César 2014 : Quand cinéma et politique vont de pair
Le 28 février, au théâtre musical du Châtelet à Paris, se déroulera la cérémonie officielle de remise des plus célèbres récompenses cinématographiques françaises, les César, créés en 1976. Les vainqueurs sont élus par scrutin secret par les membres de l’Académie des arts et techniques du cinéma, ce qui représente plus de quatre mille personnes.
Cette année, c’est la comédie Les Garçons et Guillaume, à table ! qui obtient le plus de nominations (dix). C’est l’histoire d’un jeune homme, Guillaume, qui adore tellement sa mère qu’il imite ses faits et gestes par tous les moyens. Ce film est la première réalisation de l’acteur et scénariste Guillaume Gallienne. La caractéristique essentielle de la réalisation est que les personnages de l’adolescent et de la mère sont tous deux joués par Guillaume Gallienne lui-même. Selon ses dires, le film est en grande partie autobiographique. Avec plus de deux millions et demi de spectateurs dans les cinémas de l’Hexagone, il est, d’après les critiques, le grand favori dans la catégorie Meilleur premier film.
Après son succès à Cannes l’an dernier, le film La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche est en lice pour plusieurs César (Meilleur film, Meilleure actrice, Meilleur réalisateur, Meilleur espoir féminin). La nomination de Léa Seydoux dans la catégorie Meilleure actrice, alors que sa partenaire à l’écran, Adèle Exarchopoulos, n’est nominée que dans la catégorie Meilleur espoir féminin, a créé la surprise chez les producteurs du film.
Toutefois, la majeure surprise de cette édition réside, bien sûr, dans les nominations de l’amie de François Hollande, Julie Gayet, et de la belle-mère de Nicolas Sarkozy, Marisa Borini, dans la catégorie Meilleure actrice dans un second rôle.
Rappelons qu’en début d’année, les débats autour de l’histoire de François Hollande et de l’actrice Julie Gayet ont envahi tous les médias français. Le président de l’Académie des arts et techniques du cinéma, Alain Terzian, a visiblement décidé d’amplifier le tapage médiatique en annonçant la nomination de Julie pour le César du meilleur second rôle féminin dans le film Quai d’Orsay, dans lequel elle joue une conseillère au Ministère des Affaires Etrangères. Face à elle, la mère de Carla Bruni, Marina Borini, est nominée pour son rôle dans Un Château en Italie.
Etonnamment, la mère de Carla Bruni n’a pas hésité à profiter de l’occasion pour s’exprimer sur cette situation qui s’aggrave : « Le simple nom de Julie Gayet me fait sourire, même si je ne l'ai jamais rencontrée et n'ai jamais vu l'un de ses films. Quant à François Hollande, a-t-on déjà vu un homme de sa position aller chez sa maîtresse en scooter ? Je ne nie pas que, de tous temps, les hommes de pouvoir ont eu des favorites, mais ils avaient la sagesse de les fréquenter avec discrétion, sans rompre l’équilibre familial. Ce que je plains plus que tout dans cette histoire c’est Valérie Trierweiler ».
Rappelons qu’après les publications scandaleuses du journal Closer sur l’histoire, digne d’un roman, de François Hollande avec l’actrice Julie Gayet, Valérie Trierweiler a été hospitalisée à Paris. Puis, le 25 janvier 2014, le président François Hollande a annoncé la fin de sa relation avec la première dame.
« S’ils étaient mariés, a ajouté Marisa Borini, il n’aurait pas pu se débarrasser d’elle aussi vite ».
En ce qui concerne sa nomination aux César, Marisa Borini attribue tout le mérite à sa fille, Valéria Bruni Tedeschi, la réalisatrice du film. « Je suis reconnaissante envers ma fille qui, dans le film, fait la lumière sur l’histoire de notre famille et la partage avec le public ».
L’actrice a déclaré qu’elle n’était pas sûre de se rendre à la cérémonie de remise des prix et qu’elle regrettait beaucoup que sa fille n’ait pas été nominée pour son travail.
Cela fait longtemps que l’on sait que chaque récompense cinématographique a des dessous politiques. Avant, cette image était plutôt associée aux Oscars mais, aujourd’hui, l’Académie des arts et techniques du cinéma a décidé de ne pas être en reste. Ou alors la déclaration de Nicolas Sarkozy sur le fait qu’il ne s'apprêtait pas à retourner en politique, mais qu’il serait peut-être « contraint de le faire pour le pays », n’était pas juste une déclaration de plus ?
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