Le cinéma russe conteporain est à nouveau à Paris
Ce 12 novembre à Paris s’est ouvert pour la douzième fois, la semaine annuelle du cinéma russe. Trois cinémas de la capitale : « l’Arlequin », « Le Majestic Passy » et « Le Reflet Médicis » introduisent du cinéma contemporain made in Russia dans leur horaire de séances. Au programme pratiquement que des nouveautés de cette année.
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Peut-être, presque la plus grosse première de la saison actuelle est le film « Classe d’inclusion » du jeune réalisateur Ivan Tverdovski. L’œuvre a déjà reçu une série de prix : elle a remporté une nomination au festival de Karlovy Vary, le prix du meilleur premier film à « Kinotavr » à Sotchi et a été récompensée par des prix dans de grands festivals de cinéma régionaux. La productrice Natalia Mourachova lança la première impulsion pour la création du film. Il restait la mince affaire de trouver un réalisateur, maîtrisant parfaitement l’approche occidentale de l’industrie du cinéma. Le choix est tombé sur un jeune documentariste Tverdovski, et alors tout est allé comme sur des roulettes ; le film a été tourné dans les plus brefs délais. Presqu’à chaque interview de Tverdovski, on reproche à son cinéma de mettre en scène une socialité exagérée, on dit qu’il appuie sans vergogne sur les points douloureux de la société actuelle, manipule les sentiments du spectateur. En effet, le film parle des invalides, des exclus, et même sur le fait que eux aussi ne sont pas étrangers au sentiment d’amour. De son côté, Tverdovski est convaincu que « n’importe quel cinéma doit avoir un intérêt pratique », et contre les accusations de manipulation, il rétorque courageusement que quasiment tout art manipule les sentiments des spectateurs. Le 15 et le 18 novembre, vous avez la possibilité de vérifier par vous-mêmes les moyens de manipulations d’une star montante du cinéma russe contemporain.
Une autre première bruyante de cette année est le film « Poddoubny » de Gleb Orlov avec Mikhaïl Porechenkov dans le rôle principal. Le buzz, bien sûr, a explosé plus à cause de la personnalité de Porechenkov, qu’à cause du film, lequel appartient à la catégorie des nouveaux films patriotiques. Pour la blague ou sérieusement, Porechenkov a tiré sur le territoire de l’Ukraine – mais cela, au fond, n’est pas très important et en parler peut nous éloigner du cinéma. Maintenant, il m’est plus important de prendre la mesure du phénomène appuyé de résurrection de films patriotiques sur les écrans russes. Je « ne lis pas Pasternak » mais il ne faut pas s’empresser de condamner. Je dis simplement que cette tendance est intéressante et que dans une certaine mesure elle sera acceptée dans la société, directement en fonction de la qualité de cette production cinématographique. Le 13 et le 18 novembre, il sera possible de comprendre ce que nous avons devant nous – une propagande à six sous ou un nouveau motif d’orgueil.
Un choix sûr est déjà un favori du public français, Andreï Zviaguintsev. Au festival de Cannes, son film « Léviathan » a reçu le prix du meilleur scénario. Léviathan est un monstre mythologique de la Bible dans le « Livre de Job ». Le philosophe anglais Thomas Hobbes l’avait autrefois comparé avec la machine étatique, broyant l’individu. A proprement parler, tout le film est construit sur ce parallèle au sujet de la vie d’un jeune homme, vivant dans les réalités contemporaines de la Russie sur la rive de la mer de Barents. En Russie la première du film aura lieu le 13 novembre, mais le jour suivant le spectateur parisien pourra le voir.
Deux frères, Andreï Kontchalovski et Nikita Mikhalkov sont une caricature très illustrative de la séparation entre occidentaliste et slavophile. Mikhalkov a sorti il n’y a pas longtemps l’adaptation cinématographique du roman de Bounine « Un coup de soleil », une espèce de gémissement hystérique sur la Russie impériale disparue ; Kontchalovski a reçu « le Lion d’argent » de Venise pour « Les Nuits blanches du facteur Alexeï Triapitsyne », un film sur l’arrière-pays russe, dépouillé d’éléments de déchirement exemplaire de chemises sur sa poitrine. Voici comment Kontchalovski parle lui-même de sa nouvelle création : « Le facteur Alexeï Triapitsyne est une figure réelle, qui vit dans un lieu réel. Il livre aux gens le salaire, le courrier, les impôts, les ampoules, l’argent, la pension. Il est la vie pour eux. Je montre des sentiments de la vie des gens russes actuellement très simples. C’est pour eux que j’ai tourné le film. Je l’ai fait avec eux. Ils m’ont aidé à écrire le scénario. » Les Parisiens pourront faire connaissance avec la vie d’Alexeï Triapitsyne le 13 novembre.
Au programme de cette semaine du cinéma, il y a aussi deux dessins animés de fabrication russe, deux films documentaires, dont l’un est consacré à une famille d’artistes les Sérébryakoff, mais aussi les films d'Alexeï Guerman (« Il est difficile d’être un Dieu », 2013), de Pavel Rouminov (« Je serai près de toi », 2012), d’Oxana Bytchkova (« Encore un an », 2014) et beaucoup d’autres. En tout dans le programme de la semaine du cinéma russe, 18 premières ou films sortis récemment en langue russe avec des sous-titres français, afin de ne pas aller seul au cinéma mais accompagné de nos amis francophones.
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Истолкование названия \"Левиафан\" по-моему очень правильное. Еще подкрепляется (и маскируется) образом скелета кита на берегу.