная жизнь — сумасшествие, бред, а совсем не настоящая жизнь.
«Что делать?» Вопрос, часто повторяемый и в русской литературе (роман Чернышевского), и в политике (статья Ленина), и вот теперь в этом фильме, где режиссер задает себе и зрителю эту вечную тему, на сей раз о современной России. Ответ оказывается до боли знакомым — надо дело делать...
Жители этой глубоко провинциальной деревушки персонажи сплошь знакомые. Они пришли из романов Платонова («Эфирный тракт», «Котлован», «Чевенгур»...) и «Мёртвых душ» Гоголя. Герои без масок больше не скрываются ни от сельчан, ни от зрителя. Как это часто случается в России, бескрайняя сердечная откровенность ведет к стихийности... Но, странным образом, обнажая свои слабости, люди становятся гораздо сильнее. И испытывают несравнимое удовольствие, и наслаждаются океаном чувств, безграничной дружбой, бесконечной любовью.
Таисия Игуменцева настаивает, что ее фильм не притча, а только сказка, что не следует искать в нем религиозного начала, но прочувствовать всю силу жизни, в которой смех со слезами смешивается...
«Отдать концы» отсылает к фильмам Эмира Кустурицы, и название одного из них, «Жизнь — чудо», прекрасно иллюстрирует идеи Игуменцевой.
24-летний режиссер уже трудится над новым проектом. В сотрудничестве с Юлианой Кошкиной они готовят сценарий к новому фильму «Бой», описывающему мир культуристов.
Фото автораAu festival de Cannes en 2012, dans le cadre de la «Cinéfondation» et des courts métrages, son film de fin d'études cinématographiques au VGIK (l'école d'Etat du cinéma russe, à Moscou) a été en lice. Elève du grand réalisateur Alexeï Outchitel, Taïssia Igoumentseva a présenté un court-métrage intitulé «En chemin...» («Дорогоа на...») figurant dans la sélection de 15 films de travaux d'étudiants, choisis parmi 1700 candidatures provenant de 320 écoles de cinéma du monde entier.
Le jury de la «Cinéfondation» et des courts métrages, présidé par Jean-Pierre Dardenne et composé d'Arsinée Khanjian, de Karim Aïnouz, d'Emmanuel Carrère et de Yu Lik-Waï, a décerné le premier prix au film «En chemin...», que Taïssia Igoumentseva « avait réalisé en2011.
Lauréate de ce prix prestigieux, Taïssia Igoumentseva s'est aussitôt mise au travail, avec la scénariste de son court métrage: Alexandra Golovina, pour réaliser un long métrage, intitulé: „Corps et biens“ („Отдать концы“). Elle a obtenu le soutien du ministère de la culture de Russie, qui a entièrement financé ce film, selon la moi stipulant que tout lauréat du prix de court métrage aura son long métrage entièrement financé par l'Etat.
„Corps et biens“ est une comédie, qui a été présentée au festival de Cannes en 2013, presque en catimini, dans le cadre de la „séance spéciale“. Ce film, qui a donc été réalisé en moins d'un an — c'est le temps normal, selon Taïssia Igoumentseva, pour réaliser un film; en tout cas, le ministère de la culture de Russie finance les projets à condition qu'ils soient réalisés en un an maximum — a suscité un grand enthousiasme. Diffusé en France, sorti dans les salles en septembre 2013, il a connu un certain succès et révélé une réalisatrice de talent.
Le thème du film est l'annonce de l'apocalypse à des gens de la „Russie profonde“ et la métamorphose provoquée par cette annonce, dans les comportements, les sentiments, les passions.
„L'apocalypse“ de l'apôtre Jean vient immédiatement à l'esprit, ainsi que la Bible, et les paraboles du Nouveau Testament. Les références bibliques ne manquent pas, certes, mais la réalisatrice présente son film comme un» conte", un «conte naïf», une «fabula». En effet, elle ne veut pas être enfermée dans la thématique biblique et tient à désigner ses
maîtres: la référence à Gogol saute aux yeux («Les âmes mortes», «Les contes du hameau près de Dikanka»), ainsi que celle à Platonov («Tchevengour», «La mer de jouvence») et les allusions ou les clins d'œil à Emir Kusturica sont évidents: «Le temps des gitans», «Chat noir chat blanc», «Underground», «La vie est un miracle»...
