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vendredi, 26 avril 2024
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Bettina Rheims dévoile les visages de femmes détenues

Elena Iakounine, traduction de Ludmilla Balitskaya0:53, 5 mars 2018OpinionsImprimer

L’exposition dans la chapelle du château de Vincennes, qui se trouve à la frontière de Paris, semble avoir été spécialement mise en place pour la journée Internationale de la femme.

photo Harry Matenaer

Une cinquantaine de femmes qui purgent leur peine, privées de liberté, dans différentes parties du pays, ont accepté de dévoiler leurs visages.

Le thème de l’exposition, disons-le ouvertement, n’est pas l’un des plus joyeux. Dans les prisons de France, d’après les statistiques, le pourcentage de femmes incarcérées s’alentour à 5% du nombre total de détenus.

La femme, contrairement aux hommes, reçoit, en plus à sa détention « une punition supplémentaire », affirme la photographe reconnue, Bettina Rheims.

photo Harry Matenaer

« Une femme en prison oublie son identité, perd de vue sa féminité, il n’y a plus le regard des hommes et les miroirs sont rares. Pour peu qu’elle ne soit pas aisée financièrement, ce sont les produits de soins, de santé et de maquillages et de nourriture normale qui disparaissent et là, la déchéance commence ! ».

Robert Badinter, un avocat et homme politique français a persuadé Bettina de réaliser cette séance photo sur le thème des « Détenues ». Il lui a donné des contacts. La photographe envoya une demande. Après six mois de silence, elle reçue une invitation pour un rendez-vous. On lui donna cinq jours pour l’élaboration de son projet.

photo Harry Matenaer

Puis, elle voyagea pendant 6 mois à travers la France, passant de prisons à prisons. Une cinquantaine de femmes prirent part au projet. Toutes étaient volontaires. Certaines refusèrent d’y participer et d’être prises en photo, et personne ne les y obligea. Tous les clichés sont présentés lors de l’exposition et dans les albums publiés avec une préface de Robert Badinter.

La photographe passait environ une heure avec chacune des femmes. Et, curieusement, elles lui confiaient leurs secrets. Dans la prison, elles ne peuvent s’ouvrir à personne, car il y règne une forte atmosphère de méfiance, ce qui est en principe, tout à fait compréhensible. Et les détenues ont peur de quelque chose d’élémentaire : qu’on les oublie.

« Qu’ai-je apporté à ces femmes ? Une petite fenêtre de plaisir, une coiffeuse, une maquilleuse et une image qu’elles pourront regarder et envoyer. Celle d’une féminité un temps retrouvé. », médite Bettina.

photo Harry Matenaer

Les rendez-vous se passaient dans des studios photographiques improvisés. L’artiste avoua, qu’au début, il lui était difficile de les rencontrer en face à face. Mais, qu’elle s’imagina alors que ce pouvaient être sa voisine ou sa sœur, dont la vie aurait pu mal tourner.

 

Du XVème siècle, jusqu’à la révolution française, dans le donjon du château de Vincennes, il y avait une prison réservée aux détenus politiques. Et pendant la révolution, le pavillon royal du château devient, pour un certain temps, le lieu de détention des femmes dites « de mauvaise vie ».

L’Histoire se répète. Même si ce n’est que dans un genre virtuel. Le temps d’une exposition.

 

Bettina Rheims, exposition : « Détenues »

Jusqu’au 30 avril 2018

A la Sainte-Chapelle du Château de Vincennes

2 Cours des Maréchaux, 75012 Paris

 

Plus de détails : http://www.chateau-de-vincenne s.fr/Actualites/Exposition-Det enues-de-Bettina-Rheims

 

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