Eric Zemmour ou l’émission-TV sous condamnation
Il ne ressemble pas à « la bête blonde ». Le nez pointu, le visage fin, l’œil vif, l’analyste politique du « Figaro » Eric Zemmour est en fait « le mouton noir », que ce soit dans la polémique ou dans la politique. Cet historien, érudit, homme de débat invétéré, polémiste dans les clous est un défenseur acharné de la France, de sa grandeur.
Il est du même acabit que fut le serviteur fidèle de la couronne britannique Disraeli, ayant fidèlement servi et avec droiture la cause de « l’impérialisme britannique » (à ne pas confondre avec « l’impérialisme » interprété par Lénine comme le « plus haut stade du capitalisme », dérivé du mot « empire »…). Chez Disraeli la conscience était impériale.
Diplômé de Sciences Po, Eric Zemmour est né en 1958 à Montreuil, près de Paris. Il est d’origine juif séfarade, avec des ancêtres originaires d’Afrique du nord. Et comme Disraeli, il est un vrai patriote, jusqu’à la moelle des os adhérent aux idéaux de la « Grande France ».
Eric Zemmour se considère avec fierté « gaulliste-bonapartiste ». Il est un érudit brillant, auteur d’essais paradoxaux et profonds. En cela, Zemmour apparaît comme un exemple de ce qu’on appelle « un journaliste intellectuel », dans une espère en plus très rare : il est un polémiste de droite.
Les polémistes chez les gaullistes sont moins nombreux que les gauchistes. Après tout il est bien connu que l’intellectuel de gauche ne mange pas de pain, cela fait polémique (désolé pour le mauvais jeu de mots) ! Mais qui dira de manière certaine si Zemmour est de gauche ou de droite ? Bien que quand on lui demande pour qui il a voté la dernière fois, il répond : « Ce n’est pas vos affaires ».
Zemmour a sa position : il est pour l’assimilation des étrangers en France. C’est pour cela qu’il est détesté des deux côtés des barricades des nationalistes. Les partisans du sionisme stigmatisent Zemmour en estimant qu’il n’est pas sioniste. A cause de cela il s’est attiré les foudres d’un compatriote, originaire d’Afrique du Nord, Jacques Attali, ex-directeur de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement). Ce défenseur du globalisme a sans fondement dénommé Zemmour d’« antisémite juif », en d’autres termes, un renégat.
Dans le même temps dans la communauté musulmane le trublion Zemmour, pour utiliser un euphémisme, n’est pas mieux traité, et ce pour une bonne raison. L’année passée son livre a provoqué une fureur incroyable avec son titre provocateur « Le suicide français ». Zemmour y déclare ouvertement que l’immigration massive en France d’Arabes et d’Africains conduit à l’aliénation de la culture traditionnelle française – et presque à sa mort.
Le livre « le suicide français » a par son audience et ses ventes dépassé même le mortel (pour le président français) best-seller de l’ex-compagne de Hollande, Valérie Trierweiler, « Merci pour ce moment ». D’où vient le succès si énorme de cet essai ? De ce que les gens sont fatigués de l’hypocrisie. Ils veulent voir la vérité nue. Et celle-ci, en vérité, se cache sous la feuille de vigne du politiquement correct. Voici qu’arrive un auteur, qui décide de couper le cache de la vérité, et de montrer les choses comme elles sont, à découvert. En somme, « merci à lui pour ce moment » !
Cependant le scandale a atteint son point culminant, avec la fermeture de l’émission-télé populaire « Ça se dispute » dans laquelle Eric Zemmour participait hebdomadairement depuis 10 ans. Elle passait les vendredis, à 21h00, sur le canal d’information iTélé, que plusieurs téléspectateurs ont appris à connaître grâce à cette émission haute en couleur, où deux opposants assidus croisaient le fer de la polémique : le politiquement correct de gauche, Nicolas Domenach et le « fauteur de troubles », Eric Zemmour.
« Ça se dispute » ressemblait en partie à l’émission «Поединок » (Duel), que V. Soloviev conduisait à la télévision russe.
Pourquoi j’en parle au passé ? Cela mérite une explication.
Tout commence le lundi 15 décembre 2014 quand le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon reproduit sur son blog (dans sa propre traduction « libre ») des extraits de l’interview, que Zemmour a donné en octobre au journal italien la « Corriere della Sera ».
La publication de Mélenchon est intitulée : « Zemmour se lâche en Italie : déporter cinq millions de musulmans ? Ça peut se voir ! »
Ici Zemmour a osé exprimer ce que tout le monde sait : la police souvent vérifie les papiers des Arabes, parce que précisément les prisons françaises sont surpeuplées de trafiquants de drogue et de criminels arabes de toutes sortes et de toutes catégories.
