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samedi, 9 novembre 2024
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«La Fille de neige» a fait fondre le cœur des Parisiens

Andreï Verechaguine, traducrion de Clara Dimitrov0:38, 18 avril 2017CulturesImprimer

La première du célèbre opéra «La Fille de neige» de Nikolaï Rimski-Korsakov, mis en scène par Dmitri Tcherniakov a eu lieu à l'Opéra Bastille, à Paris.

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©Elisa Haberer/ Opera national de Paris

C'était un événement historique, il n'avait jamais été donné sur une scène française. C'était par la même occasion les débuts à l'Opéra Bastille du pétersbourgeois Mikhaïl Tatarnikov, âgé de 38 ans, principal metteur en scène et chef d'orchestre du Théâtre Michaïlovski, et de la soprano, nouvelle étoile de l'opéra, Aida Garifullina, âgée de 29 ans.

La majorité de l'équipe du spectacle est russe : les costumes sont d'Elena Zaitseva, les lumières de Gleb Filshtinsky et on retrouve comme chanteurs Vladimir Ognovenko, Elena Manistina, Vasily Gorshkov et d'autres encore. Beaucoup de moscovites étaient invités à la première, à commencer par le directeur du théâtre Bolchoï, Vladimir Ourine. Marina Vlady était également présente.

Dmitri Tcherniakov a montré un spectacle renversant, pour lequel le public a été enthousiaste. Les mélomanes de la capitale étaient surpris : " Comment se fait-il que «La fille de neige» n'avait encore jamais été donné en France ? "

Le clou de cette première parisienne était Aida Garifullina, originaire de Kazan, soliste de l'Opéra d'État de Vienne, et l'une des plus jeunes prodiges du chant. Aujourd'hui, elle conquiert avec facilité les plus grandes scènes du monde. En plus de sa voix extraordinaire, elle fait preuve d'un jeu d'acteur exceptionnel. Sa Snégourotchka est touchante et tragique dans sa quête : «je veux aimer, mais j'ignore les mots de l'amour».

Aida a entendu pour la première fois «La fille de neige» quand elle avait trois ou quatre ans, et elle l'a tout de suite aimé. «Elle est unique, pure, mue par la passion, et capable de véritables sentiments» a raconté la chanteuse au Figaro à la veille de la première. D'après Aida, c'est probablement Rimski-Korsakov qui a le mieux compris l'essence de l'âme russe. Pour lui, Snégourotchka est la personnification de la Russie.

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©Elisa Haberer/ Opera national de Paris

 

Le compositeur lui-même considérait que «La fille de neige», le troisième des quinze opéras qu'il a écrit, était son meilleur.

«Peu à peu une attirance pour cette ancienne coutume russe et ce panthéisme païen s’est manifesté en moi, avant de devenir incontrôlable. Pour moi, il était évident qu'il n'y avait pas de meilleur sujet, que je ne trouverais pas de meilleure image poétique que Snégourotchka, Lél ou la Fée printemps, qu’il n'y avait pas mieux que le royaume de Berendeï et leur roi étrange , qu’il n'y avait pas meilleure vision du monde et religion que le culte du Dieu soleil Yarilo».

Le dramaturge Alexandre Ostrovski qui a écrit la pièce sur laquelle est basée l’opéra l’aimait énormément : « la musique écrite pour ma «Fille de la neige» est incroyable, je ne pouvais pas en imaginer une de plus appropriée. Elle exprime si vivement toute la poésie du culte païen russe, en commençant par le froid et la neige, et en continuant sur la passion irrépressible d’une héroïne de conte de fées».

«La Fille de neige» a été donnée pour la première fois sur la scène du Théâtre Mariinsky au début de l'année 1882. Il y a exactement 60 ans, au Théâtre Bolchoï, une pléiade d'artistes a joué cet opéra avec à leur tête Galina Vichnevskaïa et Ivan Kozlovsky.

