L’image de la femme russe : entre stéréotypes et réalité
Une table ronde sur le thème « Image de la femme russe : entre stéréotypes et réalité » s’est tenue dans le cadre du festival des cultures russophones Russenko dans la banlieue parisienne, au Kremlin-Bicêtre. La journaliste Sylvie Braibant et la publication internet Terriennes TV5 Monde qui étudie les problèmes rencontrés par les femmes dans le monde sont à l’initiative de cette manifestation.
A la chute du rideau de fer en 1991, l’image de la femme russe est devenue un des principaux symboles de la Nouvelle Russie. Il existe dans la conscience des européens deux types de femme russe. « La femme au pouvoir » et « la femme à la recherche d’un mari ». Cependant tant Sylvie Braibant que ses invitées, la sociologue Anna Colin-Lebedev et la candidate de la haute école parisienne des sciences sociales, Mona Claro, considèrent que le problème est bien plus complexe.
L’image de la femme russe barbie d’aujourd’hui toujours soignée, maquillée et perchée sur de hauts talons n’est pas le fait du hasard. En règle générale, les dépositaires de cette image sont les filles dont les mères, moins chanceuses, ont dû remplir plusieurs travaux à l’époque soviétique, supporter des maris alcooliques, le quotidien soviétique misérable et peu confortable, sans loisirs, etc…C’est la raison pour laquelle il est parfaitement compréhensible qu’ayant vécu de tels drames de la vie, les représentantes de la nouvelle génération se sont données pour but d’avoir un meilleur destin que leurs parents. Voilà ce qui explique le travail phénoménal sur soi qu’ont fait les représentantes du beau sexe en Russie. Soit ces femmes s’efforcent de recevoir une bonne instruction et d’avoir une belle carrière professionnelle, soit elles cherchent un mari dans l’espoir qu’il prendra à sa charge les tracas du salaire et du logement.
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Les participantes à la table ronde ont estimé qu’il existait, il est vrai, encore un autre type de femme russe, c’est la jeune fille qui veut épouser un étranger, et vivre à l’étranger. Il est intéressant de constater que parmi cette dernière catégorie, on rencontre beaucoup de femmes cultivées et lettrées ; ce sont des représentantes de l’intelligentsia, des demoiselles issues de bonnes familles.
Lors de la conférence, des thèmes tels que l’émancipation dans la société russe, la situation de la femme qui travaille à l’époque soviétique et à l’heure actuelle ont été débattus (il est curieux de constater qu’à l’époque soviétique, la femme pouvait occuper des postes à responsabilité, mais seulement dans certains domaines, tels que la culture, l’éducation et la médecine).
On ne peut évoquer l’image de la femme russe sans faire référence à la figure de l’homme russe contemporain. Les sociologues et la journaliste ne voient pas de continuité avec la génération précédente. Si auparavant on considérait que le problème majeur chez les hommes était l’alcoolisme, aujourd’hui c’est plutôt le souhait d’être « macho » ; à ce titre l’image de V.V. Poutine qui affiche une masculinité affirmée n’est pas étrangère à ce comportement.
Le public qui a participé à cette manifestation était composé de Russes et de Français de tous âges. Il est curieux de constater qu’une partie non négligeable de l’auditoire était composée d’hommes français. Selon toute vraisemblance, comme précédemment, l’image de la femme russe les intrigue et ne laisse pas indifférents. Toutefois, je ne pense pas que la table ronde leur aura permis de comprendre quelque chose à ce magnétisme car on ne perce pas « l’âme russe mystérieuse » avec une assemblée de sociologues.
Vidéo: Catherine Océan
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Соц.исследования, конечно, очень полезны, так как помогают лучше понять предпосылки появления тех или иных явлений. К примеру, да, русские барби существуют, но получается, что это вполне... закономерно что ли.
Спасибо за подобные конференции, а «Очевидцу» мерси за статью!
куклы на фото не барби а матрешки-юдашки
Как доказательство подчеркнутой «маскулинности» — третий человек в государстве Валентина Ивановна Матвиенко, председатель Совета Федерации Федерального Собрания. Ох уж как надоели эти обобщения.
Старожил, когда приходится о чём-то рассуждать, волей-неволей приходится обобщать)
Обобщения уже не пугают... пугают судьи: элегантные, женственные, счастливые, а самое главное: какой лексический, лингвистический и исторически богатый материал они излагают: заслушаешься!!! особенно можно отметить жестикуляцию и их богатейший исследовательский опыт: 90е года... пробыв в Москве или Питере пару дней: такие глубокие наблюдения!! просто диву даешься, что организаторы нашли такие перла! а ведь можно было бы и проиллюстрировать: к примеру: эпизоды из фильмов... к вопросу о равноправии и эмансипации с феминизмом...сколько литературы написано!
@наблюдатель: так дама, которая больше всех говорила — Анна Колен-Лебедева — родилась в России (она об этом говорит в видео)...