Albert Maignan fut en effet le peintre qui, à coup de pinceaux et de peintures, laissa ses marques dans les plus célèbres intérieurs de la capitale.

Фонд Тэйлора, Выставка А,Меньяна | L'exposition de A. Maignan à la fondation Taylor

L’exposition de ses œuvres se déroule à la Fondation Taylor dans un des plus anciens quartiers de Paris. La Fondation se situe à son tour dans l’ancien atelier d’Albert Maignan. Cependant, il existe une explication tout à fait ordinaire à cette coïncidence.

La Fondation Taylor est une institution unique qui, depuis 1844, aide les peintres à trouver des mécènes et permet à ces derniers d’acquérir une renommée grâce à leurs actions honorables.

La longévité de la Fondation est exceptionnelle compte tenu du fait que son comité de direction n’est composé que de bénévoles (peintres, sculpteurs, historiens), qu’elle ne perçoit aucune subvention et ne vit que grâce à des dons.

Фонд Тэйлора, Выставка А,Меньяна | L'exposition de A. Maignan à la fondation Taylor

Chaque année, 20 prestigieuses récompenses et 40 autres prix, distribués dans les domaines de la peinture, de la gravure, de la sculpture et du dessin, lui sont décernés.

Depuis 1947, la Fondation occupe un hôtel particulier non loin de la charmante place Saint-Georges à Paris. Albert Maignan a reçu ce bâtiment d’un autre peintre, Charles Larivière, dont il a épousé la fille.

Фонд Тэйлора, Выставка А,Меньяна | L'exposition de A. Maignan à la fondation Taylor

En tant que président de la Fondation, Albert Maignan légua sa maison-atelier à cette société philanthropique et ses oeuvres au musée d’Amiens, en Picardie. Après une longue période de restauration, l’hôtel particulier fut ouvert et des œuvres furent amenées de province.

Aujourd’hui, on peut admirer à Paris des esquisses des fresques réalisées par Albert Maignan pour décorer les murs du Sénat, de la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Paris, du foyer de l’Opéra-Comique et du célèbre restaurant Le Train bleu de la gare de Lyon à Paris.

Сенат, «Минерва и Арахна» | Minerve et Arachné (Sénat). Photo: Musée de Picardie

On peut également y voir la Muse verte, un des tableaux les plus reproduits de Maignan. Cette toile intéresse le public non pas parce que la muse, en serrant la tête de l’auteur dans ses mains, l’oblige à détruire ce qu’il a écrit. Au bout du compte, c’est elle qui dicte la conduite de l’artiste.

«Зеленая муза» | La Muse verte. photo Marc Jeanneteau — Musée de Picardie

Mais parce que la dame en vert est la personnification de l’absinthe, qui étourdit et affole l’esprit, et dont les artistes bohèmes français à la fin du 19e siècle étaient accro. Verlaine, Rimbaud, Degas, Apollinaire, Maupassant, Van Gogh et bien d’autres usaient de l’absinthe pour ces effets peu raisonnables. Hallucinations et folie, voilà un peu les surprises que réservait la muse verte, avant qu’ en France la liqueur d’absinthe ne soit officiellement interdite (aujourd’hui, après quelques décennies, il est vrai qu’elle est justifiée).
Dans le 9e arrondissement de Paris, loin des avenues bruyantes, un coin charmant de belles antiquités est préservé. Là, à distance de marche, se trouvent trois petits musées : le musée Gustave Moreau, le musée de la vie romantique et la Fondation Taylor.
C’est à rajouter aux favoris pour ceux qui aiment toujours flâner dans Paris d’antan qui reste bien présent quelque part.
Jusqu’au 7 mai 2016.
Fondation Taylor
1, rue la Bruyère, 75009 Paris, Entrée libre