Dmitri Tcherniakov, âgé de 46 ans, metteur en scène russe le plus demandé en Europe, a monté plus de 40 opéras sur différentes scènes de la planète, dont des chefs-d’œuvre tels que «Boris Godounov», «La Khovanchtchina», «Rouslan et Ludmila», «Le Prince Igor», «Lady Macbeth du district de Mtsensk», «Le Joueur», et bien d'autres.

En mars dernier, à l'Opéra Garnier, il présentait deux œuvres en un spectacle : l'opéra «Iolanta» en première partie, et le ballet «Casse-noisette» en seconde partie. D'après lui, sa mission est de faire avancer notre musique.

Elisa Haberer Opera national de Paris

©Elisa Haberer/ Opera national de Paris

 

Les opéras russes, le metteur en scène en est persuadé, doivent être en Occident aussi célèbres que «La Traviata» ou encore «Don Juan». Son credo artistique : prendre des risques et ne pas avoir peur. Ce faisant, il n'altère jamais l'âme des œuvres, parce parce qu'il met en scène celles qu'il aime.

Comme on le sait, nul n'est prophète en son pays où on reproche quelquefois à Dmitri Tcherniakov un «détournement» des classiques.

"Il ne faut pas voir le transfert de l'action dans une autre époque comme le sens principal du spectacle, répond le metteur en scène. Le sens doit être ailleurs. Et bien sûr, pour moi il est toujours important qu'il y ait un lien avec notre époque, afin que sur la scène ce ne soit pas «eux» mais «nous».

Depuis l'époque de Serge de Diaghilev, personne n'avait fait autant que Dmitri Tcherniakov pour faire découvrir à l’ouest des trésors inconnus de la musique russe.

Le 25 avril, dans le cadre du projet "Vive l'Opéra ", «La Fille de neige» sera retransmis en direct dans les cinémas UGC, dans d'autres salles de Paris et d'autres villes, ainsi que sur Arte. La dernière représentation à l'Opéra Bastille se tiendra le 3 mai.

Aida Garifullina interprétera également un des airs de «La Fille de neige» le 16 mai au théâtre des Champs Élysées. Au programme, un concert commun avec le ténor américain Lawrence Brownlee qui chantera également des œuvres de Rossini, Bizet, Donizetti, Verdi et Gounod.

En ce qui concerne Dmitri Tcherniakov, il met à présent en scène l'opéra de Georges Bizet «Carmen» pour le festival d'Aix-en-Provence qui se déroulera en juillet 2017.

6 commentaires

  1. Анатолий Руднев dit :

    Ну как же «никогда не шла». В 1908 году ставили ее в Париже. Известный факт!

  2. Анатолий Руднев dit :

    Уважаемый автор пишет, что никогда не было Снегурочки в Париже. Как же не было!!!???

    Ставили в 1908 году. Там еще скандал был — слишком много балета.

  3. Marina, 26/04/17 dit :

    В танцах мужчины и женщины зажигают на сцене голышом (не в «спецкостюмах», а реально голыми). Как относиться к этому?

  4. От автора dit :

    К обнаженному телу — женскому или мужскому — надо относиться так, как древние греки: с радостью и с восхищением!

  5. Ольга dit :

    Для меня это не понятно... полное несоответствие музыкального материала и сценической картинки! Такое ощущение, что кто-то намеренно перепутал фонограмму к спектаклю. Не моё! Игра отдельных артистов, бесспорно — хороша, но общая концепция данной постановки неприемлема для великой музыки гения Н.А.Римского-Корсакова. Думаю, что это хорошо, что сам автор этого не видит. В данном спектакле отразилась вся сущность продажного современного мира.

  6. lora dit :

    Я отношусь к творчеству Чернякова достаточно индифферентно. Однако, эта постановка показалась мне интересной. Хорошо проработаны характеры, великолепные певцы-актеры. Да и сама режиссерская концепция не вызвала отторжение. Да, мир сейчас достаточно жесткий, ему не хватает любви и режиссер показал это.

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