Le métropolite Cyrille a rencontré à Paris les descendants des Cosaques
Au cours de sa visite en France, nous avons rencontré le métropolite Cyrille de Stavropol et de Nevinnomysk, Président du Comité synodal relatif à l'interaction avec les Cosaques et membre du Conseil relatif aux affaires des Cosaques devant le Président de la Fédération russienne.
La semaine dernière, le métropolite Cyrille a fait l'ouverture de l'exposition « Du Niémen jusqu'à la Seine. L'histoire des guerres napoléoniennes de 1813—1814» au Centre de Russie pour la Science et la Culture (CRSC), rue Boissière à Paris. Comme on sait, les Cosaques ont pris part activement à la Campagne de Russie de 1812* [* En russe : Guerre patriotique de 1812], et les Français se souviennent encore que les Cosaques, parmi les premiers entrés à Paris, ont établi des bivouacs sur les Champs-Elysées. Après le vernissage, « l'Observateur russe » a posé quelques questions au métropolite.
O.R.: Monseigneur Cyrille, quel est le but de votre visite en France ?
M.C. : Je m'occupe, au sein de l'Eglise orthodoxe russe, des interactions avec les Cosaques. Un Comité synodal spécial a été créé en 2010, dont l'objectif principal est l'intégration en l'Eglise et la nutrition spirituelle des Cosaques.
Les Cosaques ont toujours été orthodoxes. Les trois principes sur lesquels ils se fondent sont les traditions cosaques, la foi orthodoxe et, bien entendu, le service à la patrie. Tous les Cosaques, y compris les représentants à l'étranger proche et lointain, en reconnaissant l'Eglise orthodoxe russe, deviennent les enfants de celle-ci. Plus d'une fois, les Cosaques de France, d'Allemagne, des Etats-Unis m'ont demandé de venir leur rendre visite, d'organiser des séminaires, de prendre part à leurs fêtes, ou tout simplement de discuter un peu. Grâce à Dieu, il a été possible de trouver du temps pour cela, et je suis venu en France, selon la bénédiction du Saint-Patriarche Cyrille, avec une délégation du Comité synodal.
O.R.: Pourquoi distingue-t-on les Cosaques du reste de la population russe?
M.C.: En Russie, les Cosaques ont toujours constitué un ordre à part. Il y a environ 500 ans, ils sont entrés en contact avec l'Empire russien et se sont mis à vivre aux frontières de celui-ci, avant de s'installer tout à fait en Russie et de servir d'armées de barrage repoussant les incursions des nomades depuis le Sud. C'est ainsi qu'est apparue l'armée du Don, de laquelle sont issues toutes les autres armées.
Ermak Timofeïévitch était Cosaque, lui aussi. Comme vous le savez, il est parti en Sibérie ; c'est ainsi que sont apparues les armées de Sibérie, de Transbaïkalie, d'Irkoutsk, de l'Extrême-Orient oussirien, ainsi que celles de l'Amour et de l'Oural. Et bien sûr, les armées du Kouban, dont les membres ont été déplacés avec leurs familles de Zaporoguie au Kouban, et les armées du Terek à Stravopol et sur le Caucase.
Durant ces siècles, les Cosaques se sont formés en tant qu'ordre, en tant que détachement avancé qui repoussait les incursions des nomades. Progressivement, ils se sont mis à former des armées cosaques suffisamment régulières. En temps de paix, ils semaient et labouraient, en restant toutefois constamment en état d'alerte. Nous savons qu'au siècle dernier, malheureusement, la Russie est entrée en guerre tous les 30 ans, et c'est pourquoi les Cosaques étaient immédiatement impliqués dans les actions guerrières en tant qu'armées régulières.
Dans les années 20 et 30, les Cosaques ont été réprimés de manière terrible. Cette année, cela fera 95 ans depuis le début des répressions : c'est en 1919 qu'a été décrétée la décosaquisation.
O.R.: Vous appartenez au Conseil relatif aux affaires des Cosaques devant le Président de la Fédération russienne. Quelles sont les raisons de cet intérêt du pouvoir envers les Cosaques ?
M.C.: Les Cosaques sont considérés comme une force patriotique, l'avant-garde des patriotes de notre pays. Ils sont une part de notre société civile. Les Cosaques maintiennent l'ordre dans les rues avec la milice, s'occupent des questions de nature, de conservation des forêts et des réserves en eau, ils protègent les frontières, etc. Mais l'Etat comprend que des Cosaques sans foi, sans éducation religieuse, ne sont pas des Cosaques, mais un simple folklore. Pour chaque Etat, des gens aussi créatifs que les Cosaques sont très importants. Aujourd'hui, on en dénombre en Russie 7 millions (en comptant les familles) ; la majorité d'entre eux veut vivre selon leurs traditions et en accord avec leur foi. A présent, ce sont plus de mille prêtres qui nourrissent spirituellement les Cosaques, et on observe une véritable renaissance de cet ordre.
O.R.: Où peut-on rencontrer des Cosaques à l'étranger lointain ?
M.C.: Les Cosaques à l'étranger sont de différentes sortes. En France, ce sont les descendants des émigrants cosaques partis après la Révolution russe et reposant au cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois. Les Allemands de la Volga, ceux qui se sont installés en Allemagne, aussi étrange que cela paraisse, se sont mis à se sentir Russes sur ce nouvel emplacement. Ils se sont mis à créer différentes organisations russophones, parmi lesquelles ils ont aussi fondé des associations de Cosaques. On y trouve de jeunes gens sportifs, raisonnables, à la pensée politique juste et aimant la Russie sans réserve.
O.R.: Vous venez de faire l'ouverture d'une exposition dans laquelle, parmi d'autres documents, sont présentées de remarquables gravures anciennes illustrant l'entrée des Cosaques dans Paris. Quel est votre programme pour les deux jours à venir ?
M.C.: J'ai un remarquable programme de rencontres. Je vais rencontrer des Cosaques et les descendants d'émigrants cosaques au « Musée du régiment de cosaques de la Garde de sa majesté » à Courbevoie. Nous donnerons un office des morts consacré aux Cosaques au cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois. Je donnerai un vigile (une veillée religieuse) à la chapelle des Troubetzkoy et des Ossorguine à Clamart, ainsi qu'une liturgie dominicale à la Cathédrale des Trois-Saints-Docteurs qui se trouve rue Pétel. Comme j'ai été recteur du séminaire de Nijni-Novgorod, que j'ai mis en place en 1993 à partir de rien, et que je suis à présent recteur du séminaire de Stavropol, cela m'intéresse de visiter la Paroisse Saint-Serge et d'y discuter avec les enseignants, avec les étudiants, d'y regarder comment y est bâti le processus d'enseignement. Et de leur parler de la Russie.
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К сожалению казаки во Франции остались музейными, стареющие далекие потомки живут столетними воспоминаниями и только в этом видят свое предназначение .До сих пор Россия для них другой мир они берегут символы и могилы давно прошедшей эпохи , но жизнь казачества в России имеет другие живые перспективы и даже другие церкви , поэтому визит метрополита Кирила это визит в прошлое . До сих пор Российское казачество в Русской Диаспоре во Франции не представлено , а любые попытки встречались в штыки.Попрежнему остается деление на белых и красных, своих и чужих , а музей и церкви их не обединяют.°