Le cinéma indépendant — Ecu
La pratique montre que le sens de l’expression « Cinéma indépendant » n’est pas clair pour tous. Il peut provoquer une association avec la clandestinité, les cinémas partisans, la mafia et les « tireurs » pour ceux qui ont une imagination particulièrement vive ; une autre variante plus banale est le lien avec la politique, à ce qu’on dit, un cinéma « sans censure ».
Mais, bien sûr ; c’est plus simple d’appeler cinéma indépendant (CI), le cinéma qui se trouve hors des plus grands studios et des plus grandes compagnies : le cinéma d’amateur, d’étudiant, mais pas seulement ; se rapporte à cela un cinéma entièrement professionnel et indépendant. Le plus simple pour comprendre la signification de ce terme est de se rapporter à l’exemple des Etats-Unis, où Hollywood règne. Ce qui est produit en dehors d’Hollywood, c’est du cinéma indépendant ; bien qu’une telle définition soit bien sûr délavée, au sens où Star Wars peut être attribué à « CI » puisque Georges Lucas ne dépend pas d’Hollywood, ce dont il est fier.
« CI » se caractérise traditionnellement par sa fraîcheur et son impartialité, l’absence de cadre et de restrictions, ce qui entraîne autant de conséquences positives, que naturellement, de négatives. En général, « CI » produit des films à petit budget (mais pas seulement !) où en général on a de plus petits tirages que des tirages « de studio », et de nouveau, en général, si ces films sortent sur grand écran, c’est avant l‘ouverture des festivals de cinéma. Mais à chaque «en général » existent des exceptions, et l’une de ces exceptions est « Ecu » : le 9ème festival du film indépendant, qui s’est déroulé à Paris sur le week-end du 4,5 et 6 avril au cinéma « les 7 parnassiens », dans le quartier de Montparnasse.
85 travaux, des courts et longs métrages, d’art, d’animation, documentaires, musicaux, expérimentaux et comiques ; sont particulièrement mis en relief (et non en vain) les travaux étudiants ; le jury et les 24 récompenses (dont « Meilleur film européen indépendant 2014 »).
International (parmi les participants se trouvent des représentants de 32 pays du monde), riche et diversifié, complété par des concerts, des conférences et des workshops, le festival « Ecu » produit une impression de « jeunesse ». Il y a beaucoup d’enthousiasme, de bruit, mais le public est bienveillant, culturel et « informel ». Beaucoup de rires et de joie.
Et aussi beaucoup de citoyens anglophones. Une telle sensation, que toute la population (ou la moitié) anglophone de Paris s’est ruée pour observer la sélection des tableaux « Ecu », qui a elle-même laissé une forte sensation de tendance à l’expression anglaise (ou américaine) : un prospectus en deux langues, dont l’anglais est en premier, plusieurs films seulement en langue anglaise ou sous-titrés en anglais ; dans un Paris guindé qui a une forte estime de lui-même, cela ne se voit pas souvent. Parmi ces films, des petits (ou grands) chefs-d’œuvre, des travaux simplement de bonne qualité, des travaux parodiques : presque tous les genres et les styles (mais il y a parmi eux des tableaux, hélas, médiocres).
Le festival a débuté dans la soirée du 4 avril par dix courts-métrages.
Tous les dix étaient différents, parmi eux 3 films étudiants et un d’animation méritent une attention particulière et grande.
Le pétillant et drôle Chains of Love (Martina Plura, Allemagne), un court-métrage sur l’amour et sur comment un vol de bicyclette sauve quelqu’un du suicide .
Et The Finger (Malika Pellicioli, Allemagne) sur les difficultés auxquelles on peut se heurter si on oublie de retirer du doigt de son père mourant un anneau incroyablement cher, et sur un chien dans l’estomac duquel il se retrouvera probablement .
Le tableau philosophique Jiminy (Arthur Molard, France), l’histoire d’un futur imaginaire dans lequel dans le cerveau de chaque personne est plantée une puce qui lui permet de passer à volonté dans l’auto-régime, au fond c’est un raisonnement sur les limites entre le propre « moi » vivant et « l’autopilotage » insensible. Le tableau d’animation romantique « The Ballard of Bloom » raconte une histoire d’amour naissante entre deux neurones du cerveau.
Le programme du festival est organisé par sessions, en tout 14 (sans compter l’ouverture et une session sans numéro, composée de films présentés pour la première fois). Chaque session dure environ 2 heures, avec des courts-métrages complétés par un long-métrage (certaines sessions ont eu lieu sans ce dernier) ; et après chacune la possibilité de communiquer avec les metteurs en scène et de leur poser quelques questions. De midi à minuit, sans interruption (ou presque) et dans deux salles en même temps, ont été projetés 85 tableaux de cinéma indépendant le 5 et le 6 avril à Montparnasse.
Le festival existe déjà depuis 9 ans, possède un programme vaste et intéressant, mais est malheureusement peu connu, bien qu’il mérite l’attention du grand public. Ce qui est intéressant et agréable, c’est le festival-voyageur, ses sessions de sortie ont lieu dans différents pays et villes du monde : l’Espagne, la Grèce, l’Italie, la Pologne, l’Australie etc.
On peut regarder les meilleurs films du festival ici : http://www.ecufilmfestival.com/fr/the-european-independent-film-channel/?lang=fr
Et en apprendre un peu plus sur lui ici : http://www.ecufilmfestival.com
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