La position des candidats à l'élection présidentielle sur les relations entre la France et la Russie
Il reste trois semaines avant les élections présidentielles en France.
Que pensent les candidats à l'élection quant à l'évolution des relations franco-russes ?
Quelle serait leur politique vis-à-vis de la Russie s'ils devenaient le nouveau locataire du palais de l’Élysée?
C'est la question que se posent les Français liés d'une façon ou d'une autre à la Russie et les Russes vivant en France.
L'Association Dialogue franco-russe a été à l'initiative d'un colloque auquel elle a invité les onze candidats à la présidence de la République. Les interventions devaient se porter exclusivement sur les relations franco-russes.
Le coprésident de Dialogue franco-russe le député Thierry Mariani et le président exécutif Alexandre Troubetzkoï ont organisé l’essentiel de l’événement.
Tous ne sont pas venus
La majorité des candidats ont envoyé leurs porte-paroles officiels. L'un des favoris de l’élection, Emmanuel Macron, a préféré ne pas participer du tout à la rencontre.
On peut comprendre les candidats, ils n’ont maintenant plus beaucoup de temps et ils sont littéralement débordés. Ce même jour, Pierre Gattaz, président du Medef, l'un des syndicats les plus influents du pays les avait invité à un débat. Benoît Hamon, candidat du parti socialiste, lui, rencontrait ce jour-là Angela Merkel en Allemagne.
Le colloque se déroulait dans une des salles de l'Assemblée nationale et a duré pas moins de trois heures. Les sénateurs, députés, journalistes et autres membres du public sont venus découvrir la vision des candidats quant aux relations franco-russes. Beaucoup de déclarations ont été faites, revenons sur les plus importantes.
Les sanctions
Le porte-parole du parti de droite Les Républicains, Axel Poniatowski, le directeur de campagne de Marine Le Pen David Rachline, et le conseiller du meneur d’extrême-gauche Jean-Luc Mélenchon Djordje Kuzmanovic, se sont exprimés en faveur de la levée des sanctions contre la Russie en cas de victoire à l’élection présidentielle.
Le secteur agro-alimentaire français subit la plupart des dommages causés par les sanctions, puisque la France ne peut plus livrer de porc en Russie. Les mesures de rétorsions contre les pays baltes ont amenés à l'effondrement des industries laitières dans les anciennes républiques soviétiques. Ils vendent à présent leurs produits à perte en Europe, ce qui provoque la faillite notamment des exploitations françaises.
Les Français devaient construire en Russie une ligne de train à grande vitesse, à cause des sanctions, ce sont les Chinois qui ont hérité du contrat.
Les fruits français ont été remplacés par des fruits turcs ou asiatiques sur le marché russe.
Beaucoup de grands projets conjoints ont été pris en otage par les dirigeants du pays.
Finalement, toutes les parties ont subi des pertes, constatent les hommes politiques.
Mais il en reste qui sont pour le maintien des sanctions, comme les socialistes menés par Benoît Hamon. Son porte-parole, Pascal Cherki, considère que les sanctions sont logiques. "Elles ne sont pas un objectif, mais un moyen de montrer à la Russie notre désaccord sur l'annexion de la Crimée, a déclaré Cherki sous les protestations de la salle.
Presque tous les intervenants ont martelé la phrase bien connue : « Les États n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts», comme pour parer la possibilité de questions provocatrices de la salle.
C’est dans l’intérêt de tous que la Russie soit forte et stable
La Russie est un pays eurasiatique, c'est-à-dire qu'une partie se trouve en Europe, celle-là même qui aujourd'hui menace directement l'islamisme radical et le terrorisme. «La sécurité de l’Europe est le problème clef auquel nous devons trouver une solution ensemble», telle est la déclaration faite par tous les participants.
Nicolas Dupont-Aignan, chef du parti Debout la France considère qu'il faut se battre contre le terrorisme et non contre Bachar el-Assad (contrairement à ce que pensent les socialistes). «Daesh, et non Bachar el-Assad, tue en Europe», a déclaré l’homme politique.
Axel Poniatowski, qui condamne la décision de François Hollande de ne pas se rendre à Moscou pour les 70 ans de la victoire de 1945 et d'avoir ensuite émis des conditions quant à la visite, qui n’a finalement pas eu lieu, de Vladimir Poutine en octobre dernier, rappelle que «ce ne sont pas les Russes qui ont organisé les attentats du Bataclan, de Nice, puis de Bruxelles. Il ne faut pas se tromper d’ ennemis. Poutine admet lui-même que la démocratie en Russie n'est pas parfaite. Et que peut-on dire de l'Arabie Saoudite ou de la Chine ? À chaque culture ses problèmes»
La France doit sortir de l'OTAN
L’expansion de l'OTAN à l'est, est dénoncée par l’extrême-droite et par l’extrême-gauche.
La France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon exige la sortie de l'OTAN et promet qu'en cas de victoire, il fera part de sa décision au prochain sommet de l'organisation, à Bruxelles le 25 mai. «L'OTAN s’était déjà étendue par deux fois aux frontières de la Russie. La troisième fois, c'était en Ukraine. Quatre mille militaires supplémentaires en Europe de l'Est c'est déjà trop» a déclaré Djordje Kuzmanovic
Le modérateur du colloque, le journaliste français Frédéric Pons, auteur du livre Poutine. Au cœur des secrets de la Russie moderne, a déclaré à la fin de la rencontre qu'au cours des discours, le nom de Charles de Gaulle avait été prononcé au moins 25 fois.
Le général est encore aujourd'hui une autorité incontestable pour les Français.
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