Mélenchon dénonce en fait publiquement Zemmour. Il a interprété tout comme si Zemmour était en faveur de la déportation de tous les arabes hors de France. Et c’est d’autant plus odieux que (depuis la deuxième guerre mondiale) le mot « déportation » n’a jamais été prononcé une fois dans une interview de Zemmour. En vérité, la question du journaliste sonnait ainsi : « Ne vous semble-t-il pas irréaliste de mettre la main sur des millions de personnes, de les mettre dans des avions et des navires, et de les expulser ? » et voici la réponse de Zemmour : « Je sais, c’est irréaliste mais l’Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 qu’un million de Pieds-Noirs[1], vingt ans plus tard, seraient partis d’Algérie pour revenir en France ? »
Eric Zemmour a qualifié la situation actuelle de « manipulation fantastique » : « On m’a accusé d’avoir dit un mot que ni moi ni le journaliste italien n’avons prononcé. On m’a accusé ensuite de ne pas avoir contredit un mot qui n’a même pas été prononcé. »
Mais d’autres réflexions de Zemmour sur les musulmans de France ont déclenché la colère des gens bien intentionnés ! « Les musulmans vivent entre eux dans leurs ghettos de banlieue, les Français ont été obligés de les quitter », — a-t-il déclaré dans une des émissions. Il a ajouté que « cette situation d'un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile ».
Les paroles du « fauteur de troubles » ont déclenché un véritable tsunami médiatique ! SOS Racisme, le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), le Conseil représentatif des israélites de France (CRIF), l’Union des étudiants juifs de France, ainsi que la Grande Mosquée de Paris, l’Union des musulmans de France, l’Union des organisations islamiques ont à l’unisson frappé d’anathème Zemmour pour « son islamophobie, son racisme, son incitation à la haine raciale » !
Et voici le résultat. Le vendredi, 19 décembre 2014, le canal iTélé a annoncé que l’émission télé « Ça se dispute » s’arrêtait « pour cause d’incompatibilité de la position de Zemmour avec la chaîne politique. ».
Ô temps, ô mœurs ! Dans la patrie des droits de l’homme, ils se sont séparés du journaliste de l’émission qu’ils regardaient tous et qui, d’ailleurs, rapportait énormément d’argent avec la publicité ! Comme on dit, avec une telle poule aux oeufs d'or, on doit tout faire pour la garder. Et ils l’ont prise et supprimée, au nom du politiquement correct, parbleu !
Mais Zemmour n’est pas domptable. Déjà le 18 décembre, dans une interview à la station radio RTL, il a à nouveau mis en garde contre les dangers d’une guerre civile entre communautés en France : « Je pense que c’est un drame. Quand la guerre civile commencera avec toutes ces horreurs, il arrivera des choses qu’aujourd’hui nous ne pouvons même pas imaginer. La France est historiquement un pays de guerres civiles et religieuses. »
Aujourd’hui l’opinion publique est divisée...
Marine Le Pen, bien entendu, a qualifié le renvoi de Zemmour de la chaîne iTélé de « censeure hideuse ».
Et, cela va de soi aussi, l’association SOS Racisme a approuvé la décision de la chaîne télé.
Cependant la station radio française populaire RTL et Paris-Première (une petite chaîne fragile avec une solde chétive) ont déjà annoncé leur intention de collaborer à l’avenir avec Eric Zemmour malgré ses déclarations flagrantes antimusulmanes.
Une ligne de démarcation sépare les opposants. Leurs appréciations du renvoi du publiciste de l’antenne iTélé sont hétérogènes. L’éminent Jean-François Kahn, qui dirigeait jusqu’en 2007 l’hebdomadaire de gauche « Marianne », a qualifié Zemmour de « victime du djihad des médias ». Michel Onfray, célèbre philosophe aux opinions plutôt de gauche, a aussi déclaré : « Eric Zemmour est le bouc-émissaire parfait pour la gauche ».
En outre : contre la tentative d’ostracisme de Zemmour se sont élevées les voies de politiciens de gauche, Daniel Cohn-Bendit et… Jean-Luc Mélenchon !
Ce dernier (ayant visiblement pris peur de l’accusation de « mouchardage ») a déclaré que, dit-il, cela n’a pas de sens dans un monde libre d’interdire une émission pour raison de désaccord des participants « avec la ligne générale » !
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Мда... Мутит Французское королевство
Кирочка, спасибо огромное за эту прекрасную статью! И с Новым Годом!!!
Браво, Кира! Очень точно и, увы, пророчески...
Все верно и у Земмура и у Киры, к сожалению.
Отличная и объективная статья! Я сослался на нее в своей: maxpark.com/community/politic/content/5585445
С уважением,
Сергей