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Le Centre russe du quai Branly accueille les Cosaques d’Astrakhan

Anastasia Bureau, traduction de Jasmine Beaune10:56, 20 février 2017Russie IciImprimer

Le 18 février au sein du Centre spirituel et culturel du quai Branly à Paris a eu lieu la deuxième Conférence scientifique internationale «Les Cosaques à l’étranger. 1917—2017 : les leçons d’un siècle».

Les participants au Forum sont venus d’Astrakhan à Paris sous la direction du vice-gouverneur de la région, de l’ataman d’Astrakhan du district des Cosaques Constantin Markelov ainsi que des représentants de l'Église orthodoxe.

Фото автора

Ont également participé à l’évènement des personnalités des sciences sociales et politiques, de la culture, de la science et de l’éducation.

L’Observateur russe était présent au Forum.

Les principaux thèmes de la conférence furent l’émigration forcée des membres des communautés cosaques après la révolution de 1917, leur position dans la société moderne ainsi que le bilan des conséquences historiques et morales à la fin de ce siècle.

Paris, en tant qu’hôte de cet événement, n’a pas été choisie par hasard : selon les estimations des historiens

c’est en France qu’ont émigré de Russie environ 200 000 représentants du Mouvement blanc après les événements tragiques du début du XXe siècle. De tous les Cosaques partis à l’étranger, 36% s’étaient installés en France après la révolution.

Selon le président de la commission Synodale pour la coopération avec les Cosaques, le métropolite Cyrille de Stavropol et Nevinnomyssk, qui a dirigé les travaux lors de la conférence, durant ces premières années, les Cosaques étaient confrontés à un pouvoir qui s’était fixé pour objectif de détruire ce mouvement.

Выступает Михаил Дзюба. Фото автора

« J’ai plusieurs fois évoqué les malheurs qu’ont apporté les événements du siècle dernier. Cependant, il y a cent ans, en février 1917, un tout autre discours émanait des tribunes. Beaucoup abordaient cette année avec enthousiasme, attendant de la révolution la résolution non seulement des problèmes de la société, mais aussi de ceux de l’Église.

C’est cette profonde incompréhension et cette tragédie qui s'annonçait qui ont conduit à un refroidissement du peuple envers la foi, les Cosaques et l’intelligentsia. De février à octobre, la position de l’Église a changé : la politique du gouvernement provisoire s’orientait sur la séparation de l’Église et de l’État, ensuite, les bolcheviks n’avaient plus qu’à terminer le travail », explique le métropolite.
Ce fut une grande désillusion après la révolution d’Octobre, lorsqu’ont commencé la destruction massive des temples et les meurtres de prêtres.

« Le peuple buvait une coupe amère. » continue-t-il. « Après la révolution, le moral continuait de chuter, ce fut le début des persécutions, deux millions de sujets, deux mille prêtres et plus de quarante évêques se sont retrouvés à l’étranger. Toutefois, l’essor de la spiritualité durant l’émigration a montré aux Russes la solution que leur apportait l’étranger : une fois émigrés, beaucoup retournèrent à l’Église. Beaucoup étaient croyants : ainsi, sur les registres d'État du recensement de la population de Yougoslavie en 1931, 90% des réfugiés russes se considéraient comme orthodoxes. Grâce à la foi, ils avaient retrouvé la Russie et l’a transmettaient à leurs descendants».

Selon le métropolite, il a fallu attendre les années de la Grande guerre patriotique pour que l’image des Cosaques soi restaurée.

Modernité

La véritable renaissance des Cosaques a commencé après l'effondrement de l'URSS, dans les années 90. Aujourd’hui, la communauté cosaque se développe activement, non seulement sur le territoire russe (ou vivent environ huit millions de Cosaques- remarque de l’auteur), mais également à l'étranger. Les communautés cosaques vivent littéralement aux quatre coins du monde : en Amérique, en Australie, en Allemagne, au Danemark, en république Tchèque etc.

L’objectif principal de ces unions n’est pas seulement la préservation de la mémoire et de la culture russe à l’étranger, mais aussi de renouer les liens perdus entre les Russes et les Cosaques occidentaux.
En dépit du fait de leur vaste implantation, ils se sont tous rendus à l’étranger non pas de leur propre volonté mais suite aux conséquences de la tragédie survenue dans les années 20 : l’effondrement de l’Empire russe suivi du génocide des Cosaques.