D'aucuns se sont même aventurés à qualifier Taïssia Igoumentseva d'épigone, voire même d'avatar de Kusturica, lui reprochant de faire sa «Kusturica femelle», ses films étant du «sous Kusturica»... Mal leur en a pris, car la donzelle a la langue bien pendue et la répartie cinglante. Son film connaît un grand succès, et dans les salles, et dans les festivals. Il a enchanté le public du festival du cinéma russe à Londres, début novembre 2013, ainsi que le public de la 11ème semaine du cinéma russe à Paris.
Plonger des personnages dans les conditions extrêmes de la mise au pied du mur, soit la mise en face de l'échéance de la fin du monde: c'est une hypothèse et un cadre d'observation intéressants. Cela permet d'observer les changements, souvent abrupts, radicaux, opérés chez ces personnages. «Que faire?»: telle était l'interrogation de l'écrivain du XIXème siècle Tchernychevski, telle était l'interrogation de Vladimir Ilitch Oulianov (Lénine), après l'échec de la première révolution socialiste en Russie (en 1905).
«Que faire?» se demande, et nous demande, Taïssia Igoumentseva, dans la Russie actuelle? Ses personnages sont placés face à la mort, donc face à la vérité, à laquelle nous serions tentés de mettre une majuscule. En russe, il existe deux termes pour la vérité: «Pravda» et «Istina»... Et une expression: «Istinnaïa pravda»... indiquant la justice d'ordre spirituel, et non pas la vérité qui s'accommode des compromissions et des hypocrisies quotidiennes. Lorsqu'un Russe évoque la «Vérité» c'est de l'ordre spirituel.
Autant dire que «Corps et bien», tout en étant une comédie, est très différente de la comédie si célèbre intitulée «La vérité si je mens». Le film a été tourné dans le village de Kelkovo et présente des personnages qui semblent pittoresques, bizarres, bouffonnes, voire surréalistes, aux yeux des Occidentaux. Une partie du public occidental se défend contre cela en s'exclamant que c'est «too much»... mais le «trop» pour un occidental et si souvent un «pas assez» pour un russe ou un slave, qu'il vaut mieux ne pas tenir compte des critiques trop cartésiennes. Lorsqu'un français dit à un russe qu'il exagère, celui-ci lui répond généralement qu'il a élagué, qu'il n'a pas tout dit... Car l'extravagance, le
nomadisme spirituel créatif, observé chez les maniaco-dépressifs lors de leurs périodes de crises d'exaltation, est l'état «normal» chez bien des russes, présentant le caractère enthousiaste d'un original, sous entendu d'un «homme en état d'ivresse».
«Corps et biens» présente une crise, une éruption volcanique, un tremblement de Terre, chez des paysans russes. Leurs costumes, achetés sur Internet chez les Amiches, paraissent étranges amis le sont moins que les vêtements portés par les gens dans la vie réelle. Donc Taïssia Igoumentseva n'a pas eu besoin d'en rajouter, elle a au contraire dû diminuer les manifestations de l'ivresse, de la folie, qui s'emparent de ses personnages. Toute soûlerie russe (le «Zapoï») provoque des comportements bien plus délirants que ceux qui sont montrés dans ce film.
La morale de ce «conte naïf»: il faut respirer à pleins poumons, il faut s'envoyer en l'air, jeter sa gourme, par-dessus les moulins, il faut faire la nique aux ennuyeux, il faut jeter les masques, il faut vivre sa vie et non pas vivre par procuration, en singeant les «grands de
ce monde», en voulant «être un autre». Il faut «être soi». Ici et maintenant ( «Здесь и сейчас»). En dépit des fâcheux, des grincheux, des envieux... Et il ne faut surtout pas manquer de tirer la langue à tous ceux qui sont d'un avis contraire. C'est excellent, de tirer la langue aux fâcheux, cela renforce la musculature des maxillaires et des zygomatiques. Et le rire renforce les défenses de l'organisme. Le rire devant «Corps et biens» est salutaire et renforce les défenses immunitaires contre tous les psycho-rigides castrateurs de tous poils qui hélas sont au pouvoir, et empêchent tout un chacun ici bas de «vivre sa vie».
Tant qu'il y aura des «originaux» des «fous» des «allumés» carnavalesques en dehors des périodes de carnaval, tout ira bien. L'espoir ne sera pas perdu.
Taïssia Igoumentseva est actuellement en pleine écriture du scénario, de son deuxième long métrage aidée par la scénariste Juliana Kochkina. Ce film en projet évoque le monde du culturisme et du body building, monde où les originaux et les délirants sont aussi spectaculaires que dans le monde des ivrognes. On est ivre de son corps comme de la bouteille. Souhaitons à ce film prochain autant de succès qu'à «Corps et biens».
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