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vendredi, 19 avril 2024
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Les chefs-d'œuvre de Budapest déménagent temporairement

Elena Iakounine, traduction de Chloé Dechelette0:18, 30 mars 2016CulturesImprimer

L'exposition de Paris.
Tout le monde sait que Budapest est l'une des plus belles villes d'Europe, un lieu de pèlerinage permanent pour touristes. Les chefs-d'œuvre architecturaux de la ville scintillent régulièrement sur les écrans de télévisions français, inspirant d'autant plus les amoureux de voyages.

Egon Schiele 1911 Pencil, gouache, opaque white, India ink wash 446x302 mm

Egon Schiele,1911, Femme assise

Mais, même à ceux qui ont déjà prévu d'aller faire une escapade dans la capitale hongroise au printemps ou en été, nous conseillons fortement de faire un saut au musée du Luxembourg avant leur départ.
La raison en est toute simple : le célèbre musée des Beaux Arts de Budapest, une caverne d'Ali Baba remplie de tableaux de peintres étrangers, est fermé pour réparations. C'est pourquoi Paris a bénéficié des plus grands joyaux de sa collection. Parmi eux on peut citer Dürer, Cranach, Tiepolo, Léonard de Vinci, Véronèse, Goya, El Greco, sans parler des œuvres impressionnistes françaises.

Leonardo da Vinci bronze 24 cm (9 7/16 in.)

Léonard de Vinci, Cavalier sur un cheval cabré, début du XVI siècle

La fantastique collection du musée n'est pas apparue par miracle. Chaque pays a ses mécènes, éternellement dévoués à l'art, comme à un premier amour passionné. En Hongrie ce furent les princes Esterhazy, les plus grands propriétaires terriens à l'époque des Habsbourg. Leur collection (600 œuvres remarquables) dormait dans les fonds du musée d'Etat, qui fut conçu à la fin du XIXe siècle mais qui n'ouvrit ses portes à Budapest qu'en 1906.
85 pièces sont exposées à Paris. Et chacune a sa propre histoire. Par exemple, la petite sculpture de bronze exposée aujourd'hui au musée s'avère d'autant plus précieuse que les sculptures du grand Léonard de Vinci ont toutes disparues avec le temps. Et ce qui est encore plus étonnant, c'est que le maître l'avait réalisée comme un travail préparatoire pour la fresque «la Bataille d'Anghiari», dont l'original est aujourd'hui perdu.

Albrecht Durer, Portrait d'un jeune homme, vers 1510

La plaque explicative sous le «Portrait d'un jeune homme» d'Albrecht Dürer nous apprend que ce jeune homme était le petit frère du peintre. La devise de Dürer a toujours été d'être fidèle à la vérité. C'est pourquoi la courbe qui ne fait qu'esquisser un sourire sur les lèvres de son modèle doit se retrouver, telle quelle, sur le tableau.

La superbe Salomé de Lucas Cranach l'Ancien faisait aussi parti de la collection des princes Esterhazy. Malgré l'horreur de cette cruelle histoire de la Bible où la femme qui séduit l'empereur exige en récompense la tête de Jean le Baptiste, à peine entré dans la salle, on est attiré vers le tableau comme un aimant.

Lucas Cranach 1530 panel, oil 87 x 58 cm (34 1/4 x 22 13/16 in.)

Lucas Cranach l'Ancien, Salomé avec la tête de Saint Jean Baptiste, 1530

En 1812 à Vienne les princes Esterhazy ont ouvert leur galerie au public. La moitié des œuvres en leur possession provenait de peintres hollandais. Ainsi on sait que les Esterhazy nourrissaient une passion pour les scènes de genre, les portraits, les paysages et les natures mortes. L'exposition présente un des tous premiers paysages de Rembrandt, peint avant que l'artiste ne devienne célèbre.
Il y a encore un chef d'œuvre, plus modeste par sa taille seulement : «Femme lisant une lettre à une fenêtre ouverte», une œuvre de Pieter de Hooch, celui-là même qui pousse quelques amateurs d'art à voyager spécialement jusqu'aux Pays-Bas. Hooch a travaillé quelque temps à Delft et a subi (il est vrai, peu de temps) l'influence de l'œuvre de Vermeer. Mais, et vous serez d'accord, c'est loin d'être l'influence la plus épouvantable.

Parmi les artistes français il est impossible d'en distinguer un seul, car ici tous sont de premier choix : Millet, Cézanne, Manet, Monet, Gauguin et, celui qui s'était rallié à eux : Van Gogh.
Dans la dernière salle, Egon Schiele, Oskar Kokoschka et le portrait de Franz Liszt, peint quelques mois avant la mort du compositeur par le célèbre peintre hongrois Mihály Munkácsy. Des légendes circulaient du vivant même de Liszt sur les doigts si anormalement longs du virtuose, chose inhabituelle même pour un pianiste. Et c'est même vexant que Munkácsy ne confirme pas cette rumeur si répandue.

L'exposition au musée du Luxembourg est ouverte jusqu'au 10 juillet 2016.

Un commentaire

  1. С.Комов dit :

    Наконец-то про искусство! А то соскучились

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