« L'émigration a contraint les Cosaques de Russie ayant quitté leur patrie à s’adapter rapidement à un nouvel environnement socio-économique, politique et ethnoculturel. A cela ont beaucoup contribué les caractéristiques du mode de vie cosaque : le travail d’équipe, un statut élevé, la diligence, l'entraide, la volonté de préserver la culture et les traditions. Nous, les Cosaques vivant à l’étranger, sommes très heureux que renaissent des Cosaques dans la Russie d’aujourd’hui. Et nous, à notre tour, conservons notre culture et nos traditions au-delà des frontières. Parce que nous sommes conscients qu’un peuple ne se souvenant pas de son passé, ne pourra jamais voir son avenir », déclare le chef de l’Union de tous les Cosaques des terres tchèques et slovaques, le colonel cosaque Mikhaïl Dziuba.

Les leçons d’un siècle

La rupture avec le passé et le mépris des valeurs spirituelles ont eu des répercussions dramatiques dans l'histoire de la Russie.
Cependant, comme l’a souligné le métropolite Cyrille, la principale leçon du siècle pourrait être que l’amour et la foi sont plus forts que les violentes séparations des hommes, que la mort et que l'oubli.
« Quand bien même le mal s’est acharné sur la Sainte Russie, Dieu l’a toujours vaincu. Réfléchissez-y : si nous plaçons Dieu et la foi à la première place de notre vie, tous les accents se confondent. Le seul problème est que, souvent nous donnons la priorité à des choses inutiles », conclut-il.

Une lettre est parvenue à la rédaction de l’Observateur russe.

Le descendant du gouverneur Vyazemsky d’Astrakhan a rencontré Constantin Markelov, vice-gouverneur de la région d’Astrakhan, à Paris

Il a reçu en cadeau un portrait de son illustre ancêtre.

Архиепископ Женевский и Западно-Европейский Михаил, Андре Донзо, Константин Маркелов

 

Dans le cadre de la deuxième Conférence scientifique internationale « Les Cosaques à l’étranger. 1917—2017 : les leçons d’un siècle », Constantin Markelov a rencontré André Donzeau, arrière-petit-fils de l’illustre gouverneur d’Astrakhan Leonid Dmitrievitch Vyazemsky.

Astrakhan et la France sont non seulement liés par des intérêts communs, mais aussi par le sang. Leonid Dmitrievitch Vyazemsky est le représentant de la lignée princière des Rurikides, général de cavalerie et membre du Conseil d’État.

Le 31 juillet 1888, Vyazemsky a été nommé gouverneur et chef cosaque d’Astrakhan sur le décret d’Alexandre III. En dépit de la courte durée de son règne, le prince a eu le temps de mener des changements et a laissé une empreinte positive. Lorsqu’il fut gouverneur, il a fait réviser le volost et les conseils ruraux et a mené à bien la réorganisation de leur administration. Vyazemsky a activement lutté contre l’épidémie de peste du bétail et contre le choléra, lutte pour laquelle il fut décoré de l’ordre de Saint-Vladimir du 3ème rang. Aussi Vyazemsky est à l’initiative des premières courses hippiques dans la société dAstrakhan de Russie.

Sur l’ordre de Vyazemsky en tant qu’ataman d’Astrakhan, des disciplines spéciales comme le « front » et la gymnastique ont été introduites dans les écoles de village. Le gouverneur a élu honorable Cosaque des troupes des Cosaques d’Astrakhan de Dournovski, de Zamianovski, de Ventlianski et d’Alexandrovski et citoyen d'honneur de la ville d'Astrakhan.

Aujourd’hui, Constantin Markelov de la région d’Astrakhan a remis au descendant du gouverneur le portrait de son ancêtre.

Notez qu’il n’existe plus de portraits datant de cette époque, les artistes contemporains travaillent à partir de lithographies contenues dans les livres, de sorte que ce n’est pas un simple cadeau, beaucoup d’efforts et de travail y ont été investis.

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