Molly S comme une recette de bonheur
Au théâtre Dejazet on joue «Molly Sweeney», d’après le classique de la littérature irlandaise, Brian Friel.
Le metteur en scène Julie Brochen interprète aussi le rôle principal. C’est une histoire d'une femme aveugle Molly Sweeney, qui a vécu toute sa vie dans le monde des odeurs et des sons. Et maintenant, quand l'essentiel de la vie a été vécu, son entourage veut lui rendre sa vision, la rendre comme tout le monde, la rendre heureuse.
Trois héros sont sur la scène: Molly, son mari Frank Sweeney et le médecin M. Rice. Les spectateurs entendront trois monologues inspirés d’un trio d'acteurs virtuoses, l'intéressante histoire de vie et d'amour qui s'est déroulée dans une petite ville irlandaise de Bellybeg.
Molly Sweeney a perdu la vue dans son enfance et vit dans une cécité totale.
Mais elle n’est pas malheureuse et, en créant une vie confortable avec son mari Frank, Molly vit avec de petites joies. Mais les deux autres personnages — Frank et le Dr. Rice, bien qu’ils soient en bonne santé, sont des malheureux.
Frank Sweeney est un rêveur qui se consacre à l'élevage de chèvres iraniennes qui ne donnent pas de lait, puis au salut des Ethiopiens. A chaque fois il abandonne à mi chemin.
Et voici un nouveau plan — Frank veut restaurer la vision de sa femme Molly, le mariage avec laquelle n’était fondé que sur des sentiments. Il saisit le nouveau projet comme une paille de secours, essayant de sauver, avant tout, lui-même du sentiment de son inutilité.
L’ophtalmologue autrefois reconnu le docteur Rice qui devient un buveur provincial veut retrouver sa réputation perdue.
Les tentatives des deux hommes ne rendent pas Molly heureuse. Certes, sa vue est revenue, mais elle a retrouvé la lumière dont elle n'a pas besoin.
Frank et Rice ont violé le monde de Molly, détruisant son harmonie, bien qu'ils aient été motivés par de bonnes intentions.
Pour Molly, une nouvelle vie devient un véritable enfer. La vie d’avant lui semblait plus belle et plus complète. A chaque fois tout ce qu’elle voit, elle compare avec des images d'une vie aveugle et ces comparaisons mènent à des déceptions sans fin.
Même les vraies roses pour Molly se révèlent être une ressemblance misérable de roses imaginaires.
Peu à peu, son entourage perd de l’intérêt pour la nouvelle Molly, ce qui la conduit à une dépression nerveuse.
La sélection de musique et de chansons (Beethoven, Benjamin Britten, Matthias Goerne, Gary Moore et Vaughan Williams), interprétée au piano par Nicolas Takov, renforce la tension émotionnelle de l'histoire.
Les voix du ténor Olivier Dumait et du baryton Ronan Nèdèlec enveloppent la scène d'un charme impressionnant.
Pas d’effets spéciaux sur la scène. Deux hommes, une femme, un pianiste, un piano, huit chaises, un tabouret. Des symboles: lumières, mouvements, lumières, voix, musique — l’ensemble de l’univers imaginaire de Molly, dans lequel elle erre, cherche à trouver le bonheur .
Le spectacle est un poème théâtral et musical, qui offre au spectateur l’occasion de réfléchir au fait que chacun de nous a sa propre vision du monde et, surtout, s’il vaut la peine de le détruire.
Théâtre Dejazet. Jusqu'au 30 novembre 2